Vaccins à ARNm : deux décryptages dans le Monde (M. Gary Dagorn) et l'Opinion (Mme Emmanuelle Ducros)
Glané sur la toile 624
Le Vice-président états-unien Mike Pence se fait vacciner
C'est la première fois que nous associons dans un même billet le Monde (une des parties décentes) et l'Opinion.
Dans le premier, page les Décodeurs, on trouvera un « Ce que l’on sait de la sûreté des vaccins à ARN messager » de M. Gary Dagorn de belle facture. En chapô :
« Bien qu’étudiés depuis longtemps, les vaccins à ARN ont atteint une maturité technique plutôt récente, ce qui soulève craintes et questionnements. »
L'article s'emploie fondamentalement à dissiper, ou au pire réduire au minimum, les craintes et à répondre aux questionnements.
Voici un extrait que nous reprenons avec un brin de Schadenfreude mâtinée d'exaspération face à la publicité donnée par ailleurs à un marchand de peurs et de n'importe quoi :
« Les vaccins à ARNm peuvent-ils modifier l’ADN de nos cellules ?
C’est l’inquiétude principale soulevée par de nombreuses personnes et de nombreux textes circulant sur les réseaux sociaux, dont celui du professeur Christian Perronne, connu pour ses prises de positions tranchées et ses affirmations souvent inexactes.
Nos connaissances actuelles sur le fonctionnement de l’ARNm et de la cellule sont pourtant claires : les vaccins à ARNm ne peuvent pas modifier l’ADN des cellules humaines, car cet ARNm ne peut pas entrer dans le noyau de la cellule, là où se trouvent les quarante-six chromosomes contenant l’ADN humain. »
Dans l'Opinion, Mme Emmanuelle Ducros explique « Comment l’hostilité aux OGM pollue le débat sur les vaccins à ARN messager ».
En résumé :
« En France, où le sujet des biotechnologies génétiques est un tabou, le vaccin à ARNm part avec un déficit de confiance – à tort selon les scientifiques. »
L'article fait référence à une note récente établie par deux membres du – bientôt ci-devant – Haut Conseil des Biotechnologies (HCB), autorité indépendante chargée d’éclairer la décision publique : M. Pascal Boireau, spécialiste des coronavirus animaux, et M. Jean-Christophe Pagès, médecin et président du HCB.
Extrait :
« Pour Jean-Christophe Pagès, également président du HCB, les généralisations abusives, sur fond de méconnaissance scientifique, sont dévastatrices : "Il y a deux malentendus de fond quand on associe ces technologies vaccinales aux OGM. Le premier, c’est de considérer que les OGM seraient intrinsèquement dangereux. Ce n’est pas le cas. Il y en a des quantités, chacun doit être évalué individuellement. Le second, c’est de considérer qu’un vaccin utilisant la technologie ARN messager serait un OGM. Ce n’est pas non plus le cas : Les ARN codent non pas des organismes qui pourraient se répliquer, mais des protéines."
Pour Jean-Christophe Pagès, s’il n’est pas surprenant que les traditionnels opposants aux OGM se soient saisis du sujet, il faut démonétiser les craintes : les vaccins à ARN messager ne peuvent pas modifier l’ADN de ceux qui les reçoivent. "Il faudrait, pour que l’ARN migre dans l’ADN et l’affecte, une quantité d’étapes rarissimes, des événements exceptionnels qui ne sont d’ordinaire visibles qu’à l’échelle de l’évolution humaine et soumis à de la sélection." »
L'article pose aussi une question de première importance :
« La pédagogie peut-elle encore être utile ? »
La réponse est clairement « oui », même si l'expérience des premières vaccinations sera, en cas de succès, un puissant levier pour contrer la désinformation et lever les craintes. Encore faudra-t-il s'y atteler et, aussi, dénoncer de manière énergique les plate-formes qui diffusent la désinformation pour des motifs bassement mercantiles, le commerce de la peur étant plus lucratif que celui de la confiance.