Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Agriculture, alimentation, santé publique... soyons rationnels

Point de vue : « Les militants anti-OGM persistent dans leurs tactiques de peur à l'égard du public africain. »

26 Octobre 2021 Publié dans #Afrique, #Activisme

Point de vue : « Les militants anti-OGM persistent dans leurs tactiques de peur à l'égard du public africain. »

 

Voici les dégâts qu'ils causent dans les pays moins développés.

 

Robert Wager*

 

 

 

 

Depuis le début, les cultures génétiquement modifiées (également appelées OGM) sont controversées. L'Europe a toujours été au centre des activités anti-OGM. Bien organisée et bien financée, l'industrie anti-OGM se bat pour bloquer la mise en œuvre de cette technologie dans le monde entier. Actuellement, la plupart des groupes anti-OGM africains sont financés par l'Europe.

 

La tolérance à des herbicides et la résistance à des insectes sont les caractéristiques les plus courantes des cultures génétiquement modifiées. Les pays africains bénéficieraient de l'adoption généralisée de cultures génétiquement modifiées résistantes aux insectes.

 

Le Bacillus thuringiensis (ou Bt) est une bactérie du sol présente dans le monde entier. Différentes souches de cette bactérie produisent des protéines qui ciblent des insectes nuisibles spécifiques. Certaines protéines Bt ciblent des moustiques, d'autres des coléoptères et d'autres encore des chenilles de papillons. Ces protéines Bt agissent en se liant à d'autres protéines qui tapissent l'intestin de l'insecte ciblé. Cette liaison perturbe la digestion et tue l'insecte nuisible. L'homme ne possède pas les protéines cibles ; les protéines Bt ne peuvent donc pas se lier et sont digérées comme toutes les autres protéines de notre alimentation. Ces faits font des cultures Bt une alternative sûre et efficace aux pesticides chimiques.

 

Les bactéries Bt vivantes sont utilisées en toute sécurité dans l'agriculture biologique depuis plus de cinquante ans. Les gènes qui codent pour des protéines Bt spécifiques sont incorporés dans certaines cultures génétiquement modifiées (GM). Le résultat est que ces cultures génétiquement modifiées sont alors capables de se protéger contre des insectes nuisibles. Les cultures commerciales Bt ont connu un succès remarquable au cours des 25 dernières années de leur utilisation. Les rendements ont augmenté de 22 %, l'utilisation de pesticides chimiques a diminué de 37 % et les bénéfices ont augmenté de 68 %.

 

La plupart de ces avantages ont été documentés dans les pays moins développés. La recherche et le développement de nouvelles cultures Bt se poursuivent dans près d'une douzaine de pays africains dans l'espoir de créer des cultures Bt spécifiques pour leurs problèmes régionaux de parasites. Le travail de ces scientifiques africains dévoués a abouti à la commercialisation de cultures Bt dans six pays africains. Cinq autres pays sont sur le point de mettre en circulation des cultures Bt produites au niveau national.

 

D'autres cultures génétiquement modifiées en cours de développement présentent une résistance intégrée à des maladies. Les essais en champ confiné de ces cultures GM ont clairement démontré leur sécurité, leur résistance efficace aux maladies et l'augmentation des rendements. La recherche sur les bananiers résistants à des champignons (Ouganda) et le manioc résistant à des virus (Kenya, Ouganda) sont sur le point d'être distribués aux petits exploitants agricoles de ces pays.

 

 

Sélection de manioc. Crédit : Johannes Kaufmann/JKI

 

 

Malgré les progrès continus de la recherche sur les cultures génétiquement modifiées en Afrique, les groupes anti-OGM persistent dans leurs tactiques de peur visant le grand public africain. Un article récent paru dans un journal nigérian illustre parfaitement la manière dont ces groupes tentent de susciter la peur du public en utilisant des travaux de recherches réfutés. Les critiques ont affirmé que l'ADN des cultures génétiquement modifiées pouvait passer dans le sang et ont laissé entendre que cela menaçait les personnes qui consomment des cultures génétiquement modifiées. Cette suggestion n'est pas vraie.

 

Des méthodes scientifiques inappropriées ont donné aux chercheurs des résultats erronés. Néanmoins, cette idée réfutée continue de susciter la peur chez ceux qui se méfient de la technologie GM. L'ADN, quelle que soit sa source, ne survit pas à la cuisson et à la digestion et ne se retrouve pas dans votre sang à un niveau qui pourrait vous inquiéter. Tous les ADN présents dans les aliments sont identiques à cet égard. Personne ne craint l'ADN d'une banane et personne ne doit craindre l'ADN des cultures génétiquement modifiées. Des décennies de recherche ont confirmé ce fait.

