Osons l'avenir (ter) – ce blog a six ans
Cette année, les gestionnaires d'Overblog ne m'ont pas envoyé un courriel qui m'aurait fait plaisir, comme il y a trois ans : ils sont trop occupés à réparer une panne qui a fait croire que ce blog avait été supprimé : ce blog a maintenant six ans. Déjà... C'est maintenant :
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près de 3.700 articles publiés – originaux de ma main ou de celle de M. Albert Amgar (qui a repris son intense activité sur un blog à lui), ou traductions de sites de même obédience en rationalisme et vision de progrès ;
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en gros 1.570.000 visiteurs uniques et 2.560.000 pages vues depuis le lancement du blog ;
- une moyenne de près de 15.000 visites par mois ces derniers temps.
Six ans, c'est l'occasion de republier le texte fondateur, paru le 8 juin 2015, avec quelques mises à jour, histoire de rappeler l'ambition de ce blog – et du blogueur et de ses amis – et surtout les défis qui doivent être relevés par ceux qui pensent que l'avenir ne se scrute pas dans un rétroviseur.
Six ans, c'est aussi l'occasion de se faire une petite rétrospective sur les extraordinaires progrès technologiques réalisés. Citons-en deux dans les domaines qui nous intéressent plus particulièrement sur ce blog :
- l'arrivée des « new breeding techniques », des nouvelles techniques d'amélioration des plantes, fondées notamment sur CRISPR-Cas9 qui a valu le prix Nobel de chimie à Mmes Emmanuelle Charpentier et Jennifer Doudna ;
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la mise au point de vaccins contre la Covid-19 faisant appel à des techniques génétiques – dont les révolutionnaires vaccins à ARNm – en moins d'un an.
Il y a aussi le côté sombre, voire sinistre. Nous ne nous appesantirons pas : les déceptions d'hier sont les défis d'aujourd'hui et de demain !
Et merci, Anton ! [Anton Suwalki, du blog Imposteurs qui m'a longtemps accueilli].
En 2050, la population mondiale s'établira selon les prévisions de l'ONU à 9,6 milliards. La population française devrait augmenter de 67 à 74 millions. C'est évidemment sous réserve que la France (et l'Europe) ne soit pas envahie par des migrants et réfugiés politiques, économiques, climatiques... Ou que, à l'inverse, ayant poursuivi la destruction de son tissu économique productif, elle n'ait pas contraint sa jeunesse à une émigration massive.
Pour la FAO, la production alimentaire devra augmenter de 70 % pour nourrir une population plus nombreuse, plus urbaine et plus riche.
Ces chiffres sont à la louche. Ce qui importe, c'est de connaître les défis auxquels il faut faire face.
La France prendra-t-elle sa part ? Ou sacrifiera-t-elle la productivité et la compétitivité de son agriculture – et, partant, de son industrie agro-alimentaire avec des effets collatéraux majeurs sur son organisation sociale, sa balance commerciale, etc. – pour prix de la capitulation devant des discours au mieux naïfs, au pire pernicieux ?
Le solde français du commerce extérieur des céréales et des produits de première transformation se montait en 2014 à +8,4 milliards d'euros. C'est l'équivalent de 76 avions Rafale ; deux fois la commande, unique, de l'Inde. Ce solde s'est rétréci à 6 milliards d'euros en 2020 ; c'est le plus faible enregistré depuis le début du millénaire.
Réalise-t-on qu'être présent sur un marché d'exportation revêt aussi une importance stratégique sur le plan géopolitique ?
Le défi de l'avenir, qui doit être relevé avec vigueur au présent, c'est de le construire en déployant les sciences et les technologies – judicieusement, il va de soi. Ce n'est pas de fabriquer et d'utiliser des pseudo-sciences pour faire obstacle au progrès ou, pire, embrayer la marche arrière ; et, pour les pouvoirs politiques et administratifs, pour se livrer à de petites et grandes compromissions compromettant l'avenir pour un profit immédiat et temporaire.
Le défi, c'est, dans l'immédiat, expliquer, démystifier.
Dans ce domaine, l'offre n'est pas abondante. Je souhaite y contribuer.
Comment se nourriront mes petits-enfants et les Français de leur génération en 2050 ? Grâce à une production française développée, au pire maintenue ? Ou – le principe de précaution devenu principe d'inaction ayant fait son œuvre, tout comme les contraintes agro-environnementales, économiques et sociales imposées par un pouvoir politique pusillanime en réponse à une opinion publique largement fabriquée par des manipulateurs, des désinformateurs, des marchands de peurs et d'illusions – avec ce qu'ils auront pu grappiller sur le marché international ?
Il faut le dire sans ambages : les vrais défis sont l'alimentation, la santé publique – ou, exprimé sous forme négative, la faim et la malnutrition, et les maladies contagieuses, avec leurs cortèges d'effets collatéraux. Ce ne sont pas (tous) les pesticides et (tous) les OGMs, etc. Jean de Kervasdoué a peut-être eu tort d'écrire : « La peur est au-dessus de nos moyens » : nous en avons encore les moyens. Reste à savoir jusqu'à quand on privilégiera les égoïsmes, les conservatismes, voire les agendas cachés.
Les ambitions européennes déclinées dans le Pacte Vert et, surtout, la stratégie « de la ferme à la fourchette » sont à cet égard, particulièrement inquiétantes. Tout comme les tergiversations à propos des nouvelles techniques génétiques. Y a du boulot !
2050 ? C'est dans 35 ans [maintenant 29]. C'est trois cycles de sélection en amélioration des plantes ; un si le programme est ambitieux et ardu. Autant dire demain.
C'est aussi l'espace d'une carrière. La mienne s'est forgée à ce qui est maintenant Montpellier SupAgro, à une époque où une France dynamique et entreprenante mettait les dernières grandes touches à l'aménagement hydraulique, rural et touristique de la région par l'intermédiaire de la Compagnie d'aménagement du Bas-Rhône et du Languedoc. Aujourd'hui, Sivens, les « bassines »... non, c'est trop triste... Mais l'arrivée de M. Julien Denormandie au Ministère de l'Agriculture et de l'Alimentation peut susciter l'espoir de voir le réalisme et les intérêts bien compris prévaloir.
Elle s'est déroulée dans un contexte international, en grande partie à la confluence de l'agriculture et du droit, puis dans la promotion et la valorisation de l'activité inventive et de la création littéraire et artistique. S'y est superposée une importante activité syndicale à l'échelle tant de l'organisation que du système des Nations Unies. J'ai apporté des contributions, petites ou moins petites, à la construction de l'avenir, y compris dans des enceintes où se prennent – ou ne se prennent pas – les décisions engageant des Nations ou des communautés internationales. Rien que participer en tant qu'observateur à des débats où s'affrontent des intérêts divergents et aux jeux d'influence a été source d'expérience. J'ai le sentiment que je peux encore faire œuvre utile, la retraite venue.
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Dans mes pérégrinations électroniques, j'ai rencontré un site remarquable, imposteurs.over-blog.com/, dont la ligne éditoriale correspondait en tous points à une ambition personnelle encore mal définie et, surtout, laissée un peu en friches par paresse.
Pendant quatre ans et demi, M. Anton Suwalki m'a offert le gîte et le couvert. J'en ai usé et peut-être même abusé. C'est ici l'occasion de le remercier vivement pour sa patience et sa générosité.
Mais il arrive un moment où il faut surmonter sa paresse…