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Agriculture, alimentation, santé publique... soyons rationnels

« Pourquoi l’usage de produits phytosanitaires augmente-t-il en France? » dans la revue Sésame

9 Novembre 2020 , Rédigé par Seppi Publié dans #critique de l'information, #Pesticides

« Pourquoi l’usage de produits phytosanitaires augmente-t-il en France? » dans la revue Sésame

 

Glané sur la toile 606

 

 

(Source)

 

 

« Vous savez quoi ? C’est l’heure du nouveau Sesame ! 8e du nom. Alors puisque c’est mercredi, je vous propose un #thread pour explorer le sommaire (et vous donner envie de le lire et de le télécharger, c’est #gratuit et plein de bonnes choses. (1/n) »

 

Voilà un gazouillis sur lequel on ne peut qu'être d'accord.

 

Sauf qu'il n'y a nul besoin de télécharger ce numéro de Sésame. On peut le lire en ligne.

 

Parmi les articles, il y a une remarquable analyse, « Pourquoi l’usage de produits phytosanitaires augmente-t-il en France? » de MM. Yves Guy, ingénieur agronome, et Pierre Guy, retraité INRAE. (pp. 52-55)

 

En introduction :

 

« Les médias, parfois avec une certaine animosité, incriminent souvent de puissants lobbys ou la bêtise humaine. Sans nier l’existence des uns (ni de l’autre), cet article vient pointer quelques causes ordinaires et moins polémiques. Toutefois, leur cumul et leurs interactions dessinent un panorama complexe. Précision importante pour le débat, il n’est pas besoin de connaissances approfondies pour juger tel ou tel argument de ce texte. Les sources citées sont en accès libre, de préférence d’origine institutionnelle et en français. »

 

Le panorama est essentiellement sociologique, ce qui est une approche très inédite... et passionnante.

 

En conclusion :

 

« La recherche, quant à elle, progresse avec difficulté au rythme non seulement des retraits de molécules phytosanitaires mais aussi à celui des demandes économiques, réglementaires ou sociétales. Nous avons sans doute collectivement sous-estimé les moyens et les délais de recherche nécessaires pour atteindre l’objectif de réduction de l’usage des pesticides. En particulier, privilégier l’interdiction de molécules plutôt que la réduction des usages semble une erreur de stratégie. Reconnaître nos limites n’interdit pas d’agir utilement. »

 

On devrait aussi se poser une autre question : quelle priorité donner à la réduction de l'usage – gardons le pluriel d'usage – des pesticides. La jaunisse de la betterave nous rappelle à une réalité.

 

Petit rappel toutefois : l'utilisation des pesticides tend à augmenter ces dernières années. Sur le plus long terme, il y a eu une baisse considérable.

 

 

Post scriptum

 

J'ai aussi bien apprécié (parmi les articles que je n'ai pas tous lus) « Un débat pathétique » de Mme Marylin Maeso, philosophe (p. 23).

