Axel Kahn : les nécrologies assassines du Monde et de l'AFP
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La disparition d'Axel Kahn a donné lieu à un florilège d'hommages amplement justifiés par une personnalité hors du commun.
J'ai beaucoup apprécié les deux colonnes de M. Guy Konopnicki, « Axel Kahn, savant et moraliste » dans la version papier de Marianne, l'hebdomadaire fondé par Jean-François, le frère d'Axel.
Le Président Emmanuel Macron a gazouillé :
« Grand scientifique. Essayiste guidé par l’éthique et la morale. Humaniste engagé pour les autres, avec @laliguecancer jusqu’au bout. Amoureux de la vie.
Il était tout cela, Axel Kahn. »
(Source les réponses ne sont évidemment pas représentatives de l'opinion publique, mais lire fait vraiment froid dans le dos.)
L'homme pragmatique s'est exprimé en la personne du Premier Ministre Jean Castex :
« Rendre hommage à l’homme c’est d’abord épouser ses combats, saluer cette vie qui avait valeur d’exemple et faire nôtres ses engagements. Mes pensées accompagnent sa famille, ses proches et tous ceux qui ont eu l’honneur de partager un moment de vie avec lui. »
(Source)
L'hommage de Mme Frédérique Vidal, ministre de l'Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l'Innovation, est sobre et chaleureux :
« Grande tristesse suite au décès d'Axel Kahn, scientifique exceptionnel, chercheur engagé au service de la lutte contre le cancer et fervent défenseur de la dignité humaine. Toutes mes pensées vont à sa famille et à ses proches. »
(Source)
Ajoutons aussi, parmi les nombreux autres, celui de M. Jean-Luc Mélenchon :
« Éteindre la lumière, fermer la porte derrière soi, cela ne s'apprend pas, mais cela s'enseigne par l'exemple. Merci monsieur Kahn. »
(Source)
Et au milieu de tout cela ? Le Monde écrit notamment dans « Axel Kahn, médecin, généticien et essayiste, est mort », un titre qui exhale un parfum d'exercice obligé :
« ...Sa nomination dans la foulée [de sa démission de la présidence de la commission du génie biomoléculaire pour cause de désaccord avec le Gouvernement] comme directeur scientifique adjoint pour les sciences de la vie de Rhône-Poulenc (1997-1999), entreprise impliquée dans ces développements industriels, entachera son indépendance sur le sujet aux yeux de certains observateurs. »
C'est gratuit et mesquin. Ayant suivi de près les affaires liées aux biotechnologies à l'époque, je n'ai pas souvenir de critiques à la suite de son passage chez Rhône-Poulenc.
C'est aussi symptomatique d'un profond mépris pour l'activité économique, voire également pour le personnage. Que penser en outre de :
« Cette opposition n’est pas seulement scientifique : en 2012, Axel Kahn, soutien de Martine Aubry, compare le rassemblement organisé par le président sortant au Trocadéro à un "Nuremberg du tout petit", avant de regretter cette analogie » ?
Axel Kahn avait eu des propos malheureux, il a présenté ses excuses... C'était il y a presque 20 ans...
C'est vraiment râcler les caniveaux...
Prenons-le de l'Obs et de son « Le professeur Axel Kahn est mort » :
« En mars 2020, après le scandale provoqué par les conditions indécentes de conservation des corps donnés à la science au Centre du don des corps de Paris-Descartes, la radio France Inter avait assuré que le Pr Kahn avait été mis au courant de ces graves problèmes quand il présidait l’université. Il avait contesté ces affirmations.
Certains plaignants, notamment réunis au sein de l’association Charnier Descartes-Justice Dignité (CDJD), estimaient toutefois qu’il faisait partie de ceux qui n’avaient pas suffisamment agi. »
Axel Kahn avait été président de Paris-Descartes de 2007 à 2011, il y a dix ans. Il a contesté des affirmations... faites dans une émission de radio... Jusqu'àplus ample informé, Axel Kahn n'a pas été inquiété par le justice...
Un commentateur a écrit sur l'Obs :
« Honte pour la conclusion de cet article que ne faut il écrire pour vendre du papier. Si le scandale de conservation des corps "donnés à la science" est réel que vient faire avec une telle place dans l’article cette mise en question sur le sujet d’Axel Kahn. Une chose est sûr il ne pourra plus y répondre ! Hommage à ce Grand Monsieur. »