 

« L'Organisation Mondiale de la Santé, l'American Medical Association, l'Académie Nationale des Sciences des États-Unis, la British Royal Society et toutes les autres organisations respectées qui ont examiné les preuves sont arrivées à la même conclusion : la consommation d'aliments contenant des ingrédients dérivés de cultures GM n'est pas plus risquée que la consommation des mêmes aliments contenant des ingrédients provenant de plantes cultivées modifiées par des techniques conventionnelles d'amélioration des plantes », selon l'American Association for the Advancement of Science.

 

Une autre critique courante est que « les cultures GM menacent la biodiversité ». En fait, la culture de plantes Bt permet aux agriculteurs de réduire considérablement l'utilisation d'insecticides à large spectre, augmentant ainsi la biodiversité des insectes et des araignées dans leurs champs. Des décennies de science européenne ont conclu :

 

« Il n'existe aucune preuve validée que les cultures génétiquement modifiées ont un impact négatif plus important sur la santé et l'environnement que toute autre technologie utilisée dans la sélection végétale », selon l'EASAC – Planting the Future.

 

Le monde doit augmenter sa production alimentaire de 70 % pour nourrir la population mondiale prévue d'ici 2050. Nous devons y parvenir sur la même surface ou sur une surface moindre, de manière plus durable. Certains suggèrent un remplacement global de l'agriculture moderne par l'agro-écologie. La pression en faveur de l'agro-écologie exercée par des influences européennes et certaines personnes au sein de la FAO est la plus forte dans les pays moins développés. Ce changement radical dans la production alimentaire pose un énorme problème.

 

La majeure partie de l'augmentation de la population au cours des trois prochaines décennies se produira dans les pays les moins développés. L'Afrique devrait compter 500 millions de personnes supplémentaires d'ici 2050. Or, les recherches menées par les défenseurs de l'agro-écologie montrent une baisse de rendement de 35 %. Il n'y a aucun moyen de nourrir 500 millions de personnes supplémentaires en Afrique avec la chute spectaculaire de la production que provoquerait l'adoption généralisée de l'agro-écologie. La technologie des cultures génétiquement modifiées peut offrir une multitude d'options qui présentent un grand potentiel pour résoudre cette crise dramatique qui approche.

 

Au cours des 25 dernières années, les cultures génétiquement modifiées ont permis d'augmenter les rendements, de réduire l'utilisation de pesticides et d'accroître les bénéfices (en particulier dans les pays moins développés). Il est merveilleux de voir la science africaine apporter cette technologie aux agriculteurs d'une douzaine de pays. Espérons que cette tendance se poursuivra et qu'elle concernera toute l'Afrique dans les décennies à venir.

 

L'Afrique a besoin du meilleur de chaque système agricole, y compris des cultures génétiquement modifiées. Ce n'est qu'alors qu'un avenir comprenant la sécurité alimentaire, la durabilité environnementale et les améliorations économiques sera possible pour tous.

 

___________

 

Robert Wager a récemment pris sa retraite en tant que membre du corps enseignant du département de biologie de l'Université de l'Île de Vancouver. Il nous écrit depuis l'Île de Vancouver, en Colombie-Britannique (Canada), et peut être joint à l'adresse robwager@shaw.ca. Suivez-le sur twitter @Robertwager1.

 

Une version de cet article a été initialement publiée sur le site de Science Nigeria. Vous pouvez trouver Science Nigeria sur Twitter @science_nigeria.

 

Source : Viewpoint: ‘Anti-GMO activists persist in their fear tactics targeting the African public’ — Here's the damage they wreak in the less developed world - Genetic Literacy Project

 

Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
H
Si ces OGM se souciaient vraiment des africains, elles agiraient à la fois pour freiner la natalité purement catastrophique de ce continent et pour mettre en place des programmes éducatifs jusque dans les villages les plus retirés. Mais ces OGM, en Afrique, comme partout dans le monde n'agissent que pour détruire et ruiner. Faire revenir les humains à l'âge de pierre ou les y faire stagner, c'est leur but. Certains militants écolo radicaux adeptes du néo culte religieux de la "nature" ne cachent pas leur rêve de voir tout simplement disparaitre les humains. Si ce n'est pas un crime contre l'humanité, cela y ressemble.
Répondre
Y
Hbsc Xris<br /> Vous vouliez dire ONG et non pas des OGM ?<br /> Heureusement que je vous ai déjà lu !
M
Bonjour, pour ces ONG, le malheur de l'Afrique est leur fonds de commerce ! Ils ne vont, certainement pas, les aider !
Répondre