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R
Dans "l'histoire de la protection des cultures", l'ancien président de l'Académie d'Agriculture Jean-Louis Bernard signale qu'entre les deux guerres, il pouvait se consommer jusqu'à 350.000 tonnes par an de produits de traitements des cultures !<br /> On est bien loin des 100 à 120.000 t des années 1990 et des 60- 65.000 t actuellement.
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B
Mis à part quelques détails, cette analyse est remarquable, complète et factuelle sans idéologie. Il faut dire que c'est l'oeuvre d'un ancien INRA en charge de l'amélioration génétique dans le domaine des fourrages.<br /> Je ne pense pas qu'aujourd'hui l'INRAE puisse produire ce genre de chose... sauf dans une revue comme Sesame. C'est l'exception qui confirme la règle.
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U
« Un débat pathétique » de Mme Marylin Maeso, est une version très courte de :<br /> https://www.agrobiosciences.org/sciences-et-techniques-du-vivant/article/aujourd-hui-les-moyens-pour-eviter-le-debat-sont-mille-fois-plus-nombreux-que-ceux-permettant-qu-il-ait-lieu#.X6mEi1DjKwU<br /> Où j'ai relevé :<br /> " Quand j’accueille les élèves en Terminale, ceux-ci ne savent pas débattre. Non pas parce qu’ils en sont incapables (l’expérience prouve tout le contraire !), mais tout simplement parce qu’on ne leur a pas appris à le faire."
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M
Bonjour, je ne connais pas un agriculteur (conventionnel, car les bios ne disent pas ce qu'ils font) qui utilise un produit de protection des cultures sans savoir le but, l'homologation, l'intérêt, le retour sur investissement. Arrêtons de croire que nos agriculteurs mettent tous et n'importe quoi ! Que nos chers bobos regardent les étiquettes de leurs produits de lessive (y compris les fameux produits bios ! ) quand il y en a !
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H
Bien d'accord avec vous. A lire certains articles, on a parfois l'impression que les agriculteurs conventionnels se voient offrir gratuitement tous les pesticides qu'ils emploient et qu'ils sont peut-être même payés par les boîtes qui les produisent pour les épandre !<br /> Mais cela coûte très cher des pesticides, et c'est du boulot que d'épandre, sans compter la préparation et le nettoyage après, voir tous les soucis de réglage des buses et la météo parfois brusquement non adapté. Et on est quand même pas stupide au point de perdre une partie d'un produit cher en épandant par exemple par temps venteux.
M
Tout à l'heure à l'émission "La quotidienne" sur France 5 Victoire spécialiste "consommation" interrogée sur les différence entre labels bio européen et français a asséné à plusieurs reprise que bio signifie "sans pesticides" sans même ajouter "de synthèse". On se demande alors ce que sont le cuivre, le soufre, les dérivés du pyrèthre, l'huile de neem, etc....Cette désinformation sur les pesticides, les OGM, le nucléaire, etc.....imprègne les cerveaux (surtout des plus jeunes) de manière indélébile.
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M
En plus du bio sans pesticide, il y a aussi les rapports militants de quelque personnes qui présentent une situation très rassurante comme une catastrophe. Avec la technique de ne dire que le nombre de pesticide retrouvé au lieu de leur concentration qui elle est plus que rassurante (Foucart nous la fait récemment).<br /> <br /> https://www.midilibre.fr/2020/11/08/la-biodiversite-des-etangs-menacee-par-des-cocktails-de-pesticides-9188735.php<br /> Dans cette article, après avoir parlé d'effet cocktail, d'urgence de le prendre en compte, du nombre impressionnant (ou pas) retrouvé mais pas des quantité, combiné avec le titre anxiogène "La biodiversité des étangs menacée par des cocktails de pesticides"<br /> On termine quand même par <br /> "Mais ce sont des traces au niveau du nanogramme/litre, soit un milliardième, il n’y a pas d’effet létal direct, cela ne donne pas lieu à des mortalités massives de poisson, détaille Dominique Munaron, le chercheur qui a coordonné l’étude. Il n’y a pas non plus d’accumulation dans les organismes, cela n’entraîne pas de problème de consommation."<br /> Tout un article pour faire peur, tous ça pour apprendre qu'il n'y a pas de problème. Mais le mal est fait, il suffit de regarder les commentaire.
J
C'est ce que j'ai constaté dans les commentaires sur internet (y compris sur le débat publique impactons! qui vient de se terminer), une très grande majorité des gens pensent qu'il n'y a as de pesticides en bio.<br /> Et sinon, comment contacter l'émission de france5?<br /> <br /> PS: en ce moment il y a un rappel de graines de sésames: https://www.economie.gouv.fr/dgccrf/avis-de-rappel-de-produits-contenant-du-sesame<br /> 1) il y a des produits bio et d'autre pas "bio", donc on peut manger bio sans le savoir<br /> 2) ou y'a du bio qui n'en est pas => bizarre que ça ne fasse pas scandale => que fait générations futures?