Covid-19 : un échec dans la gestion des risques
Risk-monger*
Lorsqu'un train s'encastre dans le quai, les autorités vont sur les lieux pour en déterminer la cause. Le coronavirus Covid-19 est en train de devenir une épave de train mondiale, et à moins que nous évaluions rapidement les erreurs ayant mené à cette tragédie, plus d'épaves s'entasseront dans la gare.
Plus le Risk-monger creuse le sujet, plus il est témoin d'événements de panique de masse à l'échelle mondiale. Chaque crise est une opportunité d'apprentissage et comme je l'avais écrit à la mi-février, le Covid-19, le coronavirus originaire de Wuhan, a créé un environnement pédagogique riche. Sans surprise, les leçons sont apprises à la dure et les erreurs en série aggravent la situation de santé publique pour la tourner en catastrophe. Pire encore, alors que nos méthodes de communication passent d'un modèle basé sur des experts à un modèle communautariste ascendant basé sur les citoyens, nos « amis » sur les réseaux sociaux deviennent notre principale source d'information.
Les autorités occidentales chargées de la gestion des risques pour la santé publique ont été sensibilisées à la menace d'un nouveau coronavirus début janvier 2020. La plupart ne se sont mis sur le mode « action » qu'à la mi-mars en appliquant des mesures de précaution (fermetures, distanciation sociale, interdictions des déplacements…). S'agissait-il de la seule mesure de gestion des risques possible ? Qu'auraient-ils dû faire au cours de ces deux mois et demi pour atténuer un déni aussi massif des avantages de la vie en société et le stress sur l'humanité ?
Voici dix observations sur la façon dont la gestion des risques du Covid-19 a échoué de manière spectaculaire en Occident en 2020 (et ce qu'il aurait fallu faire).
J'ai souvent écrit que la précaution n'est pas la gestion des risques (mais plutôt la gestion de l'incertitude). Lorsqu'il y a des dangers, la gestion des risques cherche les moyens de réduire l'exposition par des mesures de réduction des risques afin de profiter des bénéfices tout en maîtrisant les risques. Lorsque l'exposition aux radiations des téléphones portables est devenue une source de préoccupations (lorsque les portables pouvaient faire éclater des grains de popcorn), les chercheurs ont cherché des moyens de réduire les émissions à un niveau aussi bas que raisonnablement possible (ALARA – as low as reasonably achievable) tout en garantissant les avantages de la technologie de téléphonie mobile. La gestion de l'incertitude implique qu'en cas d'incertitude sur les niveaux d'exposition sûrs, l'arrêt d'un processus, d'un produit ou d'une activité (précaution) est le principal outil d'aide à la décision. Si vous ne pouvez pas prouver que les téléphones portables sont sûrs, interdisez les téléphones portables. La précaution ne consiste pas à avoir raison ou tort, il s'agit d'éviter d'avoir tort.
Dans le cas de Covid-19, c'est la gestion de l'incertitude qui a été appliquée. Si vous ne pouvez pas vous assurer que le virus sera contenu, alors arrêtez toutes les activités et interactions humaines (les avantages du commerce, de l'éducation, des finances et de l'emploi seront condamnés). Normalement, la précaution doit être appliquée lorsque tous les autres efforts de gestion des risques ont échoué et que les conséquences sont trop terribles pour être mesurées. Nos gestionnaires de risques étant de moins en moins alphabétisés s'agissant des risques, la précaution est devenue le seul instrument de leur boîte à outils (utilisé immédiatement dès qu'il y a incertitude).
Alors que la gestion des risques repose sur des mesures de réduction des risques pour garantir les avantages et les biens publics, la gestion de l'incertitude (précaution) repose sur des mesures de réduction des échecs (pour éviter que les décideurs ne soient blâmés).
Les autorités chinoises ont découvert la souche Covid-19 fin décembre en pleine saison de grippe. En deux jours, elles ont signalé le nouveau virus à l'OMS et ont commencé à rechercher ses modes de transmission. Les démocraties occidentales ont eu au moins deux mois pour agir et se préparer à une augmentation des infections.
Comment les autorités occidentales ont-elles agi en janvier et février ? D'abord en niant qu'il y avait un risque dans leur pays, puis en critiquant le système politique chinois avec ce chauvinisme libéral typiquement occidental. En d'autres termes, alors que des hôpitaux étaient en cours de construction à Wuhan et montés en quelques semaines pour gérer la crise, rien n'a été fait ailleurs pour se préparer à la pandémie à venir. Perte de deux mois vitaux de gestion des risques.
