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Agriculture, alimentation, santé publique... soyons rationnels

Sciences-Po et l'écologisme : hilarant !

25 Avril 2020 , Rédigé par Seppi Publié dans #Divers

Sciences-Po et l'écologisme : hilarant !

 

 

(Source)

 

 

Libération a publié le 19 avril 2020 une tribune d'un collectif, « Pour une mobilisation écologiste des Sciences-Po » qui vaut le détour.

 

En bref,

 

« […] plusieurs scientifiques et figures du mouvement écologiste appellent à soutenir les étudiants demandant une refonte de leur école internationale au regard de la transition écologique. »

 

Plus précisément, des étudiants de Sciences-Po Saint-Germain ont rédigé un rapport de 29 propositions pour que leur école « prenne la voie de la planification écologique ».

 

Admirez la formulation : « prenne la voie... ». Admirez aussi la référence à la « planification », les références pour leur futur sont dans un passé qui ne fut pas glorieux.

 

Libération nous fournit quelques détails sur les propositions :

 

« [...] La première qui s’inscrit dans l’écologie du quotidien, appelle l’établissement à devenir écoresponsable.

 

Pour ce faire, il devrait respecter la logique des "3R" : réduire l’utilisation du papier, réutiliser les déchets alimentaires et recycler les mégots de cigarette.

 

Il faudrait aussi encourager le développement de la biodiversité sur le site de l’école en installant une spirale aromatique ainsi qu’un potager respectant les dix principes de l’agroécologie.

 

La seconde concerne l’enseignement de l’écologie. Elle appelle l’établissement à instaurer un parcours scolaire obligatoire sur l’écologie. Il comprendrait des enseignements sur l’Anthropocène, sur les humanités environnementales et sur l’économie écologique, pour l’ensemble des années de formation.

 

La troisième relative à l’aménagement écologique du campus, appelle l’établissement à réaliser un audit énergétique global. Il pourrait y être inclus un bilan carbone et un plan de végétalisation du site.

 

La quatrième, qui touche l’institutionnalisation de l’écologie, appelle l’établissement à rendre écologique le fonctionnement de son administration. Une commission de suivi de la planification écologique pourrait à ce titre être créée. Chargée d’élaborer le «Plan vert» et d’évaluer son application, elle serait composée à 50% d’étudiants, à 25% de scientifiques et à 25% de membres de l’administration de l’école. Elle pourrait également rendre un avis non contraignant sur toutes les décisions de l’administration concernant l’environnement.

 

Enfin, la cinquième s’inscrit dans le financement de la planification écologique ; elle appelle l’établissement à développer une politique financière responsable et juste. Concrètement, celui-ci refuserait la contribution des banques qui soutiennent les énergies fossiles et développerait des partenariats avec des banques éthiques et solidaires. »

 

Par Toutatis ! Après une banalité – « devenir écoresponsable » – la priorité va au recyclage des mégots (fumer étant écoresponsable...) et à la mise en place, dans cet ordre, d'« une spirale aromatique » et d'« un potager respectant les dix principes de l’agroécologie ».

 

Sciences-Po a déjà inculqué les principes de base à ces étudiants : toute administration nécessite l'établissement d'un comité, ici une « commission de suivi de la planification écologique ».

 

Mais pour le concret, cela manque de... concret : l'« audit énergétique global […] pourrait » – admirez le conditionnel – inclure « un bilan carbone » et – surprise, surprise – « un plan de végétalisation du site ».

 

Selon le début de l'envolée finale,

 

« Les étudiants de Sciences-Po Saint-Germain ayant rédigé ce rapport espèrent voir fleurir des initiatives du même genre, notamment dans les autres instituts d’études politiques. »

 

Non ! Pitié !

 

Et qui sont les génies, auteurs de cette tribune, qui soutiennent cette ambition démesurée ?

