« Rassemblement » de « coquelicots » contre les pesticides à Chauny (Aisne)
L'Aisne nouvelle a délivré le 5 juin 2020 une très grande nouvelle : « Rassemblés à Chauny "pour l’interdiction de tous les pesticides" » (derrière un péage).
Pour l'importance de l'événement, on le choix entre le chapô de l'article et la photo diffusée sur Twitter :
« À l’appel de l’association des Coquelicots, dix personnes se sont retrouvées vendredi devant la mairie. »
(Source)
On comprend bien que la vie d'un localier peut être dure quand il n'y a pas grand-chose à rapporter. Mais un « rassemblement » de dix personnes (qui étaient apparemment 12, soit 20 % de plus qu'annoncé...) ? Pour une ville de près de 12.500 habitants ? Avec une petite banderole, deux cartons et un T-shirt ?
Est-ce là du journalisme pisse-copie à vocation alimentaire (le journaliste devant bien justifier son de son activité) ou propagandiste, style Pravda, en faveur des « coquelicots » ?
Notons que le titre est faux... ce n'est pas « tous les pesticides », mais « tous les pesticides*), l'astérisque renvoyant à « de synthèse », cette expression signifiant en fait les pesticides non homologués pour l'agriculture biologique.
Est-ce du journalisme militant ?
Pour le 6 avril 2019, nous disposons d'une photo avec sept adultes, deux enfants et un bébé.
Le 3 mai 2019, le même auteur signait un « Les Coquelicots poussent à Chauny pour dire non aux pesticides », avec en chapô : « Près d’une trentaine de personnes s’est rassemblée vendredi en début de soirée, place de l’Hôtel-de-ville, pour sensibiliser les citoyens. »
Le 3 octobre 2019, un autre produisait « Les Coquelicots de Chauny veulent continuer la mobilisation contre les pesticides », avec en chapô : « L’antenne chaunoise de l’association Nous voulons des coquelicots veut poursuivre et renforcer son action locale contre les pesticides. Un nouveau rassemblement est prévu ce 4 octobre. »
Le Courrier picard a aussi été de la partie. Le 7 avril 2019, c'était « L’Appel des coquelicots arrive à Chauny », avec en chapô : « Les membres de l’association Nous Voulons des coquelicots souhaitent que les mentalités changent vite sur les pesticides, car les dégâts s’étendent, eux, sans attendre… ». C'est derrière un péage, mais notre moteur de recherche favori nous a trouvé une photo. Le Courrier était précédé, la veille, par l'Aisne nouvelle avec « À Chauny, la mobilisation contre les pesticides de synthèse lancée », avec en chapô : « Ce vendredi, le premier rendez-vous chaunois "Nous voulons des coquelicots" a été lancé. La mobilisation doit revenir le mois prochain » (notons que l'objet du courroux des militants est correctement décrit dans ce titre).
Résumé : une initiative est lancée en avril 2019 ; elle semble prospérer avec un nombre de manifestants en croissance ; elle reflue à son niveau initial... malgré le soutien explicite ou implicite de la presse locale. Nous verrons ce que cela donne le mois prochain.
Quand on voit le tapage médiatique autour des pesticides, la propagande outrancière déployée par « les coquelicots » et les soutiens médiatiques, on peut s'interroger sur la réalité du million de signatures revendiqué.
Un million de signatures en quelque trois mois... 88.000 dans les six mois suivant ? Crédible, le million ?