Pesticides : Mme Delphine Batho se fait moucher
C'est jour de questions sans débat à l'Assemblée Nationale ce mardi 4 février 2020.
Mme Delphine Batho se lance dans une diatribe en surfant sur le « référé » de la Cour des Comptes sur le(s) plan(s) Écophyto. C'est violent !
Question au @gouvernementFR suite au référé de la @Courdescomptes sur l'échec total du plan Ecophyto. Malgré 400 millions d'€ d'argent public, l'utilisation de pesticides est en ⬆️. L'#urgence pour la santé et la biodiversité impose l'interdiction #glyphosate #SDHI #pesticides pic.twitter.com/cBF7EHzfgR
— Delphine Batho (@delphinebatho) February 4, 2020
Rappelons que Mme Delphine Batho fut Ministre de l'Écologie, du Développement Durable et de l'Énergie de mi-2012 à mi-2013 et à ce titre co-responsable du fiasco dont elle se gausse aujourd'hui. Elle fait aussi partie de l'attelage hétéroclite qui tente d'ériger les fongicides SDHI en nouveau totem du militantisme anti-pesticides* (*de synthèse) pour remplacer le glyphosate.
C'est M. Laurent Nuñez, Secrétaire d’État auprès du Ministre de l'Intérieur, qui a répondu au nom du gouvernement. C'est cinglant.
Réponse cinglante de @NunezLaurent à @delphinebatho ce matin aux #QAG avec en prime une précision utile sur la part de pesticides #bio vendus en France. Changement de ton bienvenu du @gouvernement à l'égard des spécialistes de l'#ansesbashing ! #SDHI #agribashing pic.twitter.com/UQmrp3EAD2
— CSFL (@csfldefrance) February 4, 2020
« Je tiens à dire dans cet Hémicycle qu’il est hautement regrettable que des parlementaires s’en prennent à l’Anses, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail, alors que son expertise et son niveau d’indépendance ne sont plus à prouver. Si les parlementaires ne font plus confiance à la science, ne savent plus distinguer les notions de risque et de danger, où allons-nous ? […] Je sais que, pour certains, tous les moyens sont bons pour interdire tous les produits phytosanitaires […] Faut-il rappeler que près de 25 % de la quantité totale de substances actives est constituée de produits dits naturels, utilisables en agriculture biologique ? »
Et de conclure :
« Le président de la République a dit que notre agriculture était une agriculture d’excellence, qui doit certes bouger, mais également être défendue haut et fort. »
On aimerait cependant qu'il y ait des actes et une révision de quelques postures malencontreuses.
Mme Delphine Batho a pu répliquer :
« Les agriculteurs sont eux aussi victimes de ces produits, qui affectent leur santé. À écouter votre réponse, on peut se dire que, malheureusement, le lobby des pesticides a de beaux jours devant lui ! Vous direz au ministre de l’agriculture de réviser ses fiches puisque, par exemple, en ce qui concerne les néonicotinoïdes, ce n’est pas ce gouvernement qui les a interdits mais le Parlement, à l’encontre d’un exécutif qui ne voulait rien faire. Il en est de même s’agissant de la science : je rappelle que le Centre international de recherche sur le cancer, dépendant de l’Organisation mondiale de la santé, a classé le glyphosate comme cancérogène probable, et qu’il n’appartient ni au gouvernement français ni à l’ANSES de s’asseoir sur une décision du CIRC et de l’OMS. En tout cas, hélas, chacun aura compris le sens de votre réponse : tout continue comme avant et la santé publique demeure secondaire. »
Les outrances étaient de sortie... comme l'ignorance. Quand on veut faire la leçon au ministre de l'agriculture, mieux vaut ne pas se planter soi-même. Non, l'OMS a contredit le CIRC...
Et on attend de Mme Delphine Batho qu'elle s'investisse avec autant de vigueur pour l'interdiction de tous les autres agents classés cancérogènes certains ou probables…