« L’inertie plus dangereuse pour la forêt française que les insectes ravageurs? » de Mme Emmanuelle Ducros dans l'Opinion
Glané sur la toile 602
Il y a une incongruité dans ce titre, « L’inertie plus dangereuse pour la forêt française que les insectes ravageurs? » : le point d'interrogation est de trop.
Mme Emmanuelle Ducros aborde ici un problème que nous avons déjà évoqué dans « Épidémie de scolytes : un autre scandale du refus d'agir du Gouvernement » sur la base d'une article d'icelle.
Cela a le mérite de nous montrer qu'en deux mois, les choses n'ont pas avancé.
En chapô :
« La France, championne d’Europe de la surtransposition des normes sanitaires, joue, une nouvelle fois, contre elle-même dans la lutte contre les scolytes ».
La fin :
« Interrogé, le ministère de l’Agriculture explique que « la situation est bien identifiée et suivie. L’Etat est évidemment mobilisé via la mise en place d’une aide au transport et à la commercialisation afin de faciliter l’évacuation des bois vers des scieries en zone non scolytées. Le Forester pose des questions. Il est important de veiller à un usage sécurisé. Des expertises sont en cours. Nous avons demandé des précisions sur les questions d’usage à l’Anses." Le secteur a l’impression d’un ping-pong sans fin.
La France est, une nouvelle fois, victime d’un autosabotage. Laurent Maréchaux s’en alarme : "Nos voisins allemands ont exporté vers la Chine plus de 4 590 000 m3 en 2020, après un traitement par fumigation interdit en France. Ils ont réussi à freiner ainsi le sinistre sur leur territoire. Pas nous, et les exportations françaises se limitent aujourd’hui à moins de 350 000 m3 faute de pouvoir utiliser pour les bois malades destinés au grand export un traitement compétitif et sûr."
Rappelons que l'ANSES, maintenant chargée de délivrer les autorisations de mise en marché et d'usages pour les produits formulés de protection des plantes, a autorisé le Forester pour des utilisations sur arbres abattus, en forêt et en container.
Le refus de délivrer des certificats phytosanitaires est ainsi une manœuvre empêchant l'exportation des bois vers la Chine ; la filière bois française se dit saturée.
À quoi joue le ministère ? Une chose est sûre : après avoir évacué vers l'ANSES la patate chaude des autorisations de mise en marché, le ministère met en doute la compétence et l'autorité de l'ANSES...
Avec une telle autorité de tutelle, l'ANSES n'a pas besoins des « coquelicots » pour le soin donné à sa réputation.
Une autre chose est donc sûre : tout cela est lamentable.