Quand les gens me disent que le confinement et l'étranglement économique sont le seul moyen de contenir la propagation du virus (et que je suis téméraire en émettant des critiques), ils montrent leur analphabétisme en matière de risques. Dire que le confinement a pour effet de réduire la propagation du Covid-19 (aplanir la courbe) revient à dire que tuer le patient guérit le cancer. Le confinement devrait être mis en place lorsque tous les autres efforts pour contenir les taux d'infection ont échoué, pas les remplacer.
Les confinements actuels, la panique de masse et le débordement des systèmes de santé sont la conséquence de l'absence de mesures de gestion des risques prises antérieurement par nos dirigeants. Lorsque vous ne disposez que d'outils de gestion de l'incertitude comme le déni puis le principe de précaution, il n'est pas surprenant que les avantages publics soient sacrifiés et que les gens en souffrent. En janvier, des mesures de réduction des risques auraient dû être mises en œuvre (notamment pour protéger les plus vulnérables).
Un aspect assez fascinant du Covid-19 est son atypisme. Certains sont contaminés par le virus mais sont asymptomatiques, d'autres présentent des symptômes graves ; certains ont une longue période d'incubation, d'autres non ; les super-propagateurs ont eu un impact significatif dans certaines régions ; les enfants semblent avoir un taux d'infection beaucoup plus faible… Il n'est pas clair si les taux d'infection vont diminuer avec le réchauffement printanier. Le virus évoluera sans doute, mais qu'en est-il de notre capacité à apprendre et à anticiper la crise ?
Chaque pays asiatique sortant du Covid-19 l'a fait selon une approche différente. De nombreux gestionnaires des risques n'ont pas l'humilité d'apprendre d'une flambée atypique, cherchant plutôt à affirmer avec audace ce qui va se passer, à augmenter les attentes de la population et, ce faisant, à augmenter les risques (et à se retrouver avec pour seule option le confinement de populations entières). Le plus grand risque ici est la perte potentielle de confiance du public (en particulier avec des médias sans éthique avides de records d'audience).
Cela fait bien sûr des mesures de précaution la décision de choix pour les décideurs politiques, mais dans ce cas, les conséquences sont des attentes élevées à la suite d'un abandon sévère des avantages. Lorsque le Premier Ministre français, Edouard Philippe, a annoncé le confinement immédiat de la France le 14 mars 2020, fermant tous les restaurants, cafés et lieux publics, il n'a pas envisagé comment cela affecterait le bien-être économique et psychologique.
Que se passerait-il si les gestionnaires des risques admettaient qu’il s’agissait d’un territoire inexploré, informaient le public dès le début qu’il ne sont pas sûrs que les mesures prises seraient les plus appropriées et s’assuraient ensuite que la population comprendrait et se rendrait à la raison ? Que se passerait-il s'ils étaient honnêtes ? Pour ce faire, vous auriez besoin à la fois de la confiance de la population et d'une absence de panique de masse.
Et si les chiffres en France ne culminaient pas pour décroître après un verrouillage d'un mois ? Et si la courbe ne s'aplatissait pas beaucoup mais au contraire grossissait si les gens se rebellaient avec l'arrivée du printemps ? Et si la santé mentale et le bien-être physique chutaient radicalement après des mois de confinement massif et d'isolement social ? Et si les taux de suicide augmentaient plus rapidement que le nombre de victimes du Covid-19 ? Et si l'économie mondiale s'effondrait et appauvrissait effectivement une génération ? Quelqu'un a-t-il inclus d'autres conséquences dans son évaluation ou le Covid-19 est-il le seul nombril sur lequel nos autorités peuvent se pencher ?
Votre citation de Bruce Ames du jour
« Une revue d'environ 200 études épidémiologiques a rapporté une association cohérente entre une faible consommation de fruits et légumes et l'incidence du cancer dans de nombreux sites cibles. Le quartile de la population dont l'apport alimentaire en fruits et légumes est le plus faible a un taux de cancer pour la plupart des types de cancer qui est d'environ le double de celui du quartile à l'apport le plus élevé.
Quatre-vingts pour cent des enfants et adolescents américains, et 68 % des adultes n'atteignaient pas les apports recommandés […] cinq portions de fruits et légumes par jour. »
Les personnes sans compétence en gestion des risques pensent souvent en deux dimensions (c'est pourquoi l'approche simpliste de la précaution est si attrayante). George Gray a parlé des compromis risque-risque : où la gestion d'un risque entraîne souvent de plus grandes conséquences d'autres risques. Par exemple, les autorités appliquant la précaution en arrêtant l'ajout de chlore à l'approvisionnement en eau exposeront très probablement les populations à un risque accru de maladies d'origine hydrique. Bruce Ames a mis en garde sur le fait que la volonté d'interdire les pesticides à faible risque pour prévenir les cancers se traduit par des fruits et légumes plus chers, une baisse de la consommation et, par conséquent, une augmentation des taux de cancer.
