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Agriculture, alimentation, santé publique... soyons rationnels

Les agriculteurs kenyans réclament des semences de maïs GM après avoir visité un site de démonstration

21 Mars 2021 , Rédigé par Seppi Publié dans #OGM, #Afrique

Les agriculteurs kenyans réclament des semences de maïs GM après avoir visité un site de démonstration

 

Verenardo Meeme*

 

 

Images : Alliance pour la Science/Verenardo Meeme

 

 

Impressionnés par les rendements élevés obtenus lors des essais en plein champ, les agriculteurs kenyans demandent instamment à leur gouvernement d'accélérer le processus leur permettant d'accéder au maïs Bt génétiquement modifié.

 

« J'ai vu aujourd'hui que lorsque je pourrai semer du maïs Bt, cela améliorera mes rendements et m'aidera à lutter contre les parasites et les maladies », a déclaré John Kamau, un agriculteur du comté de Muranga, qui a visité un champ de démonstration où l'on a comparé le maïs Bt à des variétés conventionnelles non Bt. « Avec suffisamment de haricots et de maïs, nous ne souffrirons plus de la faim, et il sera également plus facile de vendre la récolte. »

 

 

L'agriculteur John Kamau inspecte un épi de maïs Bt dans la parcelle de démonstration de Thika.

 

 

Les agriculteurs, enthousiastes, ont déclaré que les rendements abondants du maïs Bt, qui a été génétiquement modifié pour résister à des insectes nuisibles, leur rappelaient les décennies passées, lorsque leurs parents et grands-parents récoltaient de grandes quantités de maïs dans leurs champs.

 

Les agriculteurs ont exprimé un grand intérêt pour le maïs Bt après avoir visité un site d'essais de performance national (NPT) de l'Organisation de Recherche sur l'Agriculture et l'Élevage du Kenya (KALRO) à Thika, dans le comté de Muranga, qui fait partie du projet de maïs TELA. Les NPT ont été mis en place en octobre dernier.

 

« C'est très encourageant », a observé le Dr. Mwimali Murenga, chercheur principal de la KALRO. « Quand ils voient le maïs, ils veulent la semence pour hier. »

 

« Quand mon maïs est bon, je ressens de la joie », a déclaré Njeri Kinuthia, une sexagénaire mère de quatre enfants et productrice de maïs dans le comté de Muranga, qui a visité le site de Thika cette semaine. « J'ai appris qu'avec mon petit terrain d'un acre [0,4 hectare], je peux semer du maïs pour ma consommation domestique et obtenir un surplus à vendre. Ce qui nous a arrêtés, c'est l'ignorance de l'existence d'une variété de maïs qui réduit nos difficultés. Avec la technologie, nous pouvons produire plus de maïs et obtenir des excédents. »

 

Mme Kinuthia a entendu la description des scientifiques sur la façon dont le maïs Bt est développé à partir de bactéries du sol, ce qui corrobore le savoir indigène des agriculteurs locaux sur l'utilisation du sol pour apprivoiser le ravageur destructeur des tiges. [Ma note : je suis perplexe!]

 

« Mes yeux sont maintenant ouverts », a-t-elle déclaré à l'Alliance pour la Science. « Au début, j'entendais parler des OGM à la radio, mais aujourd'hui, j'ai vu de vrais OGM. Je vais aller vers d'autres agriculteurs pour leur dire ce que j'ai appris. Je pensais que les OGM sont des produits chimiques qui nuisent aux gens, mais aujourd'hui, j'ai vu que c'est une culture comme une autre. Je pensais que les OGM étaient des produits d'importation venus de loin, scellés dans un papier avec quelques étiquettes. Mais aujourd'hui, je suis surprise de voir que les OGM peuvent pousser sur notre propre sol comme n'importe quel autre maïs ».

 

« Les contre-vérités que certains profèrent à propos des OGM sont des mensonges, ce ne sont qu'un mythe », a noté Jane Wambui, une productrice de maïs du comté de Kiambu, après avoir vu par elle-même le maïs Bt.

