Résidus de glyphosate dans les aliments et exposition alimentaire
Ça date un peu pour le titulaire du poste de commissaire...
Quatre auteurs de Regulatory Sciences, Bayer Crop Science, basés à Chesterfield dans le Missouri – John L. Vicini, Pamela K. Jensen, Bruce M. Young et John T. Swarthout – ont publié « Residues of glyphosate in food and dietary exposure » (résidus de glyphosate dans les aliments et exposition alimentaire), un volumineux article.
Après les « présentations » de la substance et des méthodes d'analyse, ils ont exposé les résultats résumés des analyses faites sur plusieurs matrices par plusieurs entités d'analyse et de réglementation ainsi que par des chercheurs et d'autres personnes comme des activitistes.
Voici le résumé (découpé comme d'habitude) :
« Le glyphosate est l'ingrédient actif des herbicides non sélectifs de la marque Roundup®, et des tests de résidus dans les aliments ont été effectués dans le cadre des processus réglementaires normaux. Des tests supplémentaires ont été effectués par des chercheurs universitaires et des agences non gouvernementales.
La présence de résidus doit être replacée dans le contexte des normes de sécurité. En outre, pour interpréter correctement les données sur les résidus, les tests analytiques doivent être validés pour chaque matrice d'échantillon alimentaire.
Les enquêtes des organismes de réglementation indiquent que 99 % des résidus de glyphosate dans les aliments sont inférieurs aux limites maximales de résidus (LMR) européennes ou aux tolérances de l'Agence Américaine de Protection de l'Environnement. Ces données soutiennent la conclusion que les résidus globaux ne dépassent pas les LMR/tolérances en raison des pratiques agricoles ou de l'utilisation du glyphosate sur des cultures génétiquement modifiées (GM).
Cependant, il est important de comprendre que les LMR et les tolérances sont des limites à l'utilisation légale des pesticides. Les LMR ne fournissent des informations sur la santé que lorsque la somme des LMR de tous les aliments est comparée aux limites établies par des études toxicologiques, telles que la dose journalière admissible (DJA).
Les conclusions de la modélisation alimentaire qui utilise les résidus alimentaires réels, ou les LMR elles-mêmes, combinées aux données de consommation indiquent que les expositions alimentaires au glyphosate se situent dans les limites de sécurité établies.
Les mesures de glyphosate dans l'urine peuvent également être utilisées pour estimer l'exposition au glyphosate ingéré, et les études indiquent que l'exposition est <3 % de la DJA européenne actuelle pour le glyphosate, qui est de 0,5 mg de glyphosate/kg de poids corporel.
Les conclusions des évaluations des risques, fondées sur la modélisation de l'alimentation ou sur les données urinaires, sont que les expositions au glyphosate provenant de l'alimentation sont bien inférieures à la quantité qui peut être ingérée quotidiennement pendant toute une vie avec une certitude raisonnable d'innocuité.
Voici le tableau 1 comparant les performances des différents tests. Rappelons que nous avons en France un « problème » de « glyphotests » et de « pisseurs de glyphosate » – une vaste entourloupe ayant utilisé ou utilisant les résultats de tests ELISA effectués par un laboratoire d'analyses vétérinaires allemand :
Ce tableau confirme le manque de spécificité – les faux positifs – des tests ELISA sur les urines.
Le tableau 2 donne des exemples de résultats sur des denrées alimentaires en Europe, issus des données colligées par l'Autorité Européenne de Sécurité des Aliments (EFSA).
Les dépassements de LMR ont concerné le sarrasin, pour une LMR fixée par défaut à la « limite inférieure de détermination analytique » (une ancienne), un échantillon de lentilles et 19 échantillons de miel (pour une LMR très basse).
Même exercice pour les États-Unis d'Amérique. Les détections sont plus nombreuses car il s'agit de cultures maintenant presque exclusivement GM, mais aucun dépassement :
Les chiffres du Canada intriguent. Faut-il voir dans certains dépassements l'emploi du glyphosate comme dessicant avant la récolte ?
Voici enfin la mesure de l'exposition au glyphosate via l'alimentation, exprimée en pour cent de la dose journalière admissible européenne (0,5 mg de glyphosate/kilogramme de poids corporel) selon diverses études.
Notez les écarts selon la méthode de détection utilisée (sachant que les tests ELISA génèrent des faux positifs).
Trois résultats sortent du lot. Channa Jayasumana est ce médecin srilankais qui accuse le glyphosate de provoquer une affection connue comme néphropathie chronique d'étiologie inconnue ; il est entré en politique, est devenu ministre de la production, de l'approvisionnement et de la réglementation pharmaceutique et depuis février 2021 ministre de la santé par interim. Zen Honeycutt est une activiste états-unienne et fourgue de produits « de santé ». Et Monika Krüger, c'est... les glyphotests.
Mais, même pour le plus « généreux », on est très en dessous de la dose journalière admissible, elle-même définie avec un facteur de sécurité très important (au centième de la dose sans effets nocifs observables déterminée sur des animaux de laboratoire).