Agriculture biologique : un résumé du rapport sénatorial par l'IREF (M. Laurent Pahpy)
Glané sur la toile 504
Nous avions évoqué un point particulier du rapport d'information des sénateurs Alain Houpert et Yannick Botrel, fait au nom de la commission des finances du Sénat, « sur les financements publics consacrés à l'agriculture biologique » dans « Statistiques de l'Agence Bio : ils ont mis les pieds dans le plat ».
La présentation officielle du rapport ne reflète pas la richesse d'information et occulte des éléments importantsdu rapport :
« En 2018, le gouvernement présente son plan « ambition bio 2022 ». Doté de 1,1 milliard d’euros, il vise à convertir 15% de la surface agricole utile au bio d’ici 2022 et à assurer 20% de produits bio dans les repas servis en restauration collective. Fin 2018, seulement 7,5% des terres étaient consacrées au bio. La filière bovins-lait (avec 60% de surfaces en bio) et la viticulture sont les plus avancées. Mais les grandes cultures, comme les céréales, sont à la traîne. Le rapport dresse un bilan d’étape critique du plan « Ambition bio 2022 » soulignant que les objectifs ne pourront être atteints au mieux qu’en 2026. »
De même, le résumé est aussi politiquement correct que possible.
À l'IREF, l'Institut de Recherches Économiques et Fiscales : Pour la liberté économique et la concurrence fiscale », M. Laurent Pahpy a produit un résumé bien plus incisif, « Un rapport parlementaire dénonce enfin les désillusions subventionnées de l’agriculture "bio"... un an après l’IREF »
Le sommaire :
« - Les fondements biaisés de l’AB
- Un modèle plus vertueux que l’AC ?
- Des objectifs inatteignables
- Le rôle des subventions
- Le "manque de rigueur" de la planification et le rôle trouble de l’agence bio
- Un rapport audacieux, mais insuffisant »
Une partie de la conclusion :
« Le rapport parlementaire soulève de manière courageuse une bonne partie des fragilités et des défauts de l’AB. Il détonne face au discours "tout bio" de la classe politique.
Il y a un an, nous avions dénoncé les illusions subventionnées du "bio" dans notre rapport de l’Institut de recherches économiques et fiscales (IREF) qui relevait déjà une bonne partie de ces défaillances. Nous avions détaillé d’autres éléments qui invitent à une critique sur le plan tant de l’efficacité que de la légitimité, sur lesquels les sénateurs auraient pu aussi insister comme l’obscurantisme antibiotechnologies ou la publicité mensongère du label AB et son monopole intellectuel. Ils auraient pu aussi pousser la comparaison entre AB et AC au niveau des subventions (par exemple, le litre de lait « bio » est subventionné au moins 50 % de plus que le lait conventionnel).
[…]
Enfin, si les impasses du "bio" sont tant critiquées dans la première partie du rapport, pourquoi ne pas avoir poussé la réflexion sur le fondement même de la politique de promotion de l’AB plutôt que d’appeler à approfondir la planification et augmenter les subventions ?
Néanmoins, saluons ce pavé dans la mare. Espérons qu’il sera une première étape vers une remise en cause plus générale de la politique du "tout bio" et qu’il marquera le début d’un retour à la rationalité, à la science et à l’économie de marché sur les questions agricoles en France. »
On peut étendre la conclusion de la conclusion : c'est de toute l'Europe qu'il s'agit.