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Agriculture, alimentation, santé publique... soyons rationnels

Plus d'un tiers de la Corn Belt américaine a perdu sa couche arable superficielle riche en carbone selon une étude

26 Février 2021 , Rédigé par Seppi Publié dans #Agronomie

Plus d'un tiers de la Corn Belt américaine a perdu sa couche arable superficielle riche en carbone selon une étude

 

AGDAILY Reporters*

 

 

Image : Fishhawk, Flickr

 

 

Plus d'un tiers de la Corn Belt dans le Midwest – près de 40 millions d'hectares – a complètement perdu sa couche arable superficielle riche en carbone, selon une recherche de l'Université du Massachusetts Amherst qui indique que le Département Américain de l'Agriculture a considérablement sous-estimé l'ampleur réelle de l'érosion des terres agricoles, selon un communiqué de presse diffusé par l'école.

 

Dans un article publié dans les Proceedings of the National Academy of Sciences, des chercheurs emmenés par Evan Thaler, étudiant diplômé de l'UMass Amherst, ainsi que les professeurs Isaac Larsen et Qian Yu du Département des Géosciences, ont mis au point une méthode utilisant l'imagerie satellite pour cartographier les zones des champs agricoles de la Corn Belt du Midwest américain qui n'ont plus de sol de l'horizon A. L'horizon A est la partie supérieure du sol qui est riche en matière organique, laquelle est essentielle à la croissance des plantes en raison de ses propriétés de rétention d'eau et de nutriments. Les chercheurs ont ensuite utilisé des données d'altitude à haute résolution pour extrapoler les mesures satellitaires à travers la Corn Belt et déterminer l'ampleur réelle de l'érosion.

 

Les sols agricoles productifs sont essentiels pour produire des aliments pour une population mondiale croissante et pour soutenir les économies rurales. Cependant, la dégradation de la qualité des sols par l'érosion réduit les rendements des cultures. M. Thaler et ses collègues estiment que l'érosion de l'horizon A a réduit les rendements du maïs et du soja d'environ 6 %, entraînant des pertes économiques annuelles de près de 3 milliards de dollars pour les agriculteurs du Midwest.

 

L'horizon A a été perdu principalement sur les sommets des collines et les crêtes, ce qui indique que l'érosion par le travail du sol – le déplacement du sol vers le bas des pentes par des labours répétés – est un facteur majeur de perte de sol dans le Midwest. Il est à noter que l'érosion par le travail du sol n'est pas prise en compte dans les évaluations nationales de la perte de sol et le travail de recherche réalisé souligne le besoin urgent d'inclure l'érosion par le travail du sol dans les modèles d'érosion des sols utilisés aux États-Unis et d'encourager l'adoption de méthodes de culture sans travail du sol [no-till]**.

 

En outre, leur travail de recherche suggère que l'érosion a retiré près de 1,65 tonne de carbone des pentes des collines, et les scientifiques mettent largement en cause les pratiques agricoles conventionnelles d'être à l'origine de ce phénomène, même si de plus en plus de producteurs sont passés à des pratiques de culture sans travail ou à travail du sol minimal ces dernières années. Les chercheurs préconisent l'adoption de pratiques de régénération des sols pour aider à restaurer le carbone organique dans les sols dégradés.

 

______________

 

* Source : https://www.agdaily.com/crops/third-u-s-corn-belt-lost-carb

 

** Un lecteur m'a fait remarquer que la traduction de « no-till » par « sans labour » – qui est très usuelle – est fautive. J'en conviens tout à fait. Mais la pléthore de désignations est épouvantable. J'ai trouvé chez nos amis canadiens « Flexibility of no till and reduced till systems ensures success in the long term » traduit par : « La souplesse de la culture sans travail et de la culture à travail réduit du sol garantit la réussite à long terme »

 

Mais le diable linguistique est coriace, comme le montrent les graphiques ci-dessous !

 

 

 

Je ne jurerai pas qu'on ne m'y reprendra plus à traduire « no-till » par « sans-labour »...

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M
Bonjour, peut-être faut-il conjuguer labour et couvert du sol ? Le labour est avantageux sur le plan destruction des adventices. Le non labour est plus consommateur de fuel et d'heures de main d'œuvre. Tout n'est pas blanc ni noir, comme voudrait nous faire croire nos chers écolos.
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F
Je serais curieux de savoir ce que vous entendez par "non labour" qui serait "plus consommateur de fioul et d'heures de main-d'œuvre"? Peut-être des déchaumages profonds répétés?<br /> Le semis direct sous couvert végétal est généralement possible, en économisant substantiellement carburant et temps de travail.
B
Pour travailler le sol au minimum, faut du glyphosate.
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F
Glyphosate pas toujours indispensable, mais parfois/souvent utile. Il est par contre indispensable d'en disposer quand nécessaire.