« Les plastiques biodégradables sont un leurre... » de Mme Kako Naït Ali dans Géo
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Mme Kako Naït Ali a eu l'honneur d'un « grand entretien » dans le Géo d'août 2021.
En pavé en première page :
« Les plastiques biodégradables sont un leurre. Pour ne pas polluer, il ne faut pas jeter dans la nature ».
Trois pages de texte à découvrir pour 6,50 euros. Beaucoup d'informations. De la belle ouvrage.
Voici par exemple la réponse à une question « bête » :
« Combien de temps le plastique met-il pour se dégrader dans la nature ?
On entend communément qu'il faut environ 400 ans pour qu'il disparaisse. En fait, sa vitesse de dégradation dépend à la fois de la température de l'environnement dans lequel il se trouve et de la quantité d'UV qu'il reçoit Si un masque chirurgical reste sur une dune au soleil, il mettra environ cinquante ans pour se désagréger, s'il flotte près de l'Antarctique, il lui faudra bien davantage que quatre siècles. De plus, les mesures de durée de vie actuelles ont été faites sur les gros déchets plastiques. Avant de disparaître, ceux-ci se divisent en éléments de plus en plus petits. Or, on ne sait pas en combien de temps les microparticules (visibles à l'oeil nu), qui ont davantage tendance à couler au fond de la mer, et a fortiori les nanoparticules (elles, invisibles), se dégradent totalement. Elles font partie de l'énorme masse de plastique qui évolue dans les océans, mais faute de savoir à quelles conditions elles sont exposées, on ne peut étudier leur vitesse de dégradation. Elles migrent également dans les sols et, là aussi, leur devenir dépend du contexte. Dans une terre riche en microorganismes et humide, certains plastiques sensibles à l'eau, comme le polyester ou les polyamides, vont se dégrader "vite". D'autres ne vont pas bouger. Le polystyrène, par exemple. Quand il est enterré (donc protégé des UV), on estime sa durée de vie à mille ans. »
Et si vous voulez en savoir plus sur le personnage – c'est un compliment –, sautez sur « Parcours de scientifique : Kako Naït Ali, ingénieur du génie civil ».
Quel superbe message :
« Mon prénom, Kako, est d’origine Kabyle. Jusqu’à ces dernières années je l’avais peu utilisé. Souvent moqué, j’en avais honte quand j’étais enfant. Il constitue aujourd’hui le maillon qui me lie à mes origines et mon héritage familial.
Je suis née à Marseille et j’ai passé mon enfance dans le Vaucluse. Mon père était ouvrier et a passé 43 ans dans l’industrie chimique. Ma mère a quant à elle travaillé dans l’industrie agroalimentaire. Mes parents sont mes modèles : partis de rien, ils ont su gravir les échelons dans leur entreprise respective. "Il n’y a pas de fatalité, tes origines ne sont qu’une partie de ce que tu es. Le reste c’est à toi de le construire." C’est ce qu’ils m’ont toujours dit et c’est ce qui a forgé ma personnalité. »