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Agriculture, alimentation, santé publique... soyons rationnels

Vaincre la chrysomèle du maïs, « petite bête à un milliard de dollars », est une tâche partagée

15 Février 2021 , Rédigé par Seppi Publié dans #Agronomie, #Abeilles

Vaincre la chrysomèle du maïs, « petite bête à un milliard de dollars », est une tâche partagée

 

AGDAILY Reporters*

 

 

Image : naramit, Shutterstock

 

 

Une menace latente qui a paralysé les producteurs de maïs américains pendant des décennies revient maintenant sur le devant de la scène : la chrysomèle occidentale des racines du maïs. Parfois appelée « petite bête à un milliard de dollars », la minuscule larve de cette espèce ronge les racines des plants de maïs, provoquant des pertes de rendement dévastatrices. En 2003, les agriculteurs ont commencé à planter un type de maïs génétiquement modifiée appelée « Bt », qui produit une protéine toxique pour l'espèce nuisible – mais en 2009, la petite bête à un milliard de dollars avait déjà développé des adaptations pour résister à la toxine.

 

Une nouvelle étude suggère que le ralentissement de la résurgence de la chrysomèle pourrait nécessiter une stratégie à plus grande échelle que ce que l'on pensait auparavant. Les résultats, qui ont été publiés dans la revue Ecological Applications de l'Ecological Society of America, montrent que lorsque les agriculteurs ne suivent pas les meilleures pratiques de gestion pour réduire la pression de la chrysomèle dans un champ, ils mettent également en danger les champs environnants.

 

L'auteur principal, Coy St. Clair, et son collègue Aaron Gassmann ont identifié 64 « champs à problèmes » dans l'Iowa, où la chrysomèle avait causé des niveaux de dégâts plus élevés que prévu au maïs entre 2009 et 2013 dans deux types de maïs Bt : Cry3Bb1 et mCry3A. Par rapport aux champs où la chrysomèle n'avait pas endommagé le maïs Bt, les champs à problème présentaient des niveaux plus élevés de monoculture du maïs dans les zones tampons environnantes.

 

La rotation régulière des cultures est une stratégie clé pour interférer avec le cycle de vie de la chrysomèle : lorsque les œufs de la chrysomèle éclosent dans un champ sans maïs, les larves meurent de faim avant d'avoir eu la chance de compléter leur cycle et de pondre des œufs. Cependant, la monoculture de maïs tend à être plus rentable à court terme, ce qui met les producteurs de maïs devant des décisions difficiles à prendre sur la manière de gérer les risques.

 

M. St. Clair, aujourd'hui entomologiste de recherche pour Genective (Champaign, Ill.), qui a mené les recherches en tant qu'étudiant en doctorat à l'Université d'État de l'Iowa, déclare que l'histoire de la résistance de la chrysomèle au Bt illustre le fait que la lutte contre les ravageurs est une responsabilité partagée. « Si le parasite reste sensible au Bt, tout le monde en profite. Si la résistance se développe, tout le monde en souffre ».

 

La monoculture du maïs donne aux populations naissantes de chrysomèle une chance de développer une résistance à la toxine Bt – et aux descendants nouvellement résistants de se rendre dans d'autres champs.

 

« La leçon à tirer ici est qu'un agriculteur qui applique les meilleures pratiques de gestion – comme la rotation fréquente des cultures ou la plantation de maïs non Bt – gérera efficacement la chrysomèle et retardera la résistance dans son propre champ, tout en contribuant à retarder le développement de la résistance dans les populations environnantes », a expliqué M. St. Clair. « À l'inverse, un agriculteur qui plante plusieurs années de suite du maïs portant le même caractère risque de rencontrer une résistance dans son propre champ, tout en contribuant à l'épuisement de la ressource commune que constitue la sensibilité au caractère. »

 

En 2020, les agronomes ont confirmé que des populations de chrysomèle résistantes aux deux caractères Bt examinés dans l'étude sont présentes dans toute la Corn Belt américaine, avec des résistances à deux autres caractères Bt.

 

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* Source : Beating the 'billion-dollar bug' is a shared burden | AGDAILY

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