Pompili nous pompe déjà l'air !
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Le 8 juillet 2020, le Sénat a souhaité la bienvenue – enfin... – aux membres du Gouvernement.
Mme Barbara Pompili, Ministre de la Transition Écologique a été interpellée par M. Laurent Duplomb, sénateur les Républicains de la Haute-Loire. Voici le compte rendu officiel de l'échange :
« M. Laurent Duplomb . - (Applaudissements sur les travées du groupe Les Républicains) L'écologie est dans tous les discours bien-pensants, mais les décisions prises sur l'autel de la décroissance devraient nous interroger, dans un contexte de « pire crise depuis 1929 », dixit Bruno Le Maire.
Avec la fermeture de deux réacteurs à Fessenheim, la France devra se fournir en énergie auprès de l'Allemagne à un coût plus élevé et pour un bilan carbone désastreux.
La Quassia ou quinine de Cayenne, additif utilisé contre les larves de l'hoplocampe du pommier, est autorisée en Allemagne, en Pologne, en Suisse, en Autriche, mais interdite en France.
Avez-vous conscience des conséquences néfastes de cette écologie punitive ? Comment y remédier ? (Applaudissements sur les travées du groupe Les Républicains)
Mme Barbara Pompili, ministre de la transition écologique . - Je remercie le Président de la République et le Premier ministre de me faire confiance pour ces gros enjeux de l'écologie.
Mme Laurence Rossignol. - Que de confiance aujourd'hui !
Mme Barbara Pompili, ministre de la transition écologique. - L'écologie n'est pas punitive ; elle nous donne l'espoir de vivre demain dans un monde meilleur pour nos enfants, notre économie, nos emplois. L'écologie, c'est prendre un temps d'avance sur les difficultés à venir. La crise que nous vivons a des origines environnementales, liée notamment à une perte de la biodiversité.
On peut continuer à fermer les yeux, mais pas un agriculteur n'est heureux de diffuser des produits phytosanitaires sur ses terres. (Protestations sur les travées du groupe Les Républicains) Nos agriculteurs veulent produire de bons produits et vivre décemment de leur travail. Vous êtes les représentants des territoires. Nous avons besoin de vous pour transcrire l'anticipation dans les faits, rééquilibrer notre mix énergétique, relancer la rénovation thermique, source d'emplois non délocalisables.
M. Laurent Duplomb. - Comme votre collègue Nicolas Hulot, vous prônez le juste échange et non le libre-échange, mais vous vous êtes abstenue sur le CETA.
Votre écologie est surtout une posture politique. D'ici à ce que vous ne fassiez comme Michael Shellenberger, écologiste de la première heure qui affirme : « au nom des écologistes, je tiens à m'excuser pour avoir répandu la peur climatique », titre de son livre dans lequel il dénonce la déclaration apocalyptique sur le climat comme scientifiquement erronée et politiquement contreproductive, il n'y a qu'un pas ! (Protestations sur les travées du groupe SOCR) »
Non, @barbarapompili, la #COVID__19 n’a pas « d’origine environnementale » (ou alors pas plus que la peste noire de 1346, ou la grippe espagnole de 1918). Ça commence mal. #écologisme https://t.co/OIG5NhGWmj
— Mac Lesggy (@MacLesggy) July 9, 2020
Pas sûr que la Quassia ait été une bonne référence...
Quant à Mme Barbara Pompili, une infox et des âneries le premier jour...
La crise du Covid-19 a, certes, des origines environnementales, dans la mesure où beaucoup de choses sont par nécessité environnementales. Mais elle n'est nullement « liée notamment à une perte de la biodiversité ».
C'est la rencontre entre un ou plusieurs humains (hommes ou femme) et un nouveau coronavirus. Dans l'état actuel des connaissances, cela a vraisemblablement eu lieu sur le marché aux poissons (et animaux sauvages destinés à la consommation) de Wuhan, en Chine. Et la pandémie s'est propagée à partir de là.
Avec « On peut continuer à fermer les yeux », Mme Barbara Pompili passe immédiatement au quasi-punitif. L'écologie, ce n'est pas agir « pour », mais agir « contre ».
Oui, « on peut regarder la réalité en face » – élément non repris dans le compte rendu. Mme Barbara Pompili ne connaît pas « un agriculteur [qui est] heureux de diffuser des produits phytosanitaires sur ses terres » ? Nous sommes sans conteste nombreux à ne pas connaître un agriculteur – même pas un chasseur de primes et subventions – qui soit heureux de voir sa production endommagée, voire détruite, par des parasites, maladies et mauvaises herbes.
Les agriculteurs veulent être reconnus et il faut arrêter les oppositions stériles, dit-elle ? Mme Barbara Pompili se souviendra-t-elle de ces fortes paroles dans son action à venir ?
Dans la transition énergétique, il faut « rééquilibrer notre mix pour ne pas être dépendant d'une énergie par rapport à une autre » ? Vraiment ?
En quoi ces nombreuses années dans lesquelles nous avons disposé d'une électricité fiable et bon marché, essentiellement d'origine nucléaire, ont-elles démontré un problème de dépendance, a priori excessive ? Ce problème allégué de dépendance semble actuellement réglé par le recours à des importations d'électricité, a priori carbonée d'Allemagne – charbon et lignite allemand ou gaz russe.
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Il faudrait aussi « recréer des emplois parce que les énergies notamment renouvelables, mais pas seulement, sont très génératrices d'emplois sur les territoires ». Vraiment ?
France Énergie Éolienne revendique... 18.200 emplois pour la filière. Quant à la filière de l'énergie solaire photovoltaïque, ce sont environ 7.000 emplois directs.
Bref... Bla, bla, bla, et régurgitation des éléments de langage de l'écologie punitive et débile, ainsi que de ceux des lobbies du « renouvelable ». Un lobby dont une partie est membre ou associée aux lobbies des énergies fossiles, indispensables pour compenser le caractère intermittent et non pilotable des plaques bleues sur les toits et des moulins à vent.
Et question vent, Mme Barbara Pompili a fait très fort... La France est décidément très bien gouvernée.