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Agriculture, alimentation, santé publique... soyons rationnels

« Dix questions sur les semences » de M. Bernard Le Buanec, Académie des Technologies

8 Janvier 2021 , Rédigé par Seppi Publié dans #Semences

« Dix questions sur les semences » de M. Bernard Le Buanec, Académie des Technologies

 

 

 

L'Académie des Technologies » – qui sous-titre : « Pour un progrès raisonné, choisi et partage » a publié « Dix questions sur les semences » auxquelles M. Bernard Le Buanec a répondu.

 

Très longtemps plongé, voire au cœur de la filière variétale et semencière, M. Bernard Le Buanec ne pouvait être que la cible des questions.

 

Voici l'introduction, que le document appelle « liminaire » :

 

« Au cours des dernières années, il y a eu de nombreuses émissions de radio et de télévision consacrées aux semences, émissions restées souvent très générales et sans débats contradictoires. Ce document a pour ambition de donner au lecteur les principaux éléments de compréhension d’une controverse assez vive qui se poursuit sur ce sujet. Dans ce document, comme dans de nombreux débats, le mot semence comprend deux éléments : la semence qui est la graine produite par une plante et qui est semée et la plante qui produit cette graine, la variété végétale. De nombreuses affirmations faites au cours de ces émissions méritaient approfondissement.

 

Ce document a pour objectif de répondre aux dix questions le plus souvent posées par le public, en particulier les consommateurs.

 

1) Les variétés anciennes étaient-elles meilleures sur les plans organoleptiques et nutritifs que les variétés modernes ?

 

2) Les variétés anciennes étaient-elles plus « rustiques » que les variétés modernes. Ces dernières nécessitent-elles la standardisation des sols et seraient-elles un frein à la désintensification de l’agriculture ?

 

3) Pourquoi les variétés doivent-elles être inscrites au catalogue national et les semences certifiées avant commercialisation ? Qui est en charge de ces actions ? Comment peut-on certifier l’identité variétale alors que les variétés évoluent ?

 

4) Comment fonctionne la protection de la propriété intellectuelle ? Est-il possible d’utiliser des semences de ferme et/ou de les vendre ? Quel est le niveau des redevances ? Les hybrides F1 ne procurent-ils pas une protection technique ?

 

5) Y-a-t-il eu commercialisation de semences stériles ? Quid de "Terminator" ? [Note : Ce vocable est le surnom donné, en référence à un film de 1984, par des ONG environnementalistes à une invention ayant fait l'objet d'un brevet aux États-Unis d'Amérique, conférant une propriété particulière à des semences.]

 

6) Pourquoi acheter des variétés nouvelles, quels sont les progrès dus à l’amélioration des plantes ?

 

7) Y a-t-il eu perte de diversité génétique au cours de vingt ou trente dernières années ?

 

8) Quel est l’impact des OGM sur la santé ?

 

9) Quel est l’impact des OGM sur l’utilisation des pesticides ?

 

10) La coexistence ente OGM et non OGM est-elle possible ? »

 

« Ce document a pour ambition » ? Mission accomplie.

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H
Ah et j'oubliais, sur le plan nutritif, entre variétés anciennes et variétés nouvelles, c'est un débat stérile car on peut tout démontrer et son contraire, cela dépend à la fois des variétés et peu importe qu'elles soient nouvelles ou anciennes, chacune a sa spécificité, ensuite cela dépend du mode de culture et surtout de l'irrigation, une saturation excessive en eau diminue les valeurs nutritives, cela dépend aussi du moment de la récolte, à maturité ou non, cela dépend aussi de la durée et des conditions de conservation. <br /> Il suffit aux escros du bio d'aller trier les données qui leur conviennent : d'un côté, une variété nouvelle (parce que c'est ce qu'il faut diaboliser), saturée en eau, récoltée avant maturité, conservée longuement et si possible dans de mauvaises conditions avant analyses et de la comparer avec une variété ancienne (parce que c'est leur dada), cultivée bio (ça c'est pour l'intox) surtout non saturée en eau, récoltée à maturité et analysée hyper fraiche. Bingo à tous les coups.
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H
Excellente initiative du brillant agronome qu'est M. Le Buanec. Je me permets juste quelques petites remarques : 1. Si on s'y connait déjà, pas de problème, c'est bien rédigé et simple, mais attendu que 90% des français (au moins) n'ont aucune notion de biologie, encore moins de génétique, je crains que le document soit incompréhensible à la plupart des gens. J'ai encore expliqué il n'y a pas très longtemps à un type qui débutait un potager que "Non, juré, les F1 ne sont pas des OGM". 2. Je pense qu'il y a une petite coquille, la Golden Delicious n'est pas une création de 1961, elle a une histoire qui remonte au siècle dernier aux USA, je pense que M. Le Buanec voulait parler d'une année d'inscription à l'INRA 3. Sur la question des tomates (une passion familiale), je suis assez réservée sur le goût des F1. Entre mon père et moi, nous en avons bien essayé une quarantaine de variétés ces 50 dernières années, ce qui est je crois, quand même énorme. Les F1 sont productives, résistantes mais le goût est loin d'être toujours au rendez vous et elles sont une peau souvent épaisse et dure, sans doute parce que les sélectionneurs ont privilégié des qualités de rendement mais également de résistance au transport. Au final, j'ai fait le choix de ne plus en cultiver même si des variétés classiques sont plus fragiles et rendent moins. Attention, variétés classiques ne veut pas forcément dire ancienne, l'Orange Queen que j'apprécie beaucoup est une création qui doit avoir une trentaine d'années. 4. Sur le blé et la maladie coeliaque, un grand délire actuel, (peu de vrais malades, je pense mais beaucoup d'hypocondriaques) je crois que les agronomes devraient se pencher sur les études faites sur les populations où la maladie est le plus avérée. Il est curieux de constater par exemple que les Irlandais ont une prévalence extrêmement élevée. Or il s'agit de population qui n'a quasiment pas consommé de blé pendant des siècles, le régime irlandais traditionnel étant fondé sur le lait et les produits laitiers, plus un peu d'avoine (notamment la bouillie d'avoine au lait), idem certaines régions de montagne en France, ou encore les régions de la châtaigne. Or en moins d'un siècle, les alimentations traditionnelles ont été abandonnées et le blé sous une forme ou une autre consommé massivement par tous en Europe de l'ouest et aux USA. Je pense tout simplement que certaines populations n'ont pas les adaptations génétiques au gluten du blé (elles restent à découvrir), de la même manière que la plus grande partie de la planète n'a pas de mutation génétique permettant une persistance de la lactase, et de là, la digestion du lait à l'âge adulte. Idem pour les gènes de l'amylase qui président à la digestion de l'amidon et commencent seulement à être compris. Tout cela pour dire que les débats sur les gluten dans les blés anciens ou modernes, sont peut-être à côté de la plaque...
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J
Fabuleux!<br /> Ca mériterait un livre!
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