 

« Aurélien Barrau, astrophysicien, Dominique Bourg, philosophe, directeur de la rédaction de la revue la Pensée écologique, Valérie Cabanes, juriste et présidente d’honneur de Notre Affaire à tous, Margot Duvivier, présidente du Réseau français des étudiants pour le développement durable, Gaël Giraud, ancien chef économiste à l’Agence française de développement et président d’honneur de l’Institut Rousseau, Jean Jouzel, climatologue et directeur de recherche émérite au CEA et Julien Vidal, fondateur du mouvement Ça commence par moi. »

 

 

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C
En 1970...
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C
En 1969, j'étais en 1ère, on a mis au programme des lycées agricoles l'écologie. Je prétends être parmi les rares à qui on a enseigné l'écologie, qui à l'époque se définissait comme l'étude d'un milieu naturel ( je ne me souviens plus de la définition exacte!). Cette matière avait un coefficient 5 à l'examen final, autant que la phytotechnie et la zootechnie, deux matières primordiales à l'époque, sûrement disparues depuis dans l'enseignement agricole.
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U
Je trouve cela terrifiant. Je me doutais que dans ce genre d'école on apprenait essentiellement à faire du verbiage destiné à plaire à une certaine clientèle, mais je n'imaginais pas qu'on puisse être aussi ignorant de la réalité.<br /> En guise d'application pratique, je suggère que leur cantine serve exclusivement les restes de l'hopital voisin.
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I
Bon alors voici mon avis éclairé à la lanterne <br /> <br /> "Pour ce faire, il devrait respecter la logique des "3R" : réduire l’utilisation du papier, réutiliser les déchets alimentaires et recycler les mégots de cigarette."<br /> <br /> Pourquoi pas, réduire l'utilisation du papier austrict nécessaire et réutiliser les déchets alimentaires sont une bonne idée. Mais pour les mégots des cigarette... pourquoi ne recycler que cela ?<br /> <br /> "Il faudrait aussi encourager le développement de la biodiversité sur le site de l’école en installant une spirale aromatique ainsi qu’un potager respectant les dix principes de l’agroécologie." Un potager agro-écologique ? Pourquoi pas, mais qui va l'encadrer ? Des agronomes reconnus de l'INRAE ou de l'Académie d'Agriculture... ou des tartempions biotausaurus ? J'ai peur de la réponse<br /> <br /> "La seconde concerne l’enseignement de l’écologie. Elle appelle l’établissement à instaurer un parcours scolaire obligatoire sur l’écologie. Il comprendrait des enseignements sur l’Anthropocène, sur les humanités environnementales et sur l’économie écologique, pour l’ensemble des années de formation."<br /> <br /> Faire un parcours écologique me semble inutle, il vaudrait mieux diluer l'écologie dans l'ensemble des cours (par ex ceux qui sont en formation spéciale pour travailler dans le milieu urbain pourraient avoir des cours où ils apprendraient les manières les plus écologiques de construire un immeuble ou d'améliorer un immeuble qui existe déjà).<br /> <br /> "La troisième relative à l’aménagement écologique du campus, appelle l’établissement à réaliser un audit énergétique global. Il pourrait y être inclus un bilan carbone et un plan de végétalisation du site."<br /> <br /> Pourquoi pas, à voir ce que cela peut donner<br /> <br /> "La quatrième, qui touche l’institutionnalisation de l’écologie, appelle l’établissement à rendre écologique le fonctionnement de son administration. Une commission de suivi de la planification écologique pourrait à ce titre être créée. Chargée d’élaborer le «Plan vert» et d’évaluer son application, elle serait composée à 50% d’étudiants, à 25% de scientifiques et à 25% de membres de l’administration de l’école. Elle pourrait également rendre un avis non contraignant sur toutes les décisions de l’administration concernant l’environnement."