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Agriculture, alimentation, santé publique... soyons rationnels

Mme Agnès Ricroch dans l'Opinion : la liberté de chercher n'existe plus, celle de parler de biotechnologies agricoles, etc. non plus

5 Janvier 2020 , Rédigé par Seppi Publié dans #OGM, #critique de l'information

Mme Agnès Ricroch dans l'Opinion : la liberté de chercher n'existe plus, celle de parler de biotechnologies agricoles, etc. non plus

 

Glané sur la toile 457

 

 

Dans la série « France, que fais-tu de ta liberté ? », Mme Emmanuelle Ducros, de l'Opinion, a donné la parole à Mme Agnès Ricroch, enseignant-chercheur à AgroParisTech et à l’Université Paris-Sud, professeur adjoint à la Pennsylvania State University (États-Unis), etc.

 

Cet « Agnès Ricroch: "Des pans de la recherche française sont devenus tabous, la liberté de chercher n’y existe plus" » n'est vraiment pas dans l'air du temps, enfin de ce 2 janvier 2020 où s'échangent les meilleurs vœux empreints d'espoirs et d'optimisme.

 

Mais qu'importe : c'est un coup de semonce qui serait salutaire s'il était entendu et, surtout, suivi d'effets.

 

Le constat, comme on dit, est accablant. Il ne date pas d'hier, mais le voici encore une fois, sous forme condensée et structurée, la focale s'ouvrant sur d'autres sujets comme les vaccins :

 

« Cependant, il existe des domaines devenus des tabous. Des repoussoirs politiques. C’est le cas de la recherche sur le clonage, ou sur les OGM, ma spécialité. La recherche française est en situation de blocage quasi-complet. Sa créativité est entravée, bridée, alors qu’elle a prouvé, par le passé, qu’elle pouvait être extrêmement fertile. Dans les laboratoires français, avant que les OGM ne soient ostracisés, on mettait au point des maïs avec une meilleure utilisation de l’azote dans le but de moins polluer les nappes phréatiques par les nitrates et de réduire les gaz à effet de serres ! Ils ont été vandalisés. La liberté de chercher a quasi disparu dans ce domaine, elle s’oriente sur d’autres outils.

 

[…] Plus question de parler de brevets. Cela revenait, dans cette interprétation, à privatiser le vivant. Et qu’importe si ce n’est pas le vivant en lui-même mais des constructions à partir de matière vivante qui auraient pu être brevetées, et pour une dure limitée. Tant pis, aussi, si […]

 

[…]

 

Des chercheurs français ne trouvent plus de places dans les laboratoires où ils font l’objet de pressions pour qu’ils en soient écartés. De la même façon, l’expression dans les médias est devenue très compliquée. Là encore, des chercheurs sont dissuadés par leur hiérarchie de s’exprimer. Ce qui se passe est préoccupant. […]

 

La France a cessé de considérer les biotechnologies comme des outils, dont on peut produire des connaissances, trouver des solutions ou des parties de solutions à des problèmes cruciaux[...]. »

 

Et, en conclusion :

 

« […] Je n’aime pas l’application détournée du principe de précaution, mais je voudrais le brandir ici : prenons bien garde à ce que la France n’éteigne ses lumières et retombe dans l’obscurantisme. »

 

Il n'y a qu'une chose à ajouter : il faut lire cette analyse.

 

Et, pour certaines « parties prenantes » – au premier chef le gouvernement et les pouvoirs publics, les instances dirigeantes des institutions de recherche et les médias – prendre les décisions qui s'imposent.

 

Retomber dans l'obscurantisme... bon, après tout... Mais tomber dans le sous-développement faute d'avoir participé aux efforts de recherche et de développement et mettre l'avenir de nos enfants et petits-enfants entre les mains de Nations plus dynamiques dont la charité ne sera pas gratuite, c'est une autre chose.

