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Agriculture, alimentation, santé publique... soyons rationnels

Quand Madame Figaro interroge Mme Juliette Binoche...

6 Juillet 2020 , Rédigé par Seppi Publié dans #Activisme, #critique de l'information

Quand Madame Figaro interroge Mme Juliette Binoche...

 


 

...Cela donne en titre :

 

« Juliette Binoche : "Nous avons le devoir de nous rebeller" »

 

La dame est-elle consciente de ce qu'elle dit ?

 

Quelle complaisance du journal dans le chapô !

 

« Interview.- Elle est l’une des figures emblématiques de la cause green. Son éducation, sa trajectoire, sa philosophie… Tout en elle la pousse à se révolter contre les incohérences de ce monde. "Le seul rôle à jouer pour un artiste, c’est d’être vrai", assure l’actrice, que l’on retrouve au cinéma dans La Bonne Épouse»

 

Vraiment ? Enfin, c'est le résumé qu'en fait le journal.

 

 

(Source)

 

 

Première question, première réponse... première interrogation, première stupéfaction :

 

« Madame Figaro. - À quel moment vos convictions écologiques se sont-elles imposées à vous ?

 

Juliette Binoche. - Dès mes 11 ans, lorsque j’ai commencé à vivre dans le Loir-et-Cher, au milieu des années 1970. Ma mère m’emmenait avec elle faire les courses dans des fermes biologiques du coin, je me souviens des conversations avec les agriculteurs sur la qualité de la terre, la réalisation d’un compost, l’astuce des cultures associées, etc. Mais ce qui m’avait frappée, c’était de voir les contrastes des mondes, car nous sentions l’odeur des produits de synthèse (pesticides et insecticides) mis dans le sol chaque année et étions témoins des conséquences alarmantes (morts, maladies) dans le milieu rural rapportées dans les journaux locaux, sans compter la pollution des sols et des nappes phréatiques due à la toxicité de ces produits dérivés du pétrole. C’est à ce moment-là que j’ai réalisé qu’il y avait un grave problème.

 

Figurez-vous qu'au milieu des années 1970, on aurait déjà discuté des questions qui font le bonheur des marchands de peur d'aujourd'hui. La petite Juliette a évidemment assimilé tout ça... plus précoce de ce point de vue que la petite Greta...

 

Ça fait tout drôle quand on compare cette déclaration avec le « Précis de Culture Biologique » de Jean Boucher, publié en 1968 (PDF ici – la partie sur les transmutations biologiques de Corentin Louis Kervran vaut le détour – résumé ici).

 

Ça me fait personnellement drôle car, à peu près à la même époque, un camarade de promotion (c'est toi, Guy ? Ou toi Jean-Paul ?) m'avait passé un bouquin sur l'agriculture biologique, probalement « L'agriculture biologique. une agriculture pour la santé et l'épanouissement de l'homme » de Claude Aubert, de 1972. Je n'ai pas le souvenir de choses comme « l’astuce des cultures associées », les « produits de synthèse » ou les « produits dérivés du pétrole ».

 

Du reste, j'ai gardé un « Les Ennemis des Cultures » de J. Vochelle et J. Faure, édition de 1969, dans la collection « Encyclopédie des Connaissances Agricoles » de Hachette. Si vous saviez les horreurs qu'on a utilisées... des horreurs du reste bien « naturelles » comme la nicotine et la roténone et longtemps vantées par les thuriféraires de l'agriculture biologique.

 

Du reste, on aimerait bien savoir combien il y avait de « fermes biologiques » dans son coin.

 

En tout cas, elles auront mis longtemps à mûrir, ces « convictions écologiques »... Mais...

 

« Par la suite, j’ai été vraiment impressionnée par les positions courageuses de José Bové, j’ai été en accord avec sa lutte contre le système Monsanto, qui asservit le monde paysan sans impunité, sa lutte contre les essais OGM, la malbouffe des chaînes industrielles… Il est l’un des premiers à avoir refusé l’idée de la mondialisation. »

 

Oublions que la phrase est boiteuse. Nous n'avons pas le souvenir d'un soutien, autre que celui de 2007 pour le candidat aux élections présidentielles José Bové. Et tout cela est dit par une bénéficiaire de la mondialisation cinématographique...

 

Mme Juliette Binoche en pince aussi pour Pierre Rabhi, « qui propose l’agroécologie avec de vraies solutions pour sortir de cet enfermement techno-industriel ».

 

Elle a également « beaucoup d’admiration pour les associations Kokopelli et le Réseau semences paysannes, qui luttent pour protéger le patrimoine mondial de la biodiversité des semences et notre liberté ». Quelle emphase... Approuve-t-elle aussi les propos antisémites et complotistes du fondateur de la première. A-t-elle lu, ou entendu parler de « Nous n’irons plus pointer chez Gaïa. Jours de travail à Kokopelli ». Elles « luttent » – évidemment, ce verbe est incontournable dans l'activisme, surtout de canapé – pour la biodiversité et même la liberté ? Vraiment ?

 

Dans les mesures urgentes qui seraient à prendre après l’expérience du confinement il y a « réguler les voyages en avion ».

 

Les intervieweurs ont osé une question :

 

« Blockbusters, tournées mondiales de promotion, produits dérivés… Le monde du cinéma n’est pas toujours le plus respectueux de l’environnement. Comment conciliez-vous vos convictions avec vos devoirs envers un film et sa production ? »

 

Réponse :

 

« Polluer le moins possible les esprits par des films médiocres et de violences gratuites, ce serait le premier geste barrière pour l’humanité ! »

 

 

Post scriptum

 

« Polluer le moins possible les esprits » ? Y compris par la censure ?

 

Voici un extrait de « "Le cinéma est l’ennemi de la science" Interview d’Eddy Agnassia, distributeur de Food Evolution » publié par The European Scientist :

 

« TES : Vous supposez que Juliette Binoche est intervenue en personne pour déprogrammer le film du festival le Temps presse ? Pouvez-vous nous en dire plus ?

 

EA : Il m’est impossible d’affirmer avec certitude l’implication de Juliette Binoche (Présidente du Jury du festival le Temps presse) dans la déprogrammation immédiate et non justifiée de FOOD EVOLUTION au sein de ce même festival, mais les récentes prises de position de Juliette Binoche sur l’agroécologie et l’interdiction du glyphosate ne plaident pas en faveur d’un film comme FOOD EVOLUTION vis-à-vis de son engagement militant. »

 

 

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I
Du coup est-ce que Mme Binoche acceptera cette solution proposée par une de mes connaissances : produire 5 à 8 films, téléfilms, animés, par an et par pays ? De quoi amenuir l'impact écologique du cinéma non ?
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F
A propos des "méthodes" de Pierre Rabhi, lire et relire https://afis-ardeche.blogspot.com/2012/09/humanisme-notre-visite-chez-des.html
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