Mme Catherine Regnault-Roger dans Atlantico : « CRISPR : l’édition du génome pourrait aussi être un atout contre le dérèglement climatique »
Glané sur la toile 906
Mme Catherine Regnault-Roger ?
Professeur émérite, notamment de l'Université de Pau et des Pays de l'Adour (UPPA), membre titulaire de l'Académie d'Agriculture de France et de l'Académie Nationale de Pharmacie, auteure et organisatrice de la rédaction de nombreux ouvrages de référence...
Atlantico l'a interrogée sur un sujet qui entre pleinement dans son domaine de compétence, les nouvelles techniques d'amélioration des plantes (et des animaux, avec des applications aussi possibles en santé humaine). Cela a produit le 5 décembre 2021 « CRISPR : l’édition du génome pourrait aussi être un atout contre le dérèglement climatique ».
On regrettera que le titreur se soit trompé avec l'emploi d'un conditionnel de prudence journalistique bien malavisé. Les nouvelles techniques sont un atout... et honni qui mal y pense et produit un homme de paille en affirmant qu'elles sont LA solution.
En chapô :
« Résistance aux maladies et au stress hydrique, agriculture plus durable ... Mise au point par la française Emmanuelle Charpentier et l'américaine Jennifer Dounda en 2012, la technologie CRISPR promet des avancées dans de nombreux domaines, dont la lutte contre l'insécurité alimentaire. »
Mme Catherine Regnault-Roger répond aux questions suivantes :
« L’initiative "Agriculture Innovation Mission for Climate" a été officiellement lancée le 2 novembre lors de la COP 26. Son but est de réduire les émissions de gaz à effet de serre, générées à hauteur de 30% par l’agriculture.
La technologie CRISPR promet de nombreuses avancées dans la lutte contre le réchauffement climatique. Quelle est cette méthode et comment est-elle appliquée aux plantes et aux cultures ?
« En quoi cette méthode est-elle différente des techniques de modifications génétiques déjà existantes ? Est-il possible de l’employer à grande échelle ? »
« Comment pourrait-elle être mise en œuvre pour lutter contre le réchauffement climatique ? »
« Cette technologie est-elle bien acceptée par l’opinion publique ? »
« Le cadre législatif européen pourrait-il permettre d’appliquer cette technologie actuellement ? »
« L’Europe ne devrait-elle pas commencer à financer des recherches pour améliorer cette technologie au nom de la préservation de l’environnement ? »
« Des scientifiques américains utilisent cette technologie pour créer des plantes céréalières capables de mieux absorber l'azote du sol, ce qui pourrait réduire les émissions et la pollution dues aux engrais. Existe-t-il d’autres utilisations possibles ? »
Réponse à la dernière question :
« La technique CRISPR a des très nombreuses applications agronomiques comme celle que vous citez et qui vont révolutionner l’agriculture de demain en terme d’intrants phytosanitaires et d’engrais. Il existe également des applications pour améliorer la santé des plantes cultivées (augmenter la résistance aux maladies ou aux ravageurs) mais aussi modifier la composition des végétaux récoltés comme la tomate biofortifiée en GABA (acide γ-aminobutyrique), un aminoacide neuromodulateur qui a un effet relaxant et réduit la pression artérielle, ou encore des pommes de terre Innate® à moindre teneur en acrylamide qui chauffée (quand on fait des frites par exemple) se transforme en un produit cancérogène ! La tomate japonaise CRISPR est maintenant commercialisée en 2021 sur le marché japonais. Il existe aussi une huile de soja modifié par CRISPR pour avoir un profil alimentaire amélioré en acides gras qui a reçu l’autorisation de commercialisation aux Etats-Unis en 2019. »
Et dans l'Union Européenne, on procrastine sur la nécessaire révision de la réglementation sur les OGM...