Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Agriculture, alimentation, santé publique... soyons rationnels

« L’agriculture locale et bio est-elle vraiment meilleure pour l’environnement ? » de M. Serge-Étienne Parent dans The Conversation

9 Juin 2021 , Rédigé par Seppi Publié dans #agriculture biologique

« L’agriculture locale et bio est-elle vraiment meilleure pour l’environnement ? » de M. Serge-Étienne Parent dans The Conversation

 

Glané sur la toile 673

 

 

 

 

« UN BEL AMAS DE CONNERIES, AMUSEZ VOUS BIEN AVEC LE CHÈQUE DE MONSANTO » – oui, en majuscules –, tel a été le commentaire d'un des nombreux lecteurs qui n'ont pas apprécié « L’agriculture locale et bio est-elle vraiment meilleure pour l’environnement ? » de M. Serge-Étienne Parent, ingénieur écologue, professeur en génie agroenvironnemental à l'Université Laval au Canada.

 

On est tenté de réagir : c'est donc un bon article...

 

C'est le cas. Même s'il y a des aspects quelque peu rebutants, il a le mérite de poser les problèmes et d'en exposer la complexité.

 

On comprendra à la lecture de l'introduction pourquoi il a froissé des susceptibilités :

 

« L’agriculture a la lourde responsabilité d’alimenter des milliards d’humains dans des conditions difficiles : la démographie est croissante, le climat est de moins en moins favorable, les ressources en eau se tarissent et les sols se dégradent. Malgré des progrès immenses, elle laisse trop de ventres creux et mal nourris tout en affectant la nature à l’excès.

 

Pour réformer cette situation intenable, plusieurs encouragent un virage vers une agriculture paysanne, locale et biologique. De même, depuis le début de la pandémie, des politiques sont déployées un peu partout pour accroître l’autonomie alimentaire.

 

On pourrait difficilement être plus à côté de la plaque.

 

Pour les explications – qui portent pour une bonne partie sur le dilemme land sharing v. landsparing – on ira sur site.

 

Cet article a aussi donné lieu à des commentaires plus posés et constructifs, auxquels M. Serge-Étienne Parent a répondu, en apportant de précieux compléments. Voici un échange qui me plaît :

 

« Commentaire : Il faut considérer la problématique globale, dans le cadre de la mondialisation. Il y a une chose que personne ne dit jamais: la majeure partie de l'humanité, encore aujourd'hui, est nourrie par les petits paysans. Le véritable but de l'agriculture intensive-chimique, dès le début, a été de créer un marché mondial de l'agriculture. Ça a fait vivre tout un secteur industriel: la chimie, les spéculateurs, les transporteurs, et bien entendu les géants de l'agro-alimentaire. Le reste n'est que littérature.

 

Réponse : “la majeure partie de l'humanité, encore aujourd'hui, est nourrie par les petits paysans” Est-il est souhaitable que ça reste ainsi? Que des enfants, en particulier les filles, travaillent au champ (de très petits paysans), le ventre vide, au lieu d'aller à l'école et pouvoir espérer de s'émanciper à travers une grande diversité de modes de vie et de métiers? »

 

 

Post scriptum

 

On peut aussi lire sur European Scientist, de M. Philippe Stoop :

 

Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
I
L'article est assez moyen en fait. Certes il défend les pesticides et les OGM et montre que l'agriculture biologique n'est pas possible à elle seule mais bon à la fin de l'article il défend le mythe d'une agriculture vegan apte à elle seule à éviter les famines et les disettes, se foutant des analyses d'académies d'agriculture qui montrent l'importance de l'élevage pour le secteur agricole et crachant littéralement à la figure des éleveurs. D'ailleurs des agris que j'ai contacté sur twitter m'ont dit qu'ils ont hésité ou refusé de partager son article en raison de son côté anti-élevage. <br /> <br /> Du coup je recommande l'article pour sa défense des pesticides et des OGM mais moins pour sa défense de l'agriculture vegan.
Répondre
I
Il ne faut pas non plus être trop sévère avec Contersation Xris. Ce journal est animé par des universitaires et des chercheurs issus de plusieurs bords politiques, du coup, si on trouve des articles clairement merdique, on trouve aussi pas mal d'articles très intéressants qu'il serait dommage de boycotter.
H
Plutôt d'accord avec votre analyse "Il est là". J'ai lu "The conversation" une période mais j'en ai rapidement eu marre. Les visions de leurs spécialistes "Environnement" "Agriculture" "Climat" sont globalement "hors sol". Tous ces spécialistes "hors sol", à qui le journal donne la parole, ne doivent pas souvent quitter leurs labos et arpenter monts et vaux et je pense qu'ils n'ont guère fait pousser des plantes réelles. Je me souviens d'un article totalement délirant : https://theconversation.com/la-lutte-pour-une-agriculture-libre-bricoler-et-partager-pour-semanciper-147051. Je ne pense pas que le sociologue, auteur de cet article ait simplement une fois dans sa vie fait le simple entretien régulier d'un tracteur (nettoyage au compresseur de tout ce qui peut l'être après parfois démontage de pièces, vérifications des niveaux, inspection visuelle complète y compris en dessous, graissage à la pompe de tous les points de graissage, etc), ni changer d'attelage. Par ailleurs, si on veut être efficace, mieux vaut du matériel de qualité, sinon on on consomme du temps et pire, du carburant.