Nous ne pouvons pas imaginer les conséquences à long terme de l'isolement social issu du confinement motivé par le Covid-19 de populations entières à une échelle aussi massive. Lutter contre un risque en faisant s'effondrer le système économique et financier n'améliorera pas notre capacité à améliorer la santé publique, la recherche et l'innovation – c'est tout le contraire, je le crains. Les ramifications de l'anxiété et de la santé mentale de la population sont inimaginables. Fait intéressant, George Gray, avec David Ropeik, a parlé après le 11 septembre des risques pour la santé de la peur.
La gestion des risques doit être conduite à partir de l'analyse des conséquences, pas de la peur de celles-ci.
Les gestionnaires de risques doivent penser en trois dimensions pour éviter les compromis risque-risque. La précaution, en tant que gestion de l'incertitude, est bidimensionnelle, se concentrant uniquement sur l'élimination d'un risque sans tenir compte des conséquences. Le risque est trop complexe pour être laissé à un processus de décision aussi plat et binaire.
Les autorités avaient deux mois et demi pour informer le public des moyens de prévenir l'infection par le virus. La plupart des sites gouvernementaux que j'ai vus ont suivi les recommandations de l'OMS en présentant trois messages clés au public : se laver les mains, éviter de se toucher le visage et éviter les personnes qui semblent visiblement malades. Imaginez, en 2020, nous éduquons le public sur la façon de se laver les mains… avec du savon. Si jamais vous voulez une preuve que nos gestionnaires de risques ont échoué, c'est la preuve dans la soupe bactérienne.
Ne vous méprenez pas – il est bon que les gens apprennent l'hygiène personnelle (ainsi que le rappel de l'utilité de se faire vacciner contre la grippe), mais est-ce le mieux que nos gestionnaires de risques puissent faire ?
Pourquoi jusqu'à présent les gens n'ont-ils pas été correctement informés sur la manière de renforcer leur immunité ? Remédier à la faiblesse est la première étape de la prévention. La plupart des gens à qui je parle ne peuvent pas nommer cinq mesures pour protéger leur niveau d'immunité. Les vaccins sont bien sûr une mesure majeure, et bien qu'il n'existe actuellement aucun vaccin contre la souche Covid-19, un vaccin contre la grippe aidera les gens à ne pas être affaiblis par d'autres virus grippaux. Bien manger, ne pas fumer ou trop boire, dormir suffisamment et réduire le stress sont autant de comportements clés qui renforcent l'immunité. L'exercice et la forme physique sont essentiels. Pourquoi les autorités ne pensent-elles pas qu'il s'agit d'un meilleur conseil que de dire aux gens d'éviter de se toucher le visage ?
Le virus H1N1 a entraîné la perte de 575.000 vies au cours de la première année de circulation en 2009. Bien qu'il y ait eu des inquiétudes (d'autant plus que le vaccin n'était pas disponible avant la fin de la première année), il n'y a pas eu de confinements de précaution de masse ou d'étranglement de l'activité économique à l'échelle mondiale (qui se remettait à peine de la crise financière de l'année précédente). Pourquoi notre réaction actuelle est-elle si extrême par rapport au H1N1 ? Certains diraient que cela n'a pas affecté les pays riches de l'Ouest, mais c'est faux (il y a eu 60 millions de cas aux États-Unis, entraînant plus de 12.000 décès).
H1N1 a été normalisé. On l'a appelé grippe (grippe porcine), de sorte que les gens l'ont compris dans le contexte de la gestion des éclosions de grippe. Le COVID-19 est appelé virus – un coronavirus ! En termes de perception publique, nous pourrions aussi bien appeler cela la « peste corona ». Il existe de nombreuses souches de grippe et nous acceptons que la grippe ne disparaisse pas. Cela fait partie de la vie et, pour un trop grand nombre, la cause de la mort. Parfois, notre système de santé est submergé par des épidémies de grippe (comme le NHS britannique dans les jours qui ont précédé les élections britanniques en décembre 2019).
Les fabricants de vaccins essaient de prévoir les souches qui domineront lors de chaque saison particulière. Le COVID-19 ne disparaîtra pas mais deviendra probablement une souche de plus à considérer dans la loterie vaccinale. Nous devons normaliser notre vocabulaire afin que la panique de précaution de masse du public ne dépasse pas un certain seuil.
