« Se mouiller en politique pour ne pas laisser la Nouvelle-Aquitaine se dessécher » de M. Daniel Sauvaitre
Glané sur la toile 601
Nous avons vu dans « Un panorama des défis de la politique agricole dans Réussir avec M. Julien Denormandie... – ...et une réponse indirecte à M. Yannick Jadot » l'activisme déployé du côté du Marais Poitevin contre les « bassines », des réservoirs permettant de stocker l'eau quand elle est disponible, voire en excès, et l'utiliser pour l'irrigation... donc pour la production agricole et alimentaire.
Cet activisme est un chapitre d'une « tendance » bien plus lourde, l'opposition à l'irrigation, elle-même fondée sur des ressorts politiques, économiques et sociologiques divers.
Cette opposition est aussi largement médiatisée... enfin surtout en période de sécheresse. Les voix de la raison ont de la peine à se faire entendre.
Nous avons donc vu un extrait de la pensée de M. Julien Denormandie, Ministre de l'Agriculture et de l'Alimentation.
Voici maintenant un extrait de la déclaration de M. Daniel Sauvaitre – arboriculteur et viticulteur, maire de Reignac, conseiller régional de la Nouvelle-Aquitaine, président de l’Association Nationale Pommes-Poires, secrétaire général d’Interfel (interprofession des fruits et légumes), membre de la WAPA (World Apple and Pear Association)... et blogueur.
Il a mis en ligne sa déclaration faite au Conseil Régional au sujet de l'irrigation. C'est : « Se mouiller en politique pour ne pas laisser la Nouvelle-Aquitaine se dessécher ».
Une prose superbement léchée !
« Une pluviométrie abondante tout l’hiver suivie d’une sécheresse sévère et de températures caniculaires cet été se traduisent par des récoltes de misère en cultures sèches pour les céréales et des prairies grillées pour les éleveurs.
Dans ce contexte et au regard de ce qui nous est promis pour les années qui viennent on s’attendrait logiquement à ce que l’optimisation de la gestion de l’eau soit une priorité de notre région. Que la longue histoire de la maîtrise des aléas climatiques par l’agriculture depuis ses origines soit confortée et accompagnée hardiment par notre collectivité.
Le ministre de l’agriculture Julien Denormandie, comme son prédécesseur, affiche maintenant sa détermination aux côtés des agriculteurs pour profiter de la chance qu’a notre pays d’être bien arrosé pour mettre de l’eau de côté quand elle est en excès afin d’en disposer quand elle manque dramatiquement.
La stratégie qui nous est proposée dans cette délibération évoque bien la souveraineté alimentaire, la résilience des territoires en cas de crise climatique, l’adaptation au changement climatique et la compétitivité des exploitations, mais nulle part on ne parle de stocker plus d’eau pour pouvoir mieux irriguer. Même chose pour les 21 actions déclinées. Pas une n’évoque clairement l’irrigation.
J’ai relu la feuille de route Néo Terra, j’ai relu le rapport AcclimaTerra, on n’y trouve aucun volontarisme pour agir afin de garder la Nouvelle Aquitaine bien verte en été.
Plus d’eau stockée pour l’agriculture, c’est plus de souveraineté alimentaire. C’est plus d’efficience de l’agriculture. C’est plus de diversification en arboriculture, en maraichage, en horticulture, en pépinière. C’est plus d’autonomie en protéines végétales. C’est plus d’élevage et de bien être animal.
C’est aussi moins de réchauffement climatique en Nouvelle Aquitaine, à la campagne mais aussi dans ces ilots de chaleur que sont les villes. C’est aussi plus de carbone prélevé dans l’atmosphère et retenu dans les sols.
Cette eau qu’il faut stocker, elle n’est pas pour le seul bénéfice de quelques agriculteurs. Elle est pour nous tous, pour notre alimentation. Elle est pour les consommateurs d’autres régions de France ou du monde qui n’ont pas la chance d’avoir notre pluviométrie. Une pluviométrie qui n’a pas vocation à se réduire si l’on en croit les modèles prospectifs du réchauffement de la planète.
L’agriculteur ne garde pas l’eau pour lui. Il la transforme en nourriture pour le plus grand nombre. Il garantit et confirme qu’elle est un bien commun comme le stipule la loi. Dans cette affaire l’agriculteur est un porteur d’eau pour la population tout entière.
Etonnamment, le parti pris de notre région à ce jour est plutôt d’essayer d’apprendre aux agriculteurs à se passer d’eau. »
Il y en a encore sous le capot pour aller sur site.