<br /> <br /> Pourquoi pas, même s'il faudrait que les scientifiques aient plus de place et de poids. Et suertout que ce soit des chercheurs reconnus et validés par les institutions de recherche (INRAE, CNRS, Académies etc.) pas des pseudo-chercheurs biotausaurus et surtout que leur voix ait un peu plus de poids que celle des étudiants (sérieux pour entretenir le potager, on ne va pas penser que la voix de l'étudant spécialisé en économie du fer des régions malaisiennes aura autant de poids que celle d'un agronome)<br /> <br /> "Enfin, la cinquième s’inscrit dans le financement de la planification écologique ; elle appelle l’établissement à développer une politique financière responsable et juste. Concrètement, celui-ci refuserait la contribution des banques qui soutiennent les énergies fossiles et développerait des partenariats avec des banques éthiques et solidaires. »"<br /> <br /> Pourquoi pas pour celle-là à voir ce que cela peut donner<br /> <br /> "« Aurélien Barrau, astrophysicien, Dominique Bourg, philosophe, directeur de la rédaction de la revue la Pensée écologique, Valérie Cabanes, juriste et présidente d’honneur de Notre Affaire à tous, Margot Duvivier, présidente du Réseau français des étudiants pour le développement durable, Gaël Giraud, ancien chef économiste à l’Agence française de développement et président d’honneur de l’Institut Rousseau, Jean Jouzel, climatologue et directeur de recherche émérite au CEA et Julien Vidal, fondateur du mouvement Ça commence par moi. "<br /> <br /> OK de grands noms aux côtés de biotausaurus reconnus (quoi que les deux scientifiques de la tribune, Jean Jouzel et Aurélien Barrau sont eux-aussi des pro-agricultures biologiques, malheureusement).
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I
@Yann<br /> <br /> Vous avez fort bien raison de me nuancer, dans mon zèle j'ai tendance à oublier que le CNRS et l'INRAE sont infiltrés par des biotausaurus sauvages. <br /> <br /> Je ne connaissais pas Vincent Bretagnole, vous me l'avez fait découvrir, quand j'ai tapé son nom sur Google j'ai bien vu à quel numéro on a encore à faire, mais on peut aussi penser à Pierre Rustin et à son équipe. <br /> <br /> Oui je me souviens de l'étude sur l'INRAE pour le bio et la santé, on a aussi eu une étude fameuse sur la ferme permaculture du Bec-Hallouin. Mais l'INRAE reste une valeur sûr (par exemple son étude qui montre que l'impact de la viande est plus complexe que ce que l'on pense ou son étude qui montre que la sorti du glyphosate c'est pas pour demain). <br /> <br /> Mais je vais reformuler<br /> <br /> Des chercheurs en agronomies de l'INRAE ou de l'Académie d'agriculture dont les travaux sont reconnus par ces deux institutions, surtout par la deuxième.
Y
Pas de pb si c'est des personne de INRAE, CNRS…. Et bien malheureusement vous sous estimez le problème actuel ! Si c'est bretagnole du CNRS qui les forme on a pas le "cul sortie des orties". C'est le grand spécialiste du n'importe quoi payé a vie dans son poste du CNRS qui nous fait tous les 6 mois une découverte du style le désherbage a toujours pénalise les rendement (Etude sur un an avec de belles corrélations empiriques). A l'INRAE on à des perles aussi ! On ne peut oublier le cout caché des pesticide ou l'étude du bio qui diminuait de 70% le risque des cancers l <br /> Le pb est que justement ces instituts sont elle aussi parasité par de faux chercheurs vrais militant ! Reste l'académie de l'agriculture…..
F
Sachant que Sciences-Po est supposé former de futures élites en matière de journalisme, de politique et autres je trouve ce genre d’initiative plus inquiétante qu’hilarante. Ces jeunes seront un jour aux manettes. Le futur qu’ils nous imposeront sera terrible.
Répondre
M
C'est le manifeste d'une secte. Le fait qu'ils soient des illuminés n'est rien, c'est l'institutionnalisation de leurs folie qui est terrifiante. <br /> Est ce qu'il se va trouver des politiques courageux pour s'opposer à ces dingues ??<br /> Rhinocéros !!!