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Agriculture, alimentation, santé publique... soyons rationnels

« Méthodes globales d’analyse de la qualité », ITAB, 2009

22 Janvier 2021 , Rédigé par Seppi Publié dans #Divers

« Méthodes globales d’analyse de la qualité », ITAB, 2009

 

 

Un lecteur m'a aiguillé vers un document de l'Institut Technique de l'Agriculture Biologique (ITAB) de 2009, « Méthodes globales d’analyse de la qualité – État des connaissances ».

 

Ce serait péché que de ne pas le signaler aux lecteurs de ce blog !

 

 

 

 

Après un sommaire, reproduit ci-dessus, l'auteur passe aux remerciements, dont :

 

« Merci aux différents financeurs qui ont permis, grâce à leur contribution, que cette étude se réalise, et que cet axe de recherche longtemps occulté en France, puisse enfin émerger, et contribuer à une meilleure connaissance du vivant. »

 

« ...occulté »... Enfin... Un premier cadrage est fourni par l'introduction :

 

« Les méthodes globales d’analyse de la qualité ont été principalement développées dans les milieux de l’agriculture biologique et biodynamique car elles ont pour objectif d’appréhender l’aliment dans une approche globale qui s’intéresse aux manifestations de la vie sous toutes ses formes.

Elles sont basées, pour la plupart d’entre elles, sur un ensemble de concepts (« vitalité », « forces de vie », « vivant », etc.) qui sont peu reconnus ou non validés par le courant dominant de la pensée scientifique actuelle.

Dans la suite du document, nous reviendrons sur cet ensemble de concepts qui suscitent des interrogations, aussi bien au niveau des consommateurs que des transformateurs, producteurs et quelques chercheurs.

 

En effet, ces méthodes postulent que les aliments ne sont pas qu’un ensemble de composés biochimiques (protéines, lipides, glucides, minéraux, vitamines, …), mais que ces éléments constitutifs sont organisés par des forces structurantes.

Les analyses classiques ne rendent pas compte de la façon dont l’aliment est organisé (texture, structure, …) ou s’est élaboré. Par exemple les notions de cinétique d’interaction entre tous les éléments constitutifs ne sont pas abordées par les analyses classiques.

Ces dernières nécessitent le plus souvent que l’aliment soit transformé (déshydratation, broyage, extractions avec différents produits, révélateurs, fixateurs,…) et cette transformation entraîne certaines pertes d’informations qui semblent importantes pour une connaissance plus fine du produit.

Si les différents éléments constitutifs d’une plante (composés chimiques, biologiques, protéines, gènes, …) sont mélangés dans un bocal, puis soumis à différentes actions, ce n’est pas pour autant que cette plante vivante sera reconstituée. C’est ce plus, ces « forces de vie », de structuration, que souhaitent étudier les chercheurs qui procèdent à ces expérimentations.

 

Il est important de signaler que ces méthodes dites globales, sont considérées comme complémentaires des analyses classiques de la qualité nutritionnelle ou d’autres aspects de la qualité. Si elles apportent d’autres informations pertinentes, elles n’ont en aucun cas pour objectif de les remplacer.

Il est indispensable de tester leur validité scientifique. Elles doivent respecter les mêmes critères que les autres méthodes classiques d’analyses : fiabilité, répétabilité, etc. »

 

En bref, on nage en pleine charlatanerie.

 

À titre d'exemple, il est noté plus loin :

 

« Dans notre pays, les quelques personnes travaillant dans l’agriculture ou l’agroalimentaire avec ces méthodes, utilisent essentiellement les cristallisations sensibles, et à une moindre échelle les autres méthodes. »

 

Que nous dit Wikipedia sur cette méthode ? En résumé :

 

« La cristallisation sensible ou "cristallisation du chlorure de cuivre avec additif" est un procédé pseudo-scientifique de caractérisation utilisé notamment par les partisans de l'anthroposophie et de la biodynamie, courant lui-même issu de l'anthroposophie.

 

Pour ses adeptes, elle constitue une des méthodes globales d'évaluation de la qualité d'un produit, généralement alimentaire ou médicamenteux, basée sur l'analyse de la forme macroscopique des cristaux obtenus par cristallisation dans une enceinte dont les conditions sont standardisées. Dans certaines médecines non conventionnelles, des fluides du patient peuvent être analysés de la même manière. On obtient ainsi une image avec des cristaux plus ou moins organisés selon la nature et le type d'additifs ajouté. »

 

Pour en savoir plus, voyez le document de l'ITAB, très informatif.

 

 

 

 

Le rationalisme n'empêche pas de se pencher sur l'irrationnel.

 

Mais cela nous interpelle aussi :

 

« Merci à l’ITAB qui a accepté que je consacre un temps important à cette étude, ce qui a constitué un choix important dans les priorités d’actions de sa Commission Qualité.

 

Merci au SYNABIO d’avoir contribué fortement à la réalisation de ce travail en motivant des entreprises adhérentes, et en forte synergie avec l’ITAB. »

 

Cet exercice était-il désintéressé de la part du SYNABIO ou a-t-il tenté de fonder une opération de marketing en surfant sur des allégations de qualité issues de méthodes qui se comparent sans démériter à la lecture de l'avenir par Mme Irma dans le marc de café ?

 

L'ITAB ne s'impose-t-elle aucune limite face aux dérives ?

 

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H
Un petit quelque chose de l'affaire Sokal, rappelons ce morceau de choix : "Transgresser les frontières : vers une herméneutique transformative de la gravitation quantique "
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M
Ça pose aussi la question des liens entre l'Itab et synabio avec l'anthroposophie.
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U
Si un simple broyage détruit les "forces de vie", il faut impérativement avaler les aliments entiers sans tenter de les mâcher.<br /> En attendant de convaincre notre système digestif de ne pas les dissoudre par attaque chimique.<br /> Bon appétit !
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