Dans la Marseillaise : « [Covid-19] Damien Barraud : "C'est de la médecine spectacle, ce n'est pas de la science" » – et un fil Twitter de l'urgentiste Mathias Wargon
Glané sur la toile 520
La Marseillaise peut être considéré comme un des journaux du régional de l'étape, M. Didier Raoult. Il a pourtant publié le 11 avril 2020 un entretien avec un homme du front sous le titre : « [Covid-19] Damien Barraud : "C'est de la médecine spectacle, ce n'est pas de la science" »
En résumé :
« Le docteur Damien Barraud, médecin réanimateur en unité Covid au CHR de Metz-Thionville, explique pourquoi selon lui les annonces du professeur Raoult ralentissent la lutte contre le coronavirus en ajoutant de la confusion et un battage médiatique autour d'une figure qualifiée désormais de populiste par de nombreux scientifiques. »
Et en introduction :
« Suite aux annonces du Dr Raoult dévoilant jeudi 9 avril sa dernière étude, les premiers commentaires de la communauté scientifique ne semblent toujours pas dessiner de consensus. A l'instar du président de la fédération des médecins de France, Jean-Paul Hamon, qui regrette une dérive relevant de la politique spectacle, à propos de la visite d'Emmanuel Macron à l'IHU Méditerranée, certains dénoncent désormais un scandale éthique comme le docteur Damien Barraud, médecin réanimateur en unité Covid au CHR de Metz-Thionville. »
C'est vraiment à lire.
Le constat est grosso modo le même dans un fil de l'urgentiste Mathias Wargon – l'un des neuf médecins qui ont été sanctionnés par un blâme en décembre dernier par le Conseil de l'Ordre des Médecins pour « non-confraternité » envers les homéopathes, le dixième ayant écopé d'une suspension de trois mois avec sursis.
Le fil, découpé en paragraphes :
« Les discussions sur la chloroquine sont extrêmement déprimantes. L’abandon des principes de base éthiques et méthodologiques par une partie de la communauté médicale est effrayante. Par ignorance pour certains, démagogie ou peur pour d’autres. Mais le pire c’est toute la propagande médiatique et politique.
La où on devrait être posé et méthodique en pleine crise, on privilégie l’agitation. Les récupérations de tous les politiques qui ont peur de manquer l’opportunité d’être dans le camp du plaquenil (rien que de l’écrire [hiéroglyphe]) mais c’est surtout tout le complotisme qui va autour et qui érige la personnalité de Raoult en défenseur des petits contre le pouvoir dans une inversion complète de la réalité qui pose question.
Comment en est on arrivé à croire qu’un professeur de médecine à la tête d’un institut hospitalo-universitaire doté d’un énorme budget, d’une très grosse équipe, sponsorisé par l’industrie pharmaceutique (et éditorialiste à @LePoint) puisse représenter la lutte contre le système?
Ce n’est pas qu’anecdotique parce que c’est un élément très important du débat et qui dans une boucle revient à la discussion sur la science et l’éthique. Puisque le système est mauvais, puisque lui est anti système, alors les principes qu’il énonce sont bons. Et puisqu’on veut le faire taire, la chloroquine fonctionne.
Et après, tous les arguments – les études (il faut se presser et le gouvernement ne veut pas), le mode de publication (on ne le laisse pas publier), les autres études (Discovery c’est le système qui veut faire taire Raoult), la disponibilité de la chloroquine et sa prescription, les statistiques de mortalité – passent par cette grille de lecture.
Deux réalités s’affrontent et le débat devient impossible. Un mur sépare ces deux mondes. Et la parole "de l’expert" (on parle de méthodologie de niveau 4e année de médecine) devient celle de l’establishment contre le peuple. J’en viens à me dire qu’on finisse par autoriser la prise de chloroquine et que chacun prenne ses responsabilités. Dieu reconnaîtra les siens.
La collection de vidéos de cette page est impressionnante.
Coronavirus Saison 21 : Zapping pic.twitter.com/6Nm1rCiL6X
— BRICE DE NICE (@CARPEdI56046538) March 25, 2020
Pardon, vous pouvez répéter ??? pic.twitter.com/78IZ9QC1Jp
— BRICE DE NICE (@CARPEdI56046538) April 12, 2020