 

« Je suis très heureuse aujourd'hui », a déclaré Mme Kinuthia. « Pendant si longtemps, nous avons été confrontés à de faibles rendements. Nous ne savions pas que les scientifiques de la KALRO avaient développé des variétés qui répondent à nos problèmes de parasites et de maladies persistants. Je demande au gouvernement d'éduquer davantage de personnes afin qu'elles puissent voir ce que j'ai vu, car les agriculteurs des zones rurales ne sont pas exposés au fait qu'il existe des cultures avec des rendements aussi élevés. »

 

 

Une agricultrice parle du maïs Bt à James Karanja, phytotechnicien.

 

 

Mme Wambui a également été impressionnée, surtout après avoir connu de faibles rendements en cultivant des variétés conventionnelles. « On nous dit de mettre au moins trois graines dans un trou pour qu'en cas d'échec de certaines, nous ayons la chance d'obtenir quand même quelque chose. Ma demande est que nous soyons autorisés à accéder au maïs Bt avant le début des pluies pour la prochaine saison de plantation, avec un peu de chance au début du mois de mars. S'il était disponible ici aujourd'hui, j'aurais acheté les semences pour aller semer dans ma ferme de trois acres [1,2 hectare]. »

 

Mme Wambui a décrit le maïs Bt comme « intelligent [smart], sain, avec des tiges solides, produisant de bons rendements et des épis qui ne s'ouvrent pas rapidement pour permettre aux toxines telles que les aflatoxines de se répandre dans le maïs. Le maïs a de nombreux ennemis, dont la légionnaire d'automne, les foreurs de tiges et les aflatoxines. Auparavant, nous trouvions la légionnaire d'automne sur les feuilles, mais aujourd'hui, nous en trouvons aussi dans les tiges et même pendant la récolte.

 

« Avec la technologie Bt, je ne vois pas de tels parasites », a-t-elle ajouté. « Ce n'est pas comme le maïs actuel dans ma ferme – décoloré et gravement abîmé par les foreurs de tiges. Je n'avais pas les moyens d'acheter des produits chimiques, qui sont si chers et entraînent souvent des pertes supplémentaires, alors j'ai utilisé de la cendre et de la terre pour dominer les parasites. Heureusement, aujourd'hui, j'ai constaté qu'avec le maïs Bt, je n'ai pas besoin d'utiliser de produits chimiques. J'ai hâte que le gouvernement nous permette de le produire. »

 

« Les agriculteurs sont tout à fait prêts », a déclaré M. Murenga. « Le gouvernement devrait donner aux agriculteurs une chance d'utiliser la technologie pour protéger leurs rendements contre les pertes dues aux foreurs de tiges et aux légionnaires d'automne. La solution est déjà là avec nous. »

 

James Karanja, chercheur principal du projet de maïs TELA, a déclaré que le Service d'Inspection Phytosanitaire du Kenya (KEPHIS) collecte et analyse les données avant de faire des recommandations fondées sur l'efficacité de la technologie par rapport aux variétés non Bt et commerciales. Les NPT seront récoltés en mars pour que le KEPHIS puisse présenter un rapport en avril.

 

Si le KEPHIS recommande la commercialisation de la variété, il appartiendra à l'Autorité Nationale de Biosécurité du Kenya (NBA) d'accorder l'autorisation commerciale et de délivrer une licence permettant aux entreprises de distribution de semences de distribuer les semences aux agriculteurs. Si la NBA approuve la culture, les agriculteurs devraient être en mesure d'accéder aux semences d'ici le mois d'août, a déclaré M. Karanja.

 

La Fondation Africaine pour les Technologies Agricoles (AATF) dirige le projet de maïs TELA, qui s'appuie sur les progrès réalisés au cours d'une décennie de travail de sélection dans le cadre du projet « Maïs efficace en eau pour l'Afrique » (WEMA). TELA est dérivé du mot latin tutela, qui signifie protection ou bouclier. Le projet WEMA a également développé des variétés de maïs hybrides non génétiquement modifiées et tolérantes à la sécheresse.

 

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* Source : Kenyan farmers clamor for GMO maize seed after visiting demonstration site - Alliance for Science (cornell.edu)

 

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D
merci de ce relais d'article
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