Cellule Déméter : que ne ferait-on pas pour exister, hein, Pollinis et Générations Futures ?
(Source)
La petite entreprise qui ne connaît pas la crise Générations Futures nous informe :
« POLLINIS et Générations futures ont déposé un recours devant le tribunal administratif de Paris pour obtenir l’annulation de la convention de partenariat entre le ministère de l’Intérieur, la FNSEA et les Jeunes Agriculteurs permettant la mise en oeuvre de la cellule Déméter. »
L'information a été relayée assez mollement, par Reporterre (évidemment) et – sur la base d'une dépêche de l'AFP (évidemment) – Libération (évidemment), 20 Minutes et quelques autres, ainsi qu'une partie de la presse agricole (évidemment aussi).
20 Minutes aura eu la bonne idée de mettre cela en perspective grâce à une vidéo, « Agribashing – mots d'agriculteurs ».
L'activisme se judiciarise... Ici, c'est Mme Corinne Lepage qui est à la manœuvre.
Selon Générations Futures,
« Maître Corinne Lepage dénonce donc l’atteinte à la liberté de communication et au secret de l’instruction et des enquêtes. Elle dénonce également la rupture d’égalité entre les syndicats agricoles représentatifs et la délégation grave des missions de police administrative à des acteurs privés. »
Nous verrons...
On voit mal comment la liberté de communication et le secret de l'instruction et des enquêtes peuvent être mis à mal par une surveillance destinée à combattre la délinquance.
Idem pour la prétendue rupture d'égalité : rien n'empêche d'autres syndicats à signer une convention similaire... Du reste, l'argument s'analyse aussi en une autre rupture d'égalité : du moment que la Confédération Paysanne, alliée des agribasheurs, refuse le principe de la cellule Déméter, elle se trouverait en position de supériorité si la thèse de Mme Corinne Lepage était accueillie, en ce qu'elle imposerait sa volonté sur le syndicat majoritaire.
Le dernier moyen peut aussi laisser pantois : sauf erreur de notre part, la FNSEA et les Jeunes Agriculteurs ne sont investis d'aucun pouvoir de police.
Mais tout se plaide et l'important n'est-il pas d'exister ?
Que retenir des moulinets des deux entités plaignantes ? GF écrit :
« "Le terme 'agribashing' permet à l’industrie d’éviter toute remise en cause de ses pratiques, notamment l’augmentation chaque année de l’utilisation de pesticides dangereux pour la santé des riverains, analyse François Veillerette, directeur de Générations futures. Il est inquiétant de voir le gouvernement le reprendre à son compte."
"Le gouvernement joue un jeu dangereux en entérinant la stratégie de la FNSEA qui cherche à opposer les ONG environnementales et les agriculteurs, estime Nicolas Laarman, délégué général de POLLINIS. Face à l’extinction des pollinisateurs et la contamination de tous les milieux, les citoyens et les agriculteurs ont tous intérêt à la mise en place d’un plan d’urgence de transition agricole". »
Tout cela s'inscrit dans une haute mission de ces deux entités :
« Les activités de Générations futures et POLLINIS remettent en cause par définition les dérives des pratiques agricoles du modèle conventionnel – comme l’usage immodéré des pesticides... [c'est nous qui mettons les points de suspension pour ménager le suspense...] chimiques de synthèse. »
Elles se posent évidemment en pauvres victimes « menacées de délation et de mesures coercitives alors même qu’elles n’ont jamais mené d’actions violentes ou illégales »... Peut-être ! Mais le fait est qu'il y a d'autres entités – dont certaines soutenues par elles – dont la communication n'est pas clean.
Qui a co-fondé ce truc ? Dis-moi, François ! (Source)
Le Ministère de l'Intérieur a certes écrit dans son dossier de presse :
« La nécessité d’appréhender la globalité du phénomène des atteintes au milieu agricole implique que le périmètre de compétence de la Cellule DEMETER englobe la prévention et le suivi :
– des actes crapuleux, qu’il s’agisse d’une délinquance de proximité et d’opportunité (ex : vol isolé de gasoil ou d’outillage, etc.) ou d’une criminalité organisée voire internationale (ex : filière de vol de GPS agricole, etc.) ;
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des actions de nature idéologique, qu’il s’agisse de simples actions symboliques de dénigrement du milieu agricole ou d’actions dures ayant des répercussions matérielles ou physiques. »
On voit mal comment des mesures coercitives pourraient être imposées à de gentilles ONG qui se targuent d'être dans la légalité.
(Source)