« La viande "cultivée" en laboratoire pose finalement plus de problèmes qu’elle n’en résout » sur 20 Minutes
Glané sur la toile 620
20 Minutes a conclu, semble-t-il, un accord de partenariat avec The Conversation pour publier chaque jour une de ses analyses.
C'est une heureuse initiative – encore plus si le choix éditorial est fait avec discernement – car cela met un peu plus de science sur un site d'information plutôt populaire. Découvrir cela est encore plus réjouissant quand l'actualité bruisse de la mauvaise nouvelle que la France est devenue un cancre en matière de culture mathématique et scientifique.
Le 10 décembre 2020, 20 Minutes a ainsi mis en ligne « La viande « cultivée » en laboratoire pose finalement plus de problèmes qu’elle n’en résout », donc publié à l'origine par The Conversation (on y lira des compléments intéressants de M. Éric Muraille dans les commentaires).
En résumé :
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« Le coût environnemental de la viande artificielle vient d’être réévalué à la hausse, selon une étude publiée par notre partenaire The Conversation.
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La consommation de nuggets à base de viande « fabriquée » vient pourtant d’être autorisée par les autorités sanitaires de Singapour.
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L’analyse de ce phénomène a été menée par Éric Muraille, biologiste, immunologiste et maître de recherches au FNRS (Université Libre de Bruxelles). »
L'article n'apporte aucune réponse précise, et pour cause : elles sont impossibles dans l'état actuel de la recherche-développement, qui n'en est qu'à ses balbutiements, quoi qu'en disent les start-ups très enthousiastes car en mal de financements.
Mais il présente un panorama des différentes problématiques qui se posent en la matière (il manque cependant, à notre sens, des indications sur la composition des liquides nutritifs qui permettent la croissance cellulaire et sur les coûts économiques et environnementaux).
M. Éric Bureau écrit dans un commentaire sur The Conversation. :
« Bref, dans cet article, je voulais simplement souligner que prétendre, comme de nombreux auteurs le font, que la production de viande in vitro serait nécessairement plus avantageuse d'un point de vue environnemental que la production de viande conventionnelle est très prématuré à ce stade. Il faut aller plus loin que le discours actuel qui s'alimente principalement des affirmations des start-up en recherche de financement. Ce qui implique de financer une véritable recherche indépendante sur le sujet. »
Sur 20 Minutes, un commentateur a écrit :
« Résumons :
Dans le monde d'avant :
Un pré, du soleil, de l'eau, de l'herbe qui pousse toute seule et une vache qui broute toute seule, un agriculteur, un abattoir et un boucher.
Vous obtenez de la viande, source de protéines de qualité - simple efficace et sûr.
Dans le monde d'après :
- Une salle blanche (les écolos ont-ils la moindre idée du coût et de l'énergie consommée par une salle blanche ?)
- Des produits chimiques
- Des biologistes
- De la chimie organique
- Des hormones de croissance (tiens mais je pensais que c'était interdit !)
Vous obtenez un truc de protéines potentiellement pollué par des bactéries.
Ces écolos nous font rêver avec leur "solutions du futur"...
Et puis cette phrase surréaliste :
"Pour Mark Post [professeur à l’Université de Maastricht, qui a présenté le premier burger de viande cultivée, et directeur scientifique de Mosa Meat], 'les vaches sont très inefficaces'. Leur 'taux de bioconversion' est estimé à 15 %. Autrement dit, pour produire 15 g de viande, il faut 100 g de protéines végétales."
Et oui, Mark vient de découvrir que, comme nous, une vache a besoin de protéines chaque jour rien que pour maintenir son métabolisme – trop fort. »
C'est fort pertinent. On aimerait connaître le « taux de bioconversion » de la chose produite in vitro ou, à l'avenir si « ça marche », dans un fermenteur.
Marc FAURE 15/12/2020 17:34
Hbsc Xris 16/12/2020 03:40
Paul Aubrin 15/12/2020 15:01
jean 15/12/2020 13:48