Ils sont beaux, les coquelicots à Paris ! Ils ont laid les couplets antipesticides niais !
Glané sur la toile 528
Ils sont beaux, les coquelicots à Paris ! Ils ont laid les couplets antipesticides niais !
(Source)
C'est donc un médecin, membre du conseil d'administration d'Alerte des Médecins sur les Pesticides (AMLP), qui a écrit cette connerie :
« Des coquelicots en plein cœur de @Paris ! Quand on en aura assez de voir mourrir par milliers nos agriculteurs de #Parkinson #lymphomes et l’obésité de la population accentuée par les #pesticides on en arrêtera l’usage suicidaire! @coquelicots_ »
Et c'est un agronome qui a répondu, avec un peu plus de tact que nous.
Y a-t-il de quoi s'extasier devant un parterre fleuri, manifestement semé ? Il y a en revanche de quoi s'indigner devant des propos aussi ineptes, s'agissant tant de la mortalité des agriculteurs (voir l'étude AGRICAN) que du lien allégué entre obésité et pesticides. L'usage des pesticides serait suicidaire ? Où sont les preuves de l'hécatombe ?
L'activisme étale ici les preuves de son incompétence, ou de son aveuglement, ou de son cynisme et mépris des faits et de ses interlocuteurs... ou des trois.
M. Michel Fouchault, agriculteur et conseiller régional d'Île-de-France, a répondu :
« Moi aussi je trouve ça beau @Paris les fleurs mais dans les champs c'est incompatible avec la qualité sanitaire des aliments que vous souhaitez dans votre assiette. Chaque métier a ses exigences .
Vos raccourcis douteux sur des usages suicidaires sont à vomir et sans fondement. »
(Source)
Sur quoi, M. Jean-François Corty répond par une référence à un article qu'il a co-écrit dans Libération du 11 décembre 2019, « Pesticides et santé des riverains, un enjeu de cohésion sociale et de démocratie », avec M. Pierre-Michel Périnaud, président d'AMLP :
« A l’heure où la science oriente les politiques après avoir été méprisée, inspirez vous des publications scientifiques recensées à la fin de cette tribune et gardez votre vomi pour le mépris envers les agriculteurs precaires dont tout le monde se moque. »
Oulah ! L'ultima ratio de Schopenhauer arrive bien vite, avec des sophismes du hareng rouge (diversions) ! Mais la référence à la tribune dans Libé est fort utile : leur argumentation en soutien des maires qui ont tenté d'instaurer par arrêté des zones de non-traitement de 150 mètres autour des habitation (voire un kilomètre), fondée sur un empilement de sophismes et un joli picorage de références (cherry picking) se termine comme suit :
« Du bien-être global des agriculteurs, accompagnés vers une transition bio par des décisions moins frileuses d’un Etat qui serait plus soucieux de l’intérêt général et de la biodiversité que des profits de certains, dépend aussi notre santé à tous, et par là même celle de notre démocratie. »
Comme souvent dans ce genre de littérature, l'activisme anti-pesticides se double d'un activisme anticapitaliste s'agissant des « profits de certains » (suivez mon regard...) et pro-capitaliste s'agissant du biobusiness.
Voici un autre élément des « échanges » surréalistes :
« ...On nourrira la planète une autre fois » ? Quelle abjection ! Comment peut-on être aussi imperméable au bien-être, voire à la vie, d'autrui ?
Nous laisserons le dernier mot à M. Vincent Guyot :
« Surtout garder les en plein cœur de @Paris, nous, on s'occupe juste de VOUS nourrir et NOUS sommes #fiersdevousnourrir . #AgriculteurS #AgricultureS ...Vous êtes combien déjà à @Paris … de bouches à #Nourrir ? »
(Source)