« Les attaques répétées contre les éleveurs mettent en danger la diversité de notre agriculture » : Mme Anne-Cécile Suzanne dans le Figaro
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« Il faut aimer ses animaux pour les élever à toute heure de la journée et de la nuit et dans des conditions économiques désastreuses ». Budimir Jevtic / stock.adobe.com
Ne ratez sous aucun prétexte « Les attaques répétées contre les éleveurs mettent en danger la diversité de notre agriculture », de Mme Anne-Cécile Suzanne – une diplômée de Sciences Po Paris retournée à la ferme –, que le Figaro a publié le 19 janvier 2021.
C'est tout simplement sublime.
Le début :
« Je monte ce matin sous le hangar de tuiles, là, juste derrière ma cour. Il fait frais et humide, l'air pique un peu le nez. Je me suis réveillée au son d'un veau qui pleure et d'une mère, qui appelle. Je ne sais pas faire autrement que de rester sensible au moindre son qui émane de mes animaux, de jour comme de nuit. J'aimerais dormir sur mes deux oreilles, mais c'est impossible. L'instinct de veille, très maternel, émane naturellement de la vie d'éleveur. Il tient éveillé la nuit et motivé à se battre, pour que des vaches continuent, demain, à parcourir les prés. »
Si « monte … sous le hangar » vous intrigue, vous n'êtes pas le seul... Un régionalisme sans doute, qui fleure bon la diversité de nos provinces et aussi, indirectement, de notre agriculture.
Il y a aussi, en fin d'article, juste avant la conclusion, un message « politique » :
« Il est certainement aussi nécessaire que les décideurs politiques décident enfin. En l'occurrence, chaque ferme cherche aujourd'hui la direction, la vision, pour l'agriculture française. Il y a urgence à désigner un objectif collectif pour les éleveurs comme pour les céréaliers, les viticulteurs, les arboriculteurs… car à force d'injonctions paradoxales, c'est tout l'écosystème qui faiblit, ce sont les élevages qui ferment, les prairies qui disparaissent et avec elles la diversité d'espèces qui y naissent. Ce sont surtout nos assiettes qui se fragilisent à mesure que les vaches françaises disparaissent, que les vergers quittent la France, que le blé français perd en compétitivité. »
Entre les deux : un régal.