Les parcs solaires en plein champ – un piège mortel pour les oiseaux ?

Les parcs solaires en plein champ – un piège mortel pour les oiseaux ?

Dr Olaf Zinke, AGRARHEUTE*

De plus en plus de grandes centrales solaires sont construites dans le monde. Également sur des terres agricoles. Des rapports en provenance des États-Unis montrent cependant que ces fermes géantes tuent aussi des oiseaux. Lisez pourquoi il en est ainsi.

Les fermes solaires tuent des oiseaux. Au moins en Amérique.

Pour de nombreux exploitants et défenseurs des droits des animaux, il s'agit d'une conséquence plutôt inattendue de l'énorme boom du solaire de ces dernières années. La situation ne devrait pas être très différente en Allemagne et dans d'autres pays qui connaissent un boom similaire des installations solaires. Mais le problème est le suivant : personne ne sait encore exactement comment et pourquoi les oiseaux des fermes solaires meurent.

Et c'est un problème pour un type d'énergie qui est en fait considéré comme très respectueux de l'environnement. Aux États-Unis, les gens ont déjà réagi à ce phénomène, comme le rapportait l'année dernière le magazine économique américain Wired. Là-bas, un groupe de sociétés de fournisseuses d'énergie, de scientifiques et d'organisations environnementales avaient déjà uni leurs forces en 2013 pour former l'« Avian Solar Working Group » (groupe de travail solaire-aviaire). L'objectif était d'élaborer des stratégies pour limiter la mortalité des oiseaux dans les grandes fermes solaires.

« Il y a eu très peu de recherches sur les effets de l'énergie solaire sur les oiseaux », a déclaré à Wired Misti Sporer, scientifique environnementale principale chez Duke Energy, une compagnie d'électricité, et membre du groupe de travail. « Alors qu'est-ce que ça veut dire quand on trouve un oiseau mort ? Personne ne savait vraiment. » Et il s'est avéré très difficile d'obtenir des données solides sur les morts d'oiseaux dans les installations solaires.

Pas de données solides – estimations trop faibles ?

© stock.adobe.com/Nick Brundle.

En 2016, une étude inédite a conclu que des centaines de fermes solaires aux États-Unis pourraient tuer près de 140.000 oiseaux par an. Les chercheurs s'attendent à ce que ce chiffre triple si toutes les fermes solaires actuellement prévues sont mises en service. De plus, il est difficile de dire à quel point ces chiffres sont précis ou complets.

La plupart des contrôles des fermes solaires sont actuellement effectués par des personnes engagées par les propriétaires des projets, et il n'existe pas de directives uniformes pour la recherche d'oiseaux morts dans les installations solaires. Il est difficile d'estimer le nombre total de morts à partir des oiseaux effectivement trouvés, notamment parce que les charognards s'emparent parfois des cadavres d'oiseaux.

Ces facteurs pourraient signifier que les chiffres rapportés sont des estimations basses. Certains défenseurs de l'énergie solaire, cependant, affirment que le secteur est injustement attaqué. Ils mettent en avant les chiffres de mortalité des oiseaux pour d'autres raisons. Par exemple, une étude de 2013 a révélé que les chats tuent entre 1,4 et 3,7 milliards d'oiseaux chaque année aux États-Unis.

Cependant, Yuki Hamada, scientifique en biophysique au Laboratoire National d'Argonne (USA), déclare : « Ces problèmes d'oiseaux provenant des fermes solaires sont une préoccupation majeure et aussi quelque chose que l'industrie des énergies renouvelables est désireuse de comprendre et d'atténuer. »

Les oiseaux meurent-ils à cause de l'effet de lac ?

Il est également un fait que le lien direct entre les installations solaires et les morts d'oiseaux reste flou. Une des principales théories est que les oiseaux confondent l'éblouissement par les panneaux solaires avec la surface d'un lac et se posent avec des résultats mortels. Cette théorie est appelée « effet de lac ».

Les scientifiques affirment toutefois qu'il ne s'agit pas encore d'un phénomène prouvé – il s'agit toujours d'une théorie fondée sur des observations. « Et cette hypothèse en est une d'un point de vue humain », précise Mme Sporer. « Les oiseaux voient-ils comme les humains ? Nous devons recueillir davantage de données pour avoir une vue d'ensemble. »

Malheureusement, « on ne peut pas dire grand-chose avec certitude à ce stade », a également déclaré Lee Walston, un scientifique de l'environnement au Laboratoire National d'Argonne, un laboratoire d'État de l'Université de Chicago. L'année dernière, M. Walston était l'auteur principal d'une étude qui examinait les informations limitées disponibles sur les morts d'oiseaux dans les fermes solaires. L'étude a révélé que les données relatives aux morts d'oiseaux n'étaient disponibles que pour sept grandes fermes solaires aux États-Unis, dont quatre seulement avaient effectué un suivi systématique des cadavres d'oiseaux.

L'année dernière, le ministère américain de l'énergie a donc chargé une équipe de chercheurs du Laboratoire National d'Argonne, dans l'Illinois, de développer une plate-forme d'intelligence artificielle. La plate-forme sera utilisée pour étudier le comportement des oiseaux dans les grandes installations solaires. Les chercheurs espèrent que les données recueillies par leur système aideront ensuite les ornithologues à résoudre le mystère de la mort des oiseaux dans les fermes solaires.

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* M. Olaf Zinke travaille pour Agrarheute en tant que rédacteur cross-média pour les opérations et les marchés. Il analyse les marchés agricoles et des produits de base nationaux et internationaux depuis trois décennies et a travaillé à ce titre pour diverses institutions.

Source : Solarparks auf dem Acker – tödliche Falle für Vögel? | agrarheute.com