M. François de Rugy fait souffler le vent de la raison sur l'écologie politique
Glané sur la toile 653
(Source)
Si vous avez du temps de lecture disponible, consacrez-le à « François de Rugy : "L’écologie n’est pas la propriété d’EELV" », en accès libre sur le site du Point.
Si vous n'en avez pas, trouvez-en ! Ça décoiffe !
Le titre se veut sans nul doute accrocheur, mais ce n'est pas le meilleur. Cela fait quelque temps déjà que, l'« écologie » – politique et politicienne – a infiltré de nombreux milieux, y compris la Présidence de la République et le gouvernement. À l'Assemblée Nationale, EÉLV est « challengé » par les groupes qui se sont détachés de la majorité gouvernementale et par ce qui reste de celle-ci.
Non, l'intérêt de cette longue interview menée par l'excellente Géraldine Woessner est ailleurs. Il est résumé par le chapo :
« ENTRETIEN. OGM, nucléaire… L’ancien ministre dynamite les totems et annonce la création d’un think tank pour nourrir le programme écologique de LREM. »
Voici par exemple ce qu'il a dit à propos des OGM :
« Vous souhaitez aussi rouvrir le débat sur les organismes génétiquement modifiés (OGM) en Europe. Vous bousculez un tabou suprême, une écrasante majorité de Français y restant opposés. Pourquoi ?
Là aussi, il faut absolument sortir d'une approche religieuse, et en parler avec précision, car nos décisions politiques ne devraient pas relever de la foi. J'ai suivi en tant que député les lois de bioéthique, et je constate que la recherche génétique nous fait continuellement progresser dans la prévention et le traitement des maladies humaines. Elle nous a apporté les vaccins à ARNm contre le Covid-19 ! Mais on refuse cette recherche pour les plantes. Les scientifiques savent pourtant que la génétique végétale peut apporter des solutions à des problèmes environnementaux essentiels. Les techniques d'édition du génome permettraient, par exemple, d'accéder beaucoup plus vite à des variétés de betterave résistantes à la jaunisse, ce qui permettrait de nous passer totalement d'insecticides néonicotinoïdes, plutôt que de passer dix ans à obtenir le même résultat par une sélection variétale classique. Les laboratoires de recherche sont entravés parce qu'ils n'ont pas de débouchés. Je propose de travailler avec les scientifiques (et le monde économique) pour voir comment la législation peut évoluer. La recherche génétique, autre nom de la sélection variétale, est le plus grand espoir pour réduire l'utilisation des pesticides, et faire face au réchauffement climatique. La forêt dépérit en France à cause du réchauffement climatique. Sans croire aux miracles, nous pouvons nous adapter à ces changements. Vingt pays dans le monde cultivent des OGM depuis plus de quarante ans, et nous avons en France des laboratoires de pointe dans le domaine de la génétique. Le moment n'est-il pas venu de faire un état des lieux des connaissances et d'évoluer ? »
Il reste cependant beaucoup de points qui demandent une évolution encore plus prononcée, mais Rome ne s'est pas construite en un jour.
On ne peut que souhaiter plein succès à M. François de Rugy et à sa boite à idées parce que nous avons un besoin impérieux de changer de logiciel. Mais je ne parierai pas ma chemise sur un résultats vraiment positif.
Post scriptum
On pourra aussi lire une analyse, axée essentiellement sur l'énergie, de M. Michel Gay, « François de Rugy : un coming out nucléaire stupéfiant ! » sur Contrepoints.