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Agriculture, alimentation, santé publique... soyons rationnels

Un commerce libre et fondé sur la science profite au monde entier

25 Février 2021 , Rédigé par Seppi Publié dans #Divers

Un commerce libre et fondé sur la science profite au monde entier

 

Paul M. Temple*

 

 

 

 

La pandémie de Covid-19 a érigé de nouveaux obstacles aux affaires, aux voyages et même aux réunions familiales. Jamais dans l'histoire, la société n'a été aussi fermée. Heureusement, le commerce alimentaire s'est poursuivi de manière étonnamment ininterrompue grâce à des échanges commerciaux adaptatifs.

 

Les agriculteurs comme moi continuent à produire la nourriture dont nous avons tous besoin, les saisons et le travail se poursuivent, et je me considère chanceux alors que tant d'autres secteurs d'activité ont été gravement touchés. La chaîne alimentaire a dû s'adapter mais, heureusement, nous n'avons pas à compter une crise alimentaire parmi les problèmes causés par la Covid-19. Malheureusement pour beaucoup, l'accès à la nourriture reste leur plus grand problème dans la vie.

 

Nous avons vu de nombreux exemples étonnants de l'ingéniosité humaine, du développement rapide de vaccins à la diffusion quasi instantanée de nouvelles technologies de communication telles que Zoom. Le 4 février [2021], par exemple, je modérerai un webinaire pour le Réseau Mondial d'Agriculteurs [Global Farmer Network] avec trois autres agriculteurs de différentes régions du monde. Nous sommes impatients d'avoir une conversation sur l'agriculture que nous pratiquons, la façon dont nous utilisons la technologie et l'importance de la fluidité des échanges commerciaux.

 

Il y a un an, je n'aurais jamais pensé qu'un forum en ligne comme celui-ci serait possible, et encore moins souhaitable. J'aime rencontrer mes collègues agriculteurs dans les champs, lors des salons, des ventes et des réunions. Nous sommes instinctivement des personnes aimant le contact. Et il n'est pas nécessaire d'être agriculteur pour connaître la frustration de la souffrance à travers une énième conférence virtuelle.

 

 

M. Temple a réuni ces agriculteurs virtuellement le 4 février 2021 à 14 heures GMT. Inscrivez-vous à ce webinaire gratuit à l'adresse suivante : globalfarmernetwork.live.

 

 

Pourtant, nous en sommes venus à nous appuyer sur ces outils – et j'ai particulièrement apprécié la façon dont mes relations avec des agriculteurs de pays lointains peuvent améliorer mon travail ici au Royaume-Uni, car nous réfléchissons à des problèmes similaires et trouvons des solutions créatives. Pour moi, Twitter n'est pas une simple distraction à doomscrolling, à défilement de mauvaises nouvelles, mais une boîte à outils d'idées en temps réel, présentées par le Réseau Mondial d'Agriculteurs et une poignée d'autres comptes. Autant d'agriculteurs positifs qui s'adressent à un public plus large en proposant des solutions et non des récriminations.

 

Le libre-échange des denrées alimentaires fonctionne de la même manière, puisque les agriculteurs de divers endroits produisent les meilleures récoltes adaptées à leur environnement et à leur climat particulier, puis les échangent sur un marché international qui leur garantit l'accès et le prix. C'est ce qui permet aux marchés et aux consommateurs d'avoir un large éventail de choix à des prix raisonnables. Chaque matin, je bois du jus d'orange et j'apprécie le système alimentaire qui me permet ce choix à un prix abordable tout au long de l'année.

 

L'agriculture peut prospérer dans cet arrangement commercial. Chaque agriculteur jouant sur ses propres forces de production, il doit être agile pour répondre aux tendances mondiales. L'offre à l'exportation en Argentine et en Russie influence le blé que je cultive dans le nord de l'Angleterre. Le prix du colza – une autre de mes cultures – augmente à la remorque des cours du soja et de l'huile de palme.

