« L’agriculture locale et bio est-elle vraiment meilleure pour l’environnement ? » de M. Serge-Étienne Parent dans The Conversation
Glané sur la toile 673
« UN BEL AMAS DE CONNERIES, AMUSEZ VOUS BIEN AVEC LE CHÈQUE DE MONSANTO » – oui, en majuscules –, tel a été le commentaire d'un des nombreux lecteurs qui n'ont pas apprécié « L’agriculture locale et bio est-elle vraiment meilleure pour l’environnement ? » de M. Serge-Étienne Parent, ingénieur écologue, professeur en génie agroenvironnemental à l'Université Laval au Canada.
On est tenté de réagir : c'est donc un bon article...
C'est le cas. Même s'il y a des aspects quelque peu rebutants, il a le mérite de poser les problèmes et d'en exposer la complexité.
On comprendra à la lecture de l'introduction pourquoi il a froissé des susceptibilités :
« L’agriculture a la lourde responsabilité d’alimenter des milliards d’humains dans des conditions difficiles : la démographie est croissante, le climat est de moins en moins favorable, les ressources en eau se tarissent et les sols se dégradent. Malgré des progrès immenses, elle laisse trop de ventres creux et mal nourris tout en affectant la nature à l’excès.
Pour réformer cette situation intenable, plusieurs encouragent un virage vers une agriculture paysanne, locale et biologique. De même, depuis le début de la pandémie, des politiques sont déployées un peu partout pour accroître l’autonomie alimentaire.
On pourrait difficilement être plus à côté de la plaque.
Pour les explications – qui portent pour une bonne partie sur le dilemme land sharing v. landsparing – on ira sur site.
Cet article a aussi donné lieu à des commentaires plus posés et constructifs, auxquels M. Serge-Étienne Parent a répondu, en apportant de précieux compléments. Voici un échange qui me plaît :
« Commentaire : Il faut considérer la problématique globale, dans le cadre de la mondialisation. Il y a une chose que personne ne dit jamais: la majeure partie de l'humanité, encore aujourd'hui, est nourrie par les petits paysans. Le véritable but de l'agriculture intensive-chimique, dès le début, a été de créer un marché mondial de l'agriculture. Ça a fait vivre tout un secteur industriel: la chimie, les spéculateurs, les transporteurs, et bien entendu les géants de l'agro-alimentaire. Le reste n'est que littérature.
Réponse : “la majeure partie de l'humanité, encore aujourd'hui, est nourrie par les petits paysans” Est-il est souhaitable que ça reste ainsi? Que des enfants, en particulier les filles, travaillent au champ (de très petits paysans), le ventre vide, au lieu d'aller à l'école et pouvoir espérer de s'émanciper à travers une grande diversité de modes de vie et de métiers? »
On peut aussi lire sur European Scientist, de M. Philippe Stoop :