Je trouve toujours étrange de voir des gens avec des masques glisser négligemment leurs mains le long des mains courantes et des rampes. Des mesures de précaution sans aucun doute, mais si quelqu'un veut accueillir des virus dans son corps, le meilleur moyen de le faire est de toucher des objets dans les espaces publics avec ses mains.
Si jamais les autorités employaient sérieusement des professionnels des risques pour la santé, de grandes parties de nos espaces publics seraient modifiées pour réduire les risques d'exposition. De nombreuses portes intérieures sont inutiles ou pourraient facilement être ajustées pour éliminer le contact avec la poignée. Les boutons des transports en commun, des ascenseurs ou des robinets publics pourraient être rendus « faciles pour les articulations des doigts ». Il est bon d'amener les gens à se laver les mains fréquemment, mais s'ils doivent ensuite appuyer sur un bouton ou tourner une poignée, cela va en quelque sorte à l'encontre de l'objectif.
Si vous voulez vous amuser, regardez simplement le Risk-monger essayer de gérer le clavier d'un guichet automatique ou d'une gare avec juste le dos de son index droit. Ces boîtes de Pétri virales nécessitent un nettoyage constant en cas d'épidémie ; ne serait-il pas préférable de connecter les systèmes à nos téléphones ? Il serait logique que tous les paiements soient effectués via des téléphones ou des cartes bancaires (et des tapotements plutôt que des codes PIN) au lieu des billets et pièces favorables la propagation des microbes.
De telles mesures simples de réduction des risques pourraient répondre à un large éventail d'autres problèmes de santé publique, mais elles nécessiteraient une gestion proactive des risques.
Lors de l'épidémie de fièvre aphteuse au Royaume-Uni en 2001, toute personne se rendant dans des zones où se trouvait du bétail devait traverser un pédiluve. Il s'agissait d'un type de pare-feu de réduction des risques – un moyen de contrôler la contagion autour des plus vulnérables. Pourquoi alors, au moment de l'épidémie de COVID-19, il y a eu si peu de mesures de prévention similaires autour des zones vulnérables comme les maisons de repos ou les hôpitaux ?
La tragédie de la maison de soins infirmiers Life Care Center de Kirkland, dans l'État de Washington, va probablement coûter la vie à la grande majorité de ses résidents. Il s'agit là d'un excellent exemple de l'absence de toute mesure de gestion des risques. La sécurité était laxiste et les patients ne pouvaient être testés ou transportés à l'hôpital (et donc isolés) que s'ils étaient gravement malades. Cette folie fait que la débâcle du Diamond Princess à Yokohama ressemble à une croisière de luxe.
Mettre un désinfectant pour les mains à la réception n'est pas un pare-feu. Demander aux personnes vulnérables de rester à la maison n'est pas un pare-feu. Fermer les écoles et laisser les parents sans autre option que de laisser leurs enfants asymptomatiques à leurs grands-parents n'est pas un pare-feu. Ne tester que les très malades n'est pas un pare-feu. Quelle déraillement de train en matière de gestion des risques !
En 2001, les agriculteurs britanniques savaient comment protéger leur bétail ; deux décennies plus tard, pourquoi nos gestionnaires des risques ont-ils envoyé nos plus vulnérables, nos parents, à l'abattoir ?
Le Royaume-Uni a admis ne disposer que de 5.000 respirateurs dans tout le pays (l'Allemagne en a 25.000). Donc, si 100.000 citoyens britanniques âgés souffrant d'insuffisance respiratoire ou immunitaire contractaient le Covid-19, il ne serait pas inimaginable que 95 % d'entre eux ne survivent pas (sans tenir compte du grand nombre de personnes qui meurent même avec des respirateurs). C'est peut-être ce qu'un Boris Johnson plus sombre que de coutume a laissé entendre la semaine dernière lorsqu'il a déclaré que de nombreuses familles perdraient des êtres chers avant leur temps. Mais quelque part dans l'état d'esprit docile, le public britannique suppose que s'ils tombent malades, le NHS sauvera chacun d'entre eux.
Et si le public britannique apprenait la vérité : qu'étant donné le nombre de lits en soins intensifs disponibles et le nombre limité de respirateurs essentiels au traitement d'une épidémie de maladie respiratoire, leurs proches vulnérables auraient un taux de survie de 5 % s'ils étaient exposés au Covid-19 ? Je soupçonne en quelque sorte que si nos gestionnaires des risques pouvaient cesser de débiter des platitudes rassurantes et admettaient ce qui est ou n'est pas gérable, leurs citoyens adopteraient des mesures appropriées de réduction des risques (pare-feu) pour protéger leurs proches.