 

Le journal MetroBrexit m'a demandé de tout surveiller, y compris les intrants agricoles qui me parviennent de l'étranger, souvent en flux tendu. Il ne s'agit pas seulement de l'impact des barrières tarifaires, mais aussi du coût et des restrictions qui découlent des barrières non tarifaires au commerce.

 

Le meilleur commerce est fondé sur des données scientifiques solides, c'est-à-dire sur des réglementations qui garantissent la sécurité et la santé des aliments sans pour autant bloquer leur disponibilité ou les rendre coûteux. J'ai pu constater de visu que les préjugés anti-scientifiques faussent notre approvisionnement alimentaire, surtout lorsque nous refusons aux agriculteurs les outils qui pourraient les aider à produire de manière plus durable. Je suis obligé de faire face à la concurrence des agriculteurs de l'Amérique du Nord et du Sud, qui peuvent tirer parti de nouvelles technologies d'amélioration des plantes que les autorités de réglementation de l'UE n'autoriseraient pas. J'espère que le Brexit nous permettra de passer à une approche plus scientifique, avec une perspective globale.

 

Par exemple, au Royaume-Uni, nous avions un excédent exportable de colza (canola). Aujourd'hui, on nous refuse à la fois des produits et des solutions génétiques qui nous aideraient à lutter contre un insecte nuisible. Avec une politique qui ne repose pas sur la science, le résultat est que de nombreux agriculteurs au Royaume-Uni ont perdu la capacité de produire une culture de rupture de cycle rentable, soutenant la rotation des cultures. Tout en important du canola qui bénéficie de ces solutions fondées sur la science.

 

Cela n'a aucun sens. La politique doit être égale. Le commerce doit être égal. En tant que grand importateur de denrées alimentaires, cela est essentiel pour le Royaume-Uni, pour son approvisionnement et sa sécurité alimentaires.

 

Les nouvelles technologies génétiques ont été accueillies favorablement, avec l'incroyable rapidité de développement des vaccins. La crise de la Covid-19 serait pire qu'elle ne l'est déjà si nous n'avions pas fait adopter et accepter cette technologie dans son utilisation. Les mêmes technologies qui ont permis des avancées génétiques étonnantes en agriculture, nous fournissent aujourd'hui le vaccin qui nous permettra de gérer la Covid-19 à l'échelle mondiale. Elles sont la clé pour ouvrir nos vies et reconstruire nos économies.

 

Les agriculteurs et les phytogénéticiens ont besoin d'un accès mondial à cette technologie dès aujourd'hui afin de relever les défis de demain. Nous voulons des cultures qui améliorent les performances en tirant le meilleur parti du soleil et de la gestion de l'eau. En tant que partenaires à l'avant-garde de la lutte contre le changement climatique, les agriculteurs et l'agriculture font partie de la solution, car nous nous efforçons de produire des cultures en ayant conscience du besoin de résilience, de durabilité et d'attention au problème du carbone. C'est une question assez importante, mais le changement climatique est mondial et la prochaine génération d'agriculteurs semble prête à y répondre ; ils sont en droit de se demander pourquoi nous avons été si lents.

 

La science fournit et soutient les mesures que nous devons prendre et un commerce fluide fondé sur des données scientifiques solides permettra de les utiliser de manière responsable, dans l'intérêt de tous.

 

_____________

 

Paul M. Temple, agriculteur, Royaume-Uni

 

Les fermes de Paul Temple sont situées dans le nord de l'Angleterre, au Royaume-Uni. L'exploitation comprend une production de viande bovine, les bovins étant engraissés et leur viande vendue dans des magasins. Du côté des cultures, Paul produit du blé pour la semence, de l'orge, du colza, du pois et des haricots. Cette ferme est en train de passer du travail du sol conventionnel à l'agriculture de conservation. Ils ont ajouté des prairies temporaires dans la rotation des cultures. De plus, la ferme est inscrite dans une démarche de haute valeur environnementale.

 

Source : Science-based, Free-flowing Trade Benefits the World – Global Farmer Network

 

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