Les agriculteurs veulent soutenir le prochain représentant des États-Unis au commerce

Les agriculteurs veulent soutenir le prochain représentant des États-Unis au commerce

Tim Burrack*

Les auditions de confirmation pour le haut diplomate au commerce du président Biden ne commenceront probablement pas avant le mois prochain, mais Katherine Tai nous donne déjà un aperçu de ce qu'elle fera après son approbation, qu'on peut tenir pour certaine, en tant que prochaine représentante des États-Unis au commerce.

Espérons que sa vision inclue les agriculteurs.

Elle doit tout simplement le faire et elle le fera certainement. Mme Tai est une professionnelle de la politique commerciale. Elle sait à quel point les agriculteurs américains comme moi dépendent d'un commerce qui va dans les deux sens. Environ un tiers du maïs et du soja cultivés aux États-Unis est expédié à des clients étrangers en Chine, au Japon et au Mexique.

Non seulement ces ventes permettent à des gens comme moi de rester en affaires, mais elles sont une source vitale de prospérité pour l'économie américaine.

Pourtant, nous sommes parfois oubliés. Nous vivons dans des États « survolés », loin des centres de pouvoir sur les côtes. De nombreux fonctionnaires et personnalités des médias ne visitent jamais les fermes. Certains ne connaissent probablement même pas un seul agriculteur. Pendant ce temps, ils prennent des décisions et façonnent des opinions qui ont une incidence sur la production alimentaire de notre pays et sur la situation financière de ma famille.

Les agriculteurs ne peuvent pas se permettre de passer inaperçus. Nos voix doivent être entendues dans toute conversation qui implique l'échange de biens et de services par-delà les frontières.

Mme Tai est un choix encourageant pour le président Biden, en partie parce qu'elle n'est pas un choix politique. Sa nomination au poste de représentant américain au commerce n'a rien à voir avec les retombées politiques qui accompagnent souvent la constitution d'un cabinet. Lors de sa sélection, l'Associated Press l'a décrite comme « une pragmatique de la politique commerciale capable de résoudre les problèmes ».

Née dans le Connecticut, diplômée de l'Université de Yale et de la faculté de droit de Harvard, Mme Tai est une experte en droit commercial qui parle couramment le chinois mandarin. Elle a travaillé pendant sept ans au bureau du représentant au commere, où elle s'est concentrée sur la Chine et l'Organisation Mondiale du Commerce. Plus tard, elle a rejoint la commission des voies et moyens de la Chambre des Représentants, dont elle est devenue la conseillère principale en matière de commerce. À ce poste, elle s'est mérité des éloges pour avoir persuadé les représentants de soutenir l'ACEUM, l'accord commercial approuvé par une majorité bipartite au Congrès pour remplacer l'ALENA.

Elle semble donc être un choix réfléchi et faisant partie du courant dominant. Elle en a certainement eu l'air dans un discours la semaine dernière, lorsqu'elle a annoncé l'intention de M. Biden de « mettre en œuvre une politique commerciale centrée sur les travailleurs ».

À l'heure où les gouvernements réagissent à une pandémie en supprimant des emplois et fermant des entreprises, cette approche est logique : partout, les travailleurs s'inquiètent de l'avenir.

« Je ne blâmerais personne qui se sent épuisé, anxieux ou même désespéré en ce moment », a déclaré Mme Tai dans ses remarques au Conseil National du Commerce Extérieur. « En tant que Nation, nous avons connu ces dernières années des drames et des discordes considérables. »

Les agriculteurs le savent aussi bien que quiconque. En plus de tout le reste, nous avons dû lutter. Les guerres commerciales ont limité nos possibilités et la faiblesse des prix des matières premières a rendu difficile la viabilité économique de nos entreprises.

Dans son discours, MmeTai a mentionné cinq fois les « travailleurs ». Elle n'a pas parlé des « agriculteurs » une seule fois.

Son discours a également fait référence au « travail » et aux « entrepreneurs » ainsi qu'aux « communautés de la société civile » et aux « défenseurs de nos ressources naturelles ». Elle n'a pas cité l'« agriculture ».

J'aurais aimé qu'elle fît au moins un geste dans notre direction, ne serait-ce que pour reconnaître à quel point nous avons besoin de nous connecter à l'économie mondiale.

Dans les premiers temps, bien sûr, je serai prêt à accorder à Mme Tai le bénéfice du doute. Elle a probablement voulu évoquer les « travailleurs » comme incluant les agriculteurs. C'est logique : Nous sommes les personnes qui travaillent la terre, car nous produisons la nourriture dont notre pays et le monde ont besoin.

Nous contribuons à la lutte contre le changement climatique – un autre objectif que Mme Tai a mentionné dans son discours. Bien que les agriculteurs soient parfois présentés comme des ennemis, nous sommes mieux vus comme des partenaires qui ont un intérêt direct dans la conservation des sols et le piégeage du carbone.

La seule chose que nous ne pouvons pas accepter, c'est d'être négligés.

Lorsque Mme Tai assumera officiellement le rôle de représentante américaine au commerce, nous compterons sur elle pour faire respecter les engagements de la Chine à acheter des produits agricoles américains, pour inciter le Canada à respecter ses obligations en matière de quotas laitiers et pour négocier de nouveaux accords commerciaux qui élargissent les marchés pour les producteurs agricoles.

Lorsqu'elle relèvera ces défis difficiles, les agriculteurs seront prêts à se tenir à ses côtés.

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* Tim Burrack, agriculteur, Iowa, USA

* Tim produit du maïs grain, du maïs semence, du soja et du porc. Il a été très impliqué dans l'amélioration des écluses du Mississippi et s'est rendu au Brésil pour étudier les changements apportés aux infrastructures fluviales, ferroviaires et routières.

Source : Farmers Want to Support the Next US Trade Representative – Global Farmer Network