Délires antispécistes : pour protéger les chevaux de la pollution... exposons-y les enfants !
L'illustration du Parisien ne pouvait être que flatteuse.
Tout est bon en ce moment pour racoler des voix pour les prochaines municipales... À Rouen, les élus ont proposé de mettre en place à la prochaine rentrée scolaire un « équibus », un ramassage scolaire en calèche tractée par un cheval... mais aussi muni d'une assistance électrique. Cela fait suite à un appel à projets citoyens et est soutenu notamment par les élus Verts.
« Seulement voilà », écrit le Parisien dans "A Rouen, la calèche de ramassage scolaire s’attire les foudres des antispécistes", « pour Manu Tritz et sa compagne Stessy, habitants de la ville voisine de Sotteville, "cette mesurette qui fait bien sur le papier oublie simplement de poser la vraie question : celle du bien-être animal" ».
Ils ont donc lancé une pétition sur Mes Opinions. Elle approche des 35.000 signatures, sans doute en partie grâce à l'écho que lui ont procuré des médias pour qui ce genre d'« information » relevant de la rubrique des chiens écrasés est pain bénit.
L'illustration de la pétition ne pouvait être que dramatique.
Les lanceurs de pétition écrivent notamment :
« Même si nous comprenons et partageons la volonté de proposer un modèle alternatif pour réduire la pollution, nous invitons les différents partenaires à revoir leur position en prenant en compte l’ensemble des paramètres.
Parmi ceux-ci, l