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Agriculture, alimentation, santé publique... soyons rationnels

Le Nigeria se prépare pour deux cultures GM pour la campagne 2020

9 Février 2020 , Rédigé par Seppi Publié dans #Afrique, #OGM

Le Nigeria se prépare pour deux cultures GM pour la campagne 2020

 

Nkechi Isaac*

 

 

 

 

Le Nigeria a fait des progrès importants dans le domaine de la biotechnologie agricole en 2019 en approuvant deux cultures génétiquement modifiées (GM) – le cotonnier et le niébé Bt résistants à des ravageurs – qui sont très importantes pour le développement économique et la chaîne de valeur alimentaire du pays. Maintenant, il se prépare à mettre ces cultures en terre pour la campagne 2020.

 

L’adoption du cotonnier Bt devrait aider à relancer l’industrie textile comateuse du Nigeria, qui s'est considérablement réduite depuis son apogée, quand elle employait plus de 450.000 personnes dans plus de 180 usines et contribuait à hauteur de quelque 20 % au produit intérieur brut (PIB) du pays. Il ne reste que 25 entreprises et elles fonctionnent en dessous de leur capacité, ce qui entraîne d'énormes pertes économiques.

 

De même, le niébé est l'une des cultures vivrières de base les plus importantes au Nigeria, où il est communément appelé « viande du pauvre » en raison de sa capacité à fournir une teneur élevée en protéines à un coût plus bas que la viande, la volaille ou le poisson. Le Nigeria est le plus grand consommateur de niébé au monde, mais les agriculteurs n'ont pas été en mesure de répondre à la demande en raison des pertes de récoltes liées à un ravageur. En conséquence, le pays doit importer 500.000 tonnes par an – à hauteur de 20 milliards de nairas – pour répondre à une consommation annuelle d'environ 3,6 millions de tonnes.

 

Grâce à la modification génétique, des scientifiques nigérians ont introduit un gène de Bacillus thuringiensis (Bt) dans le niébé, lui conférant avec succès une protection à 100 % contre l'insecte destructeur Maruca vitrata. Le cotonnier Bt, quant à lui, offre une résistance inhérente au ver de la capsule dévastateur, qui peut entraîner des pertes de rendement allant jusqu'à 60 pour cent.

 

Les attentes sont élevées pour les deux cultures et les préparatifs actuellement intenses pour produire les deux espèces commercialement au cours de la prochaine campagne.

 

 

Préparer les agriculteurs aux cultures GM

 

Le Dr Ogbonnaya Onu, ministre de la science et de la technologie, a déclaré que l'approbation et l'adoption des nouvelles variétés montrent que le Nigeria a rejoint le comité des nations dans le domaine du développement et de l'adoption de cultures transgéniques et est donc prêt à développer son secteur agricole. Il a noté que le gouvernement adoptera des mesures politiques pour améliorer l’accès de la communauté agricole aux produits et à la technologie afin de faciliter une adoption immédiate et à grande échelle.

 

Le gouvernement et les organisations civiles fournissent également aux agriculteurs les informations, l'éducation et les compétences nécessaires pour commencer efficacement la production dès le début de la saison. Plusieurs entités, dont l'Institut de Recherche Agricole (IAR), l'Agence Nationale de Développement des Biotechnologies (NABDA) et la Fondation pour les Technologies Agricoles en Afrique (AATF), entre autres, ont constamment renforcé les capacités des agriculteurs dans toutes les régions de production de ces cultures.

 

Le Dr Alex Akpa, directeur général par intérim de la NABDA, a déclaré que les agriculteurs ont été directement impliqués dans les essais au champ, ce qui leur a donné la possibilité de cultiver des plantes génétiquement modifiées aux côtés des plantes conventionnelles pour observer la différence de rendement et également acquérir de l'expérience.

 

En 2019, plus de 2.500 agriculteurs ont été spécialement formés à la culture du cotonnier Bt, un nombre qui passera à 5.000 cette année et à 7.500 à 10.000 d'ici 2021, a-t-il déclaré. « Les sociétés semencières seront donc impliquées et les agriculteurs seront correctement formés et dotés de la capacité de produire les cultures au cours de la prochaine campagne », a-t-il ajouté.

 

 

Le rôle des entreprises semencières

 

Le gouvernement a toujours soutenu que les entreprises semencières locales se chargeront de la multiplication et la distribution de semences locales pour les rendre accessibles aux agriculteurs.

 

S'exprimant lors d'une récente conférence de presse sur le statut du niébé Bt récemment approuvé et les plans pour l'avenir, le professeur Mahammad Ishiyaku, chercheur principal du projet niébé PBR (pod borer résistant – résistant à la foreuse des gousses) à l'Institut de Recherche Agricole (IAR) de Zaria, a déclaré que toutes les sociétés semencières qui seront impliquées seront profilées sur la base de leur capacité à livrer et à diffuser ces semences dans les coins et recoins sélectionnés des zones de culture du niébé du pays.

