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Agriculture, alimentation, santé publique... soyons rationnels

Le rappel de Tom Vilsack à la tête de l'USDA peut être bénéfique pour les agriculteurs américains

19 Décembre 2020 , Rédigé par Seppi Publié dans #Politique

Le rappel de Tom Vilsack à la tête de l'USDA peut être bénéfique pour les agriculteurs américains

 

Daniel Kelley*

 

 

 

 

Appelez cela un rappel : M. Tom Vilsack retournera au Département de l'Agriculture des États-Unis.

 

Le président élu Joe Biden a annoncé la semaine dernière [l'article original a été mis en ligne le 17 décembre 2020] qu'il a choisi M. Vilsack pour diriger l'agence et son budget de plus de 150 milliards de dollars. Si le Sénat américain vote pour confirmer son choix – et il est presque certain qu'il le fera – M. Vilsack reprendra le rôle qu'il a tenu pendant deux mandats complets dans la dernière administration démocrate, la plus grande longévité en tant que secrétaire de cabinet sous le président Obama.

 

M. Vilsack est un bon choix pour les agriculteurs américains : si les réalisations passées prédisent les réalisations futures, on peut s'attendre à un secrétaire à l'agriculture qui connaît la fonction et comprend les défis de la production alimentaire. (En fait, peu après l'élection de M. Biden le mois dernier, j'ai suggéré M. Vilsack pour ce poste.)

 

Né orphelin à Pittsburgh et adopté en 1950, M. Vilsack a mené une belle vie américaine. Il est allé au Hamilton College de New York, où il a rencontré sa femme. Après avoir obtenu un diplôme de droit, ils ont déménagé dans la ville natale de son épouse, dans l'Iowa, où ils ont soutenu M. Biden pendant sa première campagne présidentielle, dans les années 1980. Avec le temps, M. Vilsack est passé de la pratique du droit à la politique. Pendant huit ans, il a été gouverneur de son État d'adoption. Il a eu 70 ans dimanche dernier et a consacré une grande partie de sa vie au service public.

 

Je l'ai rencontré deux fois. Lors de ces deux rencontres, il m'a semblé sincère et accessible, avec une touche de simplicité. Il est à l'écoute.

 

Les agriculteurs auront l'oreille de Vilsack – et nous devrions aussi nous attendre à ce qu'il se fasse entendre, en parlant au nom des producteurs de denrées alimentaires en ces temps troublés.

 

Il peut commencer par promouvoir le commerce international. Il sait déjà que les agriculteurs américains dépendent du commerce bilatéral et que nous préférerions tirer nos revenus des marchés.

 

La semaine dernière encore, M. Vilsack a salué la décision de l'administration Trump de déposer une plainte officielle contre le Canada pour avoir bloqué l'importation de produits laitiers fabriqués en Amérique et avoir ainsi violé les termes de l'ACEUM, le nouvel accord commercial qui lie les États-Unis, le Mexique et le Canada.

 

« Nous savions dès le premier jour que le respect de l'accord serait la clé pour faire profiter l'industrie laitière américaine des avantages escomptés », a déclaré M. Vilsack dans une déclaration publiée le 9 décembre par le Conseil américain des exportations de produits laitiers (U.S. Dairy Export Council), qu'il dirige actuellement.

 

M. Vilsack peut devenir une voix importante pour le commerce. En plus de faire pression pour que l'ACEUM soit respecté, espérons qu'il appellera également à une relance du partenariat transpacifique, un accord commercial négocié par l'administration Obama mais abandonné par le président Trump, au détriment des exportations agricoles et de la sécurité nationale des États-Unis.

 

Au moins, le président Trump a été excellent en matière de réglementation, ce qui a été une grande frustration pour les agriculteurs pendant les années Obama. La lourdeur des règles imposées par les bureaucrates a rendu plus difficile pour nous la production des aliments dont notre pays a besoin. La pire de ces situations a été la proposition de l'Agence de Protection de l'Environnement dite « Waters of the US », qui a menacé les droits de propriété et la capacité des agriculteurs à prendre des décisions sur la façon de produire.

 

L'administration Trump a sagement rejeté cette mauvaise idée. L'administration Biden serait bien avisée de ne pas la remettre sur le tapis – et peut-être que M. Vilsack fera en sorte qu'elle n'essaie pas.

 

Les agriculteurs comme moi ne s'opposent pas aux réglementations : nous voulons simplement qu'elles soient fondées sur le type de science solide qui reconnaît la sécurité et l'utilité des pratiques agricoles courantes, telles que la modification génétique, la protection des cultures et les nouvelles technologies prometteuses, comme CRISPR.

 

Sur le changement climatique – qui est certainement une préoccupation majeure de l'administration Biden – les agriculteurs s'attendent à être traités non pas comme une partie du problème mais comme une partie de la solution. Là encore, c'est un domaine où M. Vilsack peut utiliser ses compétences et son expérience pour faire une différence positive, notamment dans les domaines de la conservation des sols et de la séquestration du carbone.

 

En outre, nous devrions rechercher son leadership au moment où le Congrès rédigera un nouveau projet de loi agricole, comme cela semble probable dans les quatre prochaines années.

 

Certains critiques ont condamné la sélection de M. Vilsack. Ils semblent vouloir transformer le Département de l'Agriculture et son centre d'intérêt en une agence de sécurité alimentaire. Si les programmes de lutte contre la faim feront toujours partie du portefeuille de l'USDA, nous devons nous rappeler que les plus importants combattants de la faim sur le terrain en Amérique sont les agriculteurs qui produisent la nourriture dont nous avons tous besoin.

 

Notre ancien et futur Secrétaire à l'Agriculture le sait et il sera bon d'avoir un ami dans l'équipe du président Biden.

 

_____________

 

Daniel Kelley, agriculteur, Illinois, USA

 

Daniel produit du maïs et du soja en partenariat avec ses frères et son fils. Il a une longue expérience des systèmes coopératifs agricoles, et a dirigé GROWMARK et CoBank.

 

Source : Tom Vilsack’s Encore Performance at USDA Can Be Good for American Farmers – Global Farmer Network

 

 

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