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Agriculture, alimentation, santé publique... soyons rationnels

L'utilisation de l'eau est en baisse aux États-Unis pour la plupart des cultures et des productions animales

21 Décembre 2020 , Rédigé par Seppi Publié dans #Agronomie, #Article scientifique

L'utilisation de l'eau est en baisse aux États-Unis pour la plupart des cultures et des productions animales

 

AGDAILY Reporters*

 

 

 

 

Les habitudes d'achat des consommateurs ont un impact significatif sur la quantité d'eau utilisée dans l'agriculture.

 

 

L'agriculture moderne met énormément l'accent sur l'efficacité – des ressources utilisées pour faire pousser les cultures au travail déployé dans les lignes d'approvisionnement qui aident à acheminer les aliments du producteur au consommateur. L'eau, bien sûr, est un élément crucial de la production alimentaire, et des stratégies de gestion de l'eau sont nécessaires pour soutenir les changements mondiaux dans la consommation alimentaire et les habitudes alimentaires.

 

La production agricole et la fabrication de produits alimentaires représentent un tiers de la consommation d'eau aux États-Unis. L'eau contribue à la croissance des plantes, est nécessaire à l'élevage du bétail et est utilisée pour le lavage, la désinfection et la transformation d'une grande partie de ce que nous mangeons aux États-Unis. L'utilisation de l'eau fluctue en fonction des conditions météorologiques, mais elle est également affectée par l'évolution des technologies de production, les liens entre les chaînes d'approvisionnement et la demande des consommateurs nationaux et étrangers.

 

Une étude approfondie de l'Université de l'Illinois a examiné les prélèvements d'eau dans l'agriculture et la production alimentaire américaines de 1995 à 2010. La principale tendance a été une diminution de l'utilisation de l'eau, due à une combinaison de facteurs.

 

« Dans l'ensemble, l'utilisation de l'eau pour l'irrigation a diminué de 8,3 % au cours de cette période », explique Sandy Dall'erba, économiste régional à l'Université de l'Illinois et co-auteur de l'étude.

 

« Cependant, il faut identifier les facteurs de l'utilisation de l'eau pour chaque culture, car ils diffèrent d'un produit à l'autre, de sorte que les stratégies d'économie d'eau pour une culture peuvent ne pas être pertinentes pour une autre », explique M. Dall'erba. « Par exemple, l'utilisation de l'eau dans les céréales, les fruits et les légumes est principalement déterminée par l'efficacité du système d'irrigation, le revenu domestique par habitant et les ventes à l'industrie alimentaire. Si l'irrigation est plus efficace, la demande en eau diminue. Lorsque la demande en fruits et légumes a diminué entre 2005 et 2010 pendant la crise financière, la demande en eau a également diminué. »

 

Les cultures oléagineuses, en revanche, ont connu une augmentation de 98 % de la demande en eau au cours de cette période. Ce changement est principalement dû aux liens entre les chaînes d'approvisionnement internationales. Cela signifie que des entreprises étrangères, principalement en Chine, ont acheté de grandes quantités d'oléagineux américains pour les transformer.

 

« Il y a également eu un changement dans la demande des consommateurs de viande rouge vers la viande blanche aux États-Unis. Les gens consomment moins de bœuf et plus de poulet, qui nécessite 3,5 fois moins d'eau par kilo de production. Ces tendances en matière de consommation et de goût ont aidé les États-Unis à réduire de 14 % l'utilisation d'eau pour le bétail », explique M. Dall'erba.

 

Les stratégies de gestion de l'eau peuvent inclure des efforts au niveau des exploitations agricoles, comme l'augmentation de l'efficacité du système d'irrigation, le changement de cultures et la culture de plantes génétiquement modifiées.

 

D'autres mesures peuvent inclure des politiques visant à modifier le comportement des consommateurs, comme l'augmentation des taxes sur les produits à forte consommation d'eau et le soutien à l'écolabel, suggère M. Dall'erba.

 

 

 

 

Dall'erba et le co-auteur Andre Avelino ont effectué une analyse de décomposition structurelle, en examinant 18 facteurs qui déterminent les prélèvements d'eau aux États-Unis pour huit cultures, six catégories de bétail et 11 industries alimentaires.

 

En se basant sur les données d'Exiobase, une base de données sur la chaîne d'approvisionnement mondiale, leur analyse a inclus l'eau qui est intégrée dans la production à tous les stades de la chaîne d'approvisionnement nationale et internationale, des cultures et du bétail à la production alimentaire transformée – soulignant l'interconnexion de l'agrobusiness mondial.

 

Par exemple, les cultures produites aux États-Unis peuvent dépendre d'engrais produits dans un autre pays. De même, le soja produit aux États-Unis pourrait être utilisé pour la transformation alimentaire en Chine, ou pour nourrir le bétail en Europe.

 

La guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine risque d'affecter ces liens dans la chaîne d'approvisionnement, car les importations chinoises de graines oléagineuses se déplacent vers l'Amérique du Sud et l'Europe. Les États-Unis ont exporté moins de soja et de porc vers la Chine au cours des deux dernières années ; par conséquent, moins d'eau a été intégrée dans ces exportations. Toutefois, les prochaines années, sous une nouvelle administration américaine, pourraient voir une amélioration de ces relations, note M. Dall'erba.

 

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* Source : https://www.agdaily.com/crops/water-usage-in-u-s-declining-for-crops-livestock/

 

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H
Jean de Kervasdoué a écrit un très bon livre sur le sujet du pseudo-manque d'eau en France : "Pour en finir avec les histoires d'eau". Certes le livre date de quelques années, mais il n'a pas vieillit. La France ne manque pas d'eau même avec des sécheresses occasionnelles et temporaires dans certaines régions. Elle est surtout frappée par le fanatisme écologique qui refuse la construction de nouveaux barrages et est en train de détruire de nombreux ouvrages existants parfois pluri-centenaires au nom du délire "Continuité écologique des cours d'eau", c'est à dire "Restauration du caractère sauvage des cours d'eau". Elle est également frappé massivement par le bitumage et le bétonnage de millions d'hectares qui envoient les eaux de ruissellement directement dans les cours d'eau et à la mer. Et le bétonnage, cela commence dans les jardins des zones pavillonnaires, le bobo ne veut pas se salir les pieds et tondre la pelouse, c'est trop dur... Dans d'autres pays, sous d'autres climats, la question de l'eau peut se poser différemment, néanmoins même avec une ressource en eau faible, on peut apprendre à gérer et être efficace.
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F
Dans ce genre d'étude qui se veut globale, il manque - d'après votre résumé- une donnée essentielle: de quelle eau s'agit-il? Eau de pluie, de retenues ou de nappes phréatiques parfaitement renouvelables, ou bien de nappes captives 'fossiles" voire menacées de salinisation?
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