 

« La commercialisation sera fondée sur les sociétés semencières et il y a des sociétés semencières candidates qui ont déjà manifesté leur intérêt à participer au processus de commercialisation. Cela va être exhaustif », a-t-il dit.

 

Il a expliqué en outre que les sociétés semencières ont leurs distributeurs dans divers endroits, y compris dans les zones rurales, ce qui facilitera l'achat des semences améliorées pour les petits exploitants agricoles.

 

Onu a déclaré que Mahyco dirigera la distribution du cotonnier Bt et enseigne déjà aux entreprises semencières et aux agriculteurs les normes et spécifications pour la multiplication des semences. Les agriculteurs locaux et les entreprises semencières seront appelés à mener les opérations dès qu'ils deviendront autonomes dans le déploiement de la technologie.

 

 

Le côté réglementaire

 

Le Dr Rufus Ebegba, directeur général de l'Agence Nationale de Gestion de la Biosécurité (NBMA), a déclaré que toutes les cultures GM qui avaient été examinées et approuvées par l'agence de réglementation des biotechnologies étaient saines et sûres pour l'utilisation et la commercialisation dans le pays.

 

Cependant, l'agence continuera de surveiller le processus pour garantir une application sûre de la technologie car il s'agit d'une innovation relativement nouvelle qui devrait être suivie de près du point de vue de la sécurité des Nigérians et de l'environnement, a-t-il noté.

 

De plus, le Nigeria a des réglementations qui exigent que tous les produits GM soient étiquetés pour permettre aux consommateurs de choisir librement les produits qu'ils souhaitent acheter. L'étiquetage n'est pas destiné à stigmatiser le produit, mais est effectué uniquement à des fins d'information, a-t-il déclaré.

 

Le professeur Bamidele Solomon, ancien directeur général de la NABDA et président du Ife Biotechnology Group (IBG) à l'Université Obafemi Awolowo, a déclaré que la biotechnologie moderne fournit à la nation des outils pour améliorer les caractéristiques du matériel génétique des cultures afin d'augmenter les rendements de manière compatible avec le bien-être de l'homme et de l'environnement. Il a souligné qu'il est important que les agriculteurs et les consommateurs africains puissent bénéficier de possibilités, d'une productivité et d'une efficacité accrues, et que la commercialisation des cultures GM dans les pays africains peut entraîner une baisse des coûts alimentaires.

 

Les cultures GM pourraient aider à nourrir les personnes affamées, a-t-il dit, notant qu'il serait honteux que les préoccupations des occidentaux bien nourris, y compris celles liées au commerce, empêchent cette technologie de bénéficier aux pauvres.

 

______________

 

https://allianceforscience.cornell.edu/blog/2020/01/nigeria-gears-up-for-two-gmo-crops-in-the-2020-planting-season/

 

 

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L
https://www.contrepoints.org/2020/02/12/364164-ogm-le-marteau-pilon-du-conseil-detat-sabat-sur-linnovation-i
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I
@Seppi<br /> <br /> Ceci peut-il vous aider ?<br /> <br /> https://www.over-blog.com/faq/customize-design
S
@ lil le mercredi 12 février 2020 à 14:25<br /> <br /> Bonjour,<br /> <br /> Merci pour votre commentaire.<br /> <br /> Je suis l'auteur de cet article. Quand je saurai comment faire, je modifierai ma page d'accueil pour préciser mon identité.
M
Bonjour, merci pour cette information. Vous devriez la faire parvenir à Mme Lucet. Les Africains ne s'en sortirons que s'ils content sur eux et ne pas dépendre des ONG qui vivent sur leurs malheurs et notre argent.
Répondre
I
Surtout pas Marc, j'imagine bien le documentaire d'Elise Lucet<br /> <br /> "Aujourd'hui dans Envoyé Spécial, nous irons en Afrique où les industries semancières ultra-capitalistes et assoiffées d'argent au point que leurs actionnaires ont un portefeuille àla place du coeur comme le montre cette radio de la poitrine d'un actionnaire que l'hôpital nous a permi de consulter, cherchent à étendre leur Empire au mépris des paysans locaux. Ces pauvres paysans [montre une image de paysans éthiopiens des années 80 mourrant de faim] affamés se jettent dans les bras de ces entreprises qui promettent de leur donner des cultures prospères. Nous voyons ici un paysan du Nigéria qui cultive le coton BT. Le paysan dit dans osn dialecte nigérian qu'ile st content, Elise Lucet traduit par "Il dit que les entreprises ont envoyé des mercenaires lui mettre un couteau sous la gorge pour qu'il signe un contrat avec elle pour planter le cotonnier GM de Monsanto.".