Catherine Regnault-Roger dans l'Opinion : « La peur des OGM en Europe a été fabriquée de toutes pièces »
Glané sur la toile 478
Il est venu dans la foulée de la projection de Food Evolution à l'initiative – fort bienvenue et appréciée – du député Jean-Baptiste Moreau. « Il », c'est « La peur des OGM en Europe a été fabriquée de toutes pièces » de Mme Catherine Regnault-Roger. C'est à lire car bien des vérités fort dérangeantes nous sont rappelées.
Extrait :
« Que s’est-il passé en Europe pour que s’installe cette panique au milieu des années 1990 ?
La peur a été fabriquée de toutes pièces, et il y a de nombreux responsables. Au premier rang de ceux-ci, Greenpeace qui en a fait un fonds de commerce. Après la fin des essais nucléaires français à Mururoa, Greenpeace a dû se trouver un nouveau thème porteur pour contrer la fuite des donateurs. Les OGM ont été cyniquement vus comme une planche de salut. Bruno Rebelle, qui fut directeur exécutif de Greenpeace en France à partir de 1997, l’a dit ouvertement : "Nous n’avons pas peur des OGM (...). Ils sont peut-être une merveilleuse solution pour un certain type de société, mais justement, c’est le projet de société dont nous ne voulons pas." Greenpeace a ciblé les OGM en surfant sur la peur qu’avait engendrée la crise de la vache folle. La Une de Libération fin 1996, titrant "Alerte au soja fou", a eu un effet dévastateur. Un faisceau d’attitudes convergentes a encouragé la défiance envers les OGM : le choix marketing de Carrefour d’étiqueter ses produits "sans OGM" comme si c’était dangereux, les atermoiements de l’Institut national de la recherche agronomique (Inra) et des syndicats agricoles partagés ou hésitants, ou le "deal" politicien passé en 2007 entre le président Sarkozy et les Verts lors du Grenelle de l’environnement (abandon des campagnes des ONG contre le nucléaire en échange de l’interdiction totale des plantes OGM et des expérimentations en plein champ). Et, à partir de 2008, les gouvernements français successifs ont franchement œuvré pour entraver le développement des biotechnologies végétales agricoles. »
Bon, ce n'est pas tout ! Il faut maintenant ramasser la vaisselle cassée et, surtout, remettre la France et plus généralement l'Europe sur les rails de l'optimisme, de la confiance et du progrès, en particulier s'agissant des nouvelles techniques d'édition du génome :
« Faute d’avoir mis ces techniques à la disposition de nos agriculteurs, nous consommerons ce que le monde produira ailleurs et mieux que nous. Et nous pleurerons notre indépendance biotechnologique et alimentaire perdue ! »