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Agriculture, alimentation, santé publique... soyons rationnels

L'aubergine Bt conquiert le marché et l'acceptation des agriculteurs au Bangladesh, selon une étude

6 Juin 2020 , Rédigé par Seppi Publié dans #OGM, #Article scientifique

L'aubergine Bt conquiert le marché et l'acceptation des agriculteurs au Bangladesh, selon une étude

 

Joan Conrow*

 

 

 

 

Les agriculteurs ont obtenu des rendements et des revenus nettement plus élevés en cultivant des aubergines génétiquement modifiées et résistantes à des insectes (brinjal Bt), qui ont été acceptées par le marché au Bangladesh, selon une nouvelle étude.

 

Les quatre variétés de brinjal Bt ont eu un rendement moyen de 19,6 % supérieur à celui des variétés non Bt et ont rapporté aux agriculteurs 21,7 % de revenus supplémentaires, selon l'étude publiée le 25 mai dans Frontiers in Bioengineering and Biotechnology. Ce revenu supplémentaire par hectare équivaut à environ 664 dollars US – une somme substantielle pour les agriculteurs pauvres en ressources du Bangladesh.

 

Fait significatif, 83 % des producteurs de brinjal Bt étaient satisfaits des rendements obtenus et 80 % étaient satisfaits de la qualité des fruits, contre seulement 59 % des producteurs de brinjal non Bt qui étaient satisfaits de leurs rendements.

 

Quelque 28 % des producteurs non-Bt ont également indiqué qu'une grande partie de leurs fruits étaient infestés par des larves de foreur des fruits et des pousses d'aubergine (eggplant fruit and shoot borer EFSB). Ce n'était pas un problème pour le brinjal Bt, car il offre une résistance inhérente à cet insecte nuisible grâce au gène cry1Ac qui a été introduit dans quatre variétés locales de brinjal à pollinisation libre [non hybrides].

 

L'article, fondé sur une enquête menée en 2019 auprès de producteurs de brinjal Bt et non Bt, est le premier à documenter les avantages économiques des quatre variétés d'aubergines Bt existantes à travers la chaîne du marché bangladeshi et leur acceptabilité par les agriculteurs et les consommateurs, a déclaré le professeur Tony Shelton de l'Université Cornell, auteur principal.

 

Compte tenu des rendements plus élevés, de l'augmentation des revenus et de la bonne qualité des fruits, les trois quarts des producteurs de brinjal Bt ont déclaré qu'ils prévoyaient de cultiver à nouveau ce type de variété la saison prochaine. Le brinjal est le deuxième légume le plus important cultivé au Bangladesh. Il est produit par environ 150.000 agriculteurs pauvres en ressources sur 50.955 hectares, et consommé quotidiennement par la population.

 

« Nous avons été très intéressés de découvrir que 40 % des agriculteurs qui ne cultivent pas d'aubergine Bt n'en avaient jamais entendu parler », a déclaré M. Shelton. « Mais quand ils en ont entendu parler par les producteurs d'aubergines Bt, 71 % d'entre eux ont dit qu'ils voulaient cultiver des aubergines Bt l'année suivante. »

 

Le brinjal Bt a été développé par l'Institut de Recherche Agricole du Bangladesh (Bangladesh Agricultural Research Institute – BARI) en collaboration avec Mahyco, l'Université Cornell et l'Agence Américaine pour le Développement International dans un effort pour mettre fin aux pertes causées par les chenilles de l'EFSB et réduire l'utilisation de pesticides. L'EFSB entraîne une perte de rendement de 30 à 60 %, même lorsque des insecticides sont fréquemment pulvérisés sur les cultures. Les agriculteurs appliquent généralement des insecticides plus de 80 fois au cours de la saison de production des brinjals, qui dure de quatre à cinq mois.

 

Des études antérieures ont confirmé que les quatre variétés de brinjal Bt permettaient un contrôle quasi complet de l'EFSB sans utilisation d'insecticides et généraient des rendements bruts plus élevés que leurs équivalents non Bt. La commercialisation du brinjal Bt a été approuvée en octobre 2013 après sept ans d'essais en serre et en champ confiné au Bangladesh qui ont confirmé l'efficacité et la sécurité environnementale de cette culture améliorée.

