« Souveraineté alimentaire… Consommateurs, savez-vous vraiment de quoi on parle? » – Une tribune de M. Jean-Marie Séronie dans l'Opinion
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C'est une analyse formidable que ce « "Souveraineté alimentaire… Consommateurs, savez-vous vraiment de quoi on parle?" La tribune de Jean-Marie Séronie », publié par l'Opinion le 30 avril 2020.
Mais pourquoi s'adresser aux consommateurs et pas aux décideurs politiques ? Serait-ce que ceux-ci seraient imperméables au bon sens ? Pour certains, la cause est entendue...
Mais à lire la fin, la partie en quelque sorte prescriptive, on comprend bien que l'analyse s'adresse aux décideurs... et au premier d'entre eux :
« Alors souveraineté alimentaire de quoi es-tu le nom ? Nous n’allons pas inventer les phosphates que nous n’avons pas dans notre sous-sol ! Nous ne serons donc jamais autonomes. A l’idée de souveraineté, d’autonomie, d’autosuffisance, préférons l’idée de sécurité alimentaire. En plus ce concept ne présente pas d’ambiguïté d’arrière-pensée de fermeture, de repli sur soi mais ouvre plutôt sur l’anticipation, l’organisation.
L’enjeu de la sécurité alimentaire peut se synthétiser autour de quatre politiques à mener simultanément. D’abord, Une politique consumériste pour construire une acceptation à payer davantage sous certaines conditions car nous importons surtout des produits peu chers. Mais aussi pour modifier les habitudes alimentaires pour davantage consommer en fonction de nos productions : respecter la saisonnalité mais aussi manger davantage de viande bovine mâle par exemple. Cela sonne le glas de la stratégie mono centrée sur la montée en gamme. Ensuite, une politique industrielle pour sécuriser l’approvisionnement des agriculteurs en intrants et matériels.
Evidemment, une politique agricole sur trois axes qui peuvent bouleverser les priorités budgétaires : développer la production de fruits et légumes d’une part et les protéines pour l’alimentation animale de l’autre, et augmenter l’efficacité des exploitations et donc diminuer leur dépendance aux intrants ce qui est également vertueux pour l’environnement. Et enfin, une politique générale pour sanctuariser le foncier agricole, stocker de l’eau et baisser le coût du travail ! Quatre politiques à articuler sur des échelles de territoire pertinentes (du canton à l’Europe) pour organiser efficacement cette sécurité alimentaire.
La souveraineté ou, plutôt, la sécurité alimentaire sera donc très exigeante pour tous consommateurs, industriels, politiques et surtout agriculteurs. Vous aviez dit prendre des décisions de rupture ?
M. Jean-Marie Séronie est agroéconomiste indépendant et membre de l’Académie d’Agriculture de France.
Il est temps d'ouvrir les yeux !
Tweet de 2019...#OnMeConfisqueMesOutils !!#FrenchFarmer#missionpossible#distorsionsconcurrence
— Benj' Thirouin🇫🇷🍎🥔 (@benj_thi) April 30, 2020
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