 

 

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A
F.D.Roosevelt : La seule chose dont on doit avoir peur, est la peur elle-même! Depuis 20ans en France sur les biotechnologies on est morts de trouille...Merci à A.Ricroch d'avoir rappelé cette situation archaique
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S
@ André le dimanche 05 janvier 2020 à 18:45<br /> <br /> Bonjour,<br /> <br /> Merci pour la citation.<br /> <br />
M
Bonjour, cela est extrêmement grave; mais cela a commencé avec Mr J. Bové et son action négative envers les OGM. Il a joué Brutus assassinant son père César ! Le père de ce monsieur était chercheur à l'INRA sur les OGM ! Je me suis toujours demandé si cela ne faisait pas le jeu de certains de voir l'agriculture Française décliner au point de subir leurs importations de technologies ou pire des produits agricoles de base (viande, céréales, lait, …) mais avec leurs spécificités (hormones, antibiotiques, phyto non homologués en France, …)
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S
@ Marc le dimanche 05 janvier 2020 à 17:05<br /> <br /> Bonjour,<br /> <br /> Merci pour votre commentaire.<br /> <br /> Je ne me suis pas penché sur l'évolution historique.<br /> <br /> Mais il est assez clair que Bové fils a mal négocié son Œdipe. Quant à l'intérêt des pays exportateurs, il est clair, mais ils n'ont pas besoin d'aiguillonner les opposants aux technologies : ces opposants sont des idiots utiles hélas d'une grande efficacité.
J
Très bien cette expression.Elle dit tout haut ce que l'on devine.Plusieurs chercheurs partageant son avis peuvent ils faire passer avec elle une tribune dans le Monde ? Si c'était refusé la faire circuler..<br /> Bon dimanche
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S
@ Il est là le lundi 06 janvier 2020 à 08:06<br /> <br /> Bonjour,<br /> <br /> Merci pour votre commentaire.<br /> <br /> Prendre la parole est effectivement devenu problématique pour bon nombre de chercheurs.<br /> <br /> Quant au sombre avenir de la France, on peut penser qu'un jour ou l'autre, on comprendra. Les options qui se prennent aujourd'hui en matière d'agriculture -- de production alimentaire -- ne sont pas irréversibles (c'est différent, notamment de la politique énergétique). Ce sera dur de remonter la pente, mais ce n'est pas infaisable.<br /> <br /> Pour le CETA, je vous rappelle que les agriculteurs canadiens, particulièrement les éleveurs québécois, se plaignent… la situation n'est pas simple. Malheureusement, la profession agricole est focalisée sur la viande.
S
@ jean (email) le dimanche 05 janvier 2020 à 22:38<br /> <br /> Bonjour,<br /> <br /> Merci pour votre commentaire.<br /> <br /> Danone (Dannon aux USA) est très impliqué dans le lait et le yaourt bio. Il avait acquis Stonyfield, une entreprise très militante, mais l'a revendu pour pouvoir acquérir WhiteWave Foods (littéralement les aliment de la vague blanche), plus gros, sans encourir les foudres des lois antitrust.<br /> <br /> M. Faber n'allait tout de même pas défendre les producteurs contre une "association" qui le lui aurait fait payer...<br /> <br />
S
@ jean (email) le dimanche 05 janvier 2020 à 22:38<br /> <br /> Bonjour,<br /> <br /> Merci pour votre commentaire.<br /> <br /> Danone (Dannon aux USA) est très impliqué dans le lait et le yaourt "bio". Il avait acheté Stonyfield, une entreprise très militante, et l'a revendue à Lactalis pour pouvoir acquérir WhiteWave Foods, une entreprise plus grosse, sans encourir les foudres des lois antitrust.<br /> <br /> M. Faber n'allait tout de même pas défendre ses producteurs contre une "association" qui le lui aurait fait payer...
S
@ un physicien (email) le dimanche 05 janvier 2020 à 18:19<br /> <br /> Bonjour,<br /> <br /> Merci pour votre commentaire et le rappel.<br /> <br /> La tribune peut être lue ici :<br /> <br /> https://www.pseudo-sciences.org/La-culture-scientifique-est-a-reconquerir
S
Jean le dimanche 05 janvier 2020 à 13:39<br /> <br /> Bonjour,<br /> <br /> Merci pour votre commentaire.<br /> <br /> C'est certainement à étudier. Mais le résultat sera que ces chercheurs seront tricards au Monde (ou dans tout autre journal dont on dénoncerait la ligne éditoriale), y compris pour des articles que celui-ci accepterait normalement de publier.