 

Depuis lors, les agriculteurs ont rapidement adopté cette culture, attirés par des revenus nets multipliés par six par rapport aux variétés non Bt et par une réduction de 61 % des dépenses en pesticides, comme le montrent des études antérieures. La nouvelle étude confirme à nouveau que les producteurs de brinjal Bt bénéficient de rendements et de profits plus élevés et d'une utilisation moindre de pesticides.

 

Cette étude a également porté sur la présence du brinjal Bt sur le marché et a révélé que le brinjal Bt vendu sur les marchés locaux, soit aux grossistes, soit directement aux consommateurs (ventes au détail), avait un prix plus élevé que le brinjal non Bt. Certains acheteurs étaient prêts à payer un prix plus élevé pour le brinjal Bt parce que le fruit était moins endommagé que le brinjal non Bt. Cependant, certains acheteurs préféraient leurs variétés locales traditionnelles, qui ne sont pas Bt et nécessitent des pratiques intensives de gestion des insecticides pour lutter contre l'EFSB.

 

L'étude a également révélé qu'il fallait 14 % de main-d'œuvre supplémentaire – exprimée en journées de huit heures – pour récolter, calibrer et emballer la récolte de brinjal Bt. Cela est dû à des rendements plus élevés, mais ce coût serait récupéré lorsque le produit est vendu sur le marché. En revanche, les producteurs de brinjal non Bt supportent des coûts de main d'œuvre plus élevés pour les applications d'insecticides, ainsi que le coût des insecticides.

 

Deux leçons importantes ont été tirées de cette étude, selon M. Shelton. « Tout d'abord, le brinjal Bt est accepté sur le marché, mais il faut développer davantage de variétés Bt adaptées aux préférences locales. Deuxièmement, les agriculteurs non-Bt sont prêts à adopter cette technologie, surtout après avoir entendu parler de ses avantages par les producteurs de brinjal Bt. Les agriculteurs sont les meilleurs défenseurs de cette technologie, qui réduit leurs coûts de production tout en diminuant les risques pour l'environnement et les consommateurs. »

 

L'enquête a été menée dans les cinq plus importants districts producteurs de brinjal du Bangladesh – Rangpur, Bogra, Rajshahi, Jessore et Tangail – par le biais d'entretiens en face à face avec 195 agriculteurs Bt et 196 agriculteurs non Bt. Les agriculteurs ont fait leur propre choix de culture.

 

Parmi les autres auteurs figurent Sayed H. Sarwer et Md J. Hossain du partenariat Feed the Future South Asia Eggplant Improvement Partnership de l'Université Cornell, Graham Brooks de PG Economics, Stafford House, Royaume-Uni, et Vijay Paranjape de Sathguru Management Consultants Pvt. Ltd. , Hyderabad, Inde.

 

____________

 

* Source : https://allianceforscience.cornell.edu/blog/2020/05/study-bt-eggplant-wins-market-and-farmer-acceptance-in-bangladesh/

 

 

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C
@Fm0607/06/2020 06:49<br /> <br /> <br /> 1°) "soit il n’a pas lu l’article,"<br /> Oui, j'ai bien lu l'article!<br /> <br /> 2°)"soit il ne l’a pas compris,"<br /> Oui, je l'ai parfaitement compris!<br /> <br /> 3°)"soit c’est un troll."<br /> Non, je ne suis pas ici pour trôler!<br /> <br /> Si je ne me réjouis pas devant cet OGM, Organisme Grandement Merdique qui produit le Bt c'est tout simplement parce que il aura demain des effets aussi dévastateurs voir pire que les insecticides. Mais ça les incompétents hurluberlus promoteurs de ces chimères sont évidemment totalement incapables de le comprendre.<br /> <br /> Croire que cette technique permet de diminuer le recours aux insecticides est un leurre que seul des ignare peuvent croire ! La seule chose qui change c'est le mode d'application qui évite l'intervention de l'homme pour appliquerez Bt puisque c'est la plante usine qui le libère.<br /> <br /> Remplacer un cheval borgne par un aveugle n'avance rien, mais l'imbuvable intox des lobbies nous vend encore sa sauce ...
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I
Allez Bionel le Gros Malin, étant un excellent chercheur débunker vous aavez d'excellentes sources sous la main pour nous dire qu'elles seront les effets dévastateurs des Bt sur l'environnement ou la santé humaine. Vous savez, nous les promoteurs des poisons sommes capables de comprendre qu'il existe de bonnes solutions, si on n ous le prouve. Si on semble ne pas comprendre c'est parce que ni vous, ni vos amis biotausaurus ne prouvez quoi que ce soit.
M
Le BT est aussi utilisé en bio sauf que dans ce cas là il épandue sur le champ et risque de toucher d'autre espèce, ce qui n'est pas le cas avec les OGM. Faut-il aussi l'interdire en bio ?<br /> <br /> Je rajoute aussi cette liste là. Sont-ils à interdire vu leurs profils ? Précision, ils sont utilisé en bio.<br /> Le sulfate de cuivre, non biodégradable et toxique. Produit par décapage du cuivre par de l'acide sulfurique en usine, faisant donc de lui un pesticide de synthèse (je croyais que le bio n'en utilisai pas ?). Il est aussi considérée comme une cause probable de l’apparition de maladies neurodégénératives comme les maladies d’Alzheimer ou de Parkinson.<br /> Le spinosad toxique pour les abeilles.<br /> L'huile de neem (ou azadirachtine), reprotoxique (il est même utilisé pour avorter en Indes), perturbateur endocrinien (je croyais que c'était le mal absolue, ou pour lui ça va ?), toxique pour les abeilles. Ce produit est même interdit en conventionnel tellement son profil est préoccupant, le bio à droit à une dérogation.<br /> Les pyréthrines issu de la chrysanthème, dont la culture prend la place de celles qui produisent de la nourriture (mais c'est pas grave, c'est en Afrique), culture qui ne sont pas bio ce qui ne semble pas dérangé le secteur du bio (hypocrisie quand tu nous tiens).<br /> La Deltaméthrine (produit par action du tetrabromure de carbone sur la cyperméthrine, encore un produit de synthèse utilisé en bio). Toxique pour l'homme, toxique pour la faune aquatique (extrêmement toxique chez les poissons et invertébré aquatique), toxique même à faible dose pour les abeilles (DL50 aiguë par contact est de 0,067 µg/abeille).<br /> L'huile de paraffine, issue de la chimie du pétrole (celle que vous décrier tant). Encore un produit de synthèse, ça fait beaucoup pour une agriculture qui n'en utilise pas.<br /> L'huile de vaseline, pareil que pour l'huile de paraffine, un produit de synthèse (encore un) issue du pétrole.<br /> Le soufre, pouvant provoquer allergie et irritation (y compris respiratoire) lors de l’épandage et présentant un caractère phytotoxique à partie de 35°C.
C
Ils montrent la voie de futur catastrophes social, économique, écologique; mais les marchands de POISONS s'en réjouissent déjà .
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I
Vous n'avez pas compris, Fm06, ce Gros Malin de Bionel est aussi bien contre les OGM que les pesticides, il pense qu'on peut faire une agriculture sans pesticide ni OGM. Pour lui, employer un OGM pour ne pas utiliser de pesticide revient à couper un membre pour empêcher une blessure de s'infecter alors qu'on peut soigner cette blessure. <br /> <br /> Bien entendu, ce Gros Malin de Bionel ne nous répond jamais quand on lui demande quelles ont les alternatives, il se contente de répondre qu'elles existent et qu'il le sait car il les emploie, sans jamais dire, concrètement, ce qu'elles sont. <br /> <br /> Je vois personnellement deux explication : il ne sait pas lui-même quelles sont ces alternatives et il adore venir troller le blog de Seppi. En même temps on s'occupe comme on peut.
F
Le gène Bt permet de diminuer le recours aux insecticides. Coq de France devrait donc se réjouir, lui qui déteste tant ces produits qui faits pour tuer les gentils insectes. Et pourtant non. Je ne vois que trois possibilités: soit il n’a pas lu l’article, soit il ne l’a pas compris, soit c’est un troll.
I
Dans la mesure où ces OGM sont fabriqués et encadrés par un centre national de recherche, je ne voix pas ce que des marchands de poisons vont gagner là dedans, Bionel mon ami le Gros Malin. Cela dit, les marchands qui vont pleurer sont les marchands biotausaurus qui profitent bien de la peur des OGM pour nous vendre des aliments bio pas forcément bon pour la santé.
F
Bravo aux Bangladeshis. Ils montrent la voie aux autres pays :-)
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I
Hélas, mon cher Fm06, ils sont bien seuls dans cette affaire, la plupart des pays continueront de suivre les Bionel et compagnie et à refuser ces technologies innovantes et utile. :(