Dans les pays en développement présentant des carences évidentes en matière de santé publique, les enfants vivant à l'étranger tentent désespérément d'expatrier leurs parents (mais probablement pas au Royaume-Uni).
J'enseigne à mes étudiants qu'ils doivent avant tout comparer les meilleures pratiques (la conférence s'appelle « Common Sense », le bon sens). Au cours des dix semaines pendant lesquelles les autorités occidentales faisaient semblant de s'inquiéter de l'épidémie de coronavirus, n'auraient-elles pas dû évaluer comment d'autres, comme le gouvernement coréen, ont maîtrisé le Covid-19 ?
Les Coréens n'ont pas vaincu le coronavirus par un confinement de masse. Ils n'ont pas étranglé leur économie et torturé psychologiquement leurs citoyens. Au lieu de cela, ils ont développé une procédure de test pour le Covid-19, avec des kits de test produits en masse, et ont mené une campagne de grande envergure atteignant jusqu'à 15.000 tests par jour en quelques semaines. Ils ont instauré 43 centres de dépistage des coronavirus au volant.
En testant un grand nombre de personnes non symptomatiques, les Coréens ont pu ensuite isoler ceux identifiés à un stade précoce d'infection. Plutôt que d'enfermer des populations entières et d'entraîner des conséquences néfastes sur la société, les autorités coréennes ont traité les patients à domicile et pouvaient les suivre sur leur téléphone. Seulement 75 personnes sont mortes du Covid-19 en Corée.
Pourquoi les pays européens ne pourraient-ils pas envisager cette stratégie de réduction des risques avant d'appliquer la stratégie du verrouillage de précaution ? Quand les Européens en viendront-ils à reconnaître les conséquences dévastatrices de leur obsession monomaniaque pour la précaution comme outil politique ?
Bien que ces observations puissent sembler évidentes, notre obsession pour la précaution nous a aveuglés sur les mesures de base de réduction des risques et cette ignorance coûtera cher à la société occidentale. Mais cela se produit tous les jours dans de nombreux pays africains.
Que ce soit un signal d'alarme. Notre richesse a permis à l'ignorance de se propager alors que les activistes se frayaient un chemin vers des postes de pouvoir leur permettant de mettre en œuvre des outils politiques insensés qui minent la sécurité publique, le bien-être et la capacité de prospérer.
Les chiffres sont saisissants et vont empirer, mais je ne suis nullement alarmiste. Ce qui se passe avec le Covid-19 est vraiment horrible, mais cela passera. Et alors quoi ? Allons-nous retomber dans notre sommeil arrogant ou allons-nous nous réveiller et saisir à quel point notre existence est fragile ?
Cette fragilité se manifeste tous les jours en Afrique et nous avons hypocritement laissé passer des décennies en l'ignorant volontairement. Des milliers de personnes meurent chaque jour en Afrique, principalement des enfants, du paludisme. Comme une mère enterrant son enfant en Ouganda a la même valeur intrinsèque (dignité) qu'une victime du Covid-19 européenne, pouvons-nous maintenant accepter de cesser de regarder ailleurs ?
Les Africains ont subi des générations d'épidémies meurtrières, de crises facilement surmontables causées par de simples problèmes d'assainissement et de graves pénuries alimentaires exacerbées par l'idéalisme du culte de l'alimentation « saine » de l'Occident prospère. Au cours des six derniers mois, les agriculteurs d'Afrique de l'Est ont vu leurs récoltes décimées par les criquets et la légionnaire d'automne facilement évitables. Une famine est probable. Et nous, en Occident, nous nous inquiétons de l'approvisionnement en papier toilette !
Lorsque le Covid-19 passera, lorsqu'il deviendra simplement une souche de grippe de plus que l'industrie pharmaceutique aura contrôlée, les implacables fanatiques de l'environnement sortiront de leurs bunkers et retourneront à leurs campagnes dogmatiques contre la science et la technologie. Ils continueront de promouvoir la catastrophe agro-écologique et de l'imposer aux petits exploitants africains ; ils continueront d'affaiblir le développement économique ; ils continueront de promouvoir le poison catastrophique de la politique de précaution.
Oublierons-nous les vies perdues en 2020 ou allons-nous apprendre à protéger notre prospérité et à résister à ces forces destructrices de dogmes et cultes anti-scientifiques de riches ?
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David pense que la faim, le SIDA et des maladies comme le paludisme sont les vraies menaces pour l'humanité – et non les matières plastiques, les OGM et les pesticides. Vous pouvez le suivre à plus petites doses (moins de poison) sur Twitter et la page Facebook de Risk-monger.
Source : https://Risk-monger.com/2020/03/20/covid-19-a-failure-in-risk-management/