Stratégie « de la ferme à la fourchette » : la Commission Européenne cachottière selon Mme Emmanuelle Ducros
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Je pense que c'est encore trop optimiste (source)
Avec « Stratégie agricole: ces informations que la Commission de Bruxelles a cachées au Parlement européen », publié dans l'Opinion le 7 octobre 2021, Mme Emmanuelle Ducros nous aura sans doute dévoilé un secret de Polichinelle, sauf peut-être pour la durée de la dissimulation.
Les paragraphes clés initiaux :
« Farm to fork est le nom de la déclinaison agricole du Pacte vert européen. Elle vise, d’ici à 2030, entre autres, à pousser à 25 % la part de l’agriculture biologique, à ramener à zéro les importations de soja, à baisser de moitié les usages de pesticides et d’antibiotiques vétérinaires et de 20 % les épandages d’engrais, et à diminuer de 10 % les surfaces cultivées sur le continent.
(Source)
Tandis que le Parlement européen doit traduire en actes législatifs, dans les prochains mois, la stratégie agricole Farm to fork élaborée par la Commission de Bruxelles, un scandale se fait jour. La Commission avait connaissance depuis plus d’un an de l’évaluation épouvantable de cette stratégie par le bureau de recherche économique JRC, qui dépend d’elle : une dégringolade des volumes de nourriture, mettant l’Europe dans une situation de dépendance alimentaire et détruisant ses points forts à l’export. Un avertissement venant s’ajouter à ceux, similaires, du département américain de l’agriculture, de l’Université de Kiel (Allemagne), et d’une étude de l’Université de Wageningen (Pays-Bas) dont les premiers éléments ont déjà filtré.
La Commission a caché les conclusions de ses propres services aux députés européens alors qu’ils avaient commencé l’élaboration des lois découlant de Farm to fork, dès décembre 2020. Des auditions publiques des parties prenantes ont eu lieu en février 2021. En avril, les commissions agriculture et environnement du Parlement avaient déjà rédigé près de 2000 amendements, qui ont fait l’objet de compromis en juin. Les parlementaires ont travaillé à l’aveugle, privés des travaux décrivant les effets économiques et environnementaux de Farm to fork ! »
Pour les détails croustillants, il faudra aller sur site.
Notons encore :
« "Tout le monde savait à Bruxelles que cette étude existait, s’emporte Irène Tolleret, députée Renew. On a insisté auprès de la Commission pour qu’elle la présente aux députés. Elle ne voulait pas. On a obtenu qu’il y ait finalement une présentation en séance plénière lundi prochain, alors que le vote de la stratégie aura lieu dix jours plus tard !" »
Cela pose une grave question : si tout le monde savait, pourquoi le Parlement Européen s'est-il engagé dans la rédaction de textes législatifs. N'y a-t-il pas eu viol des procédures avec consentement ?
« ...pour la députée PPE Anne Sander : "La manière n’est pas acceptable. Il y a un parti pris. Les sujets environnement priment sur tout ; la Commission est prête à tout pour les faire passer, au détriment de la vision économique, des consommateurs, du revenu des agriculteurs et de la souveraineté. Y compris à donner aux Parlementaires des informations biaisées."
Il nous semble que le Parlement Européen a aussi été prêt à tout. Il ne faut pas avoir fait de grandes études pour comprendre que cette « stratégie » – qui sonne si bien pour la bien-pensance et est bonne pour les perspectives électorales – est un désastre annoncé.
La question de la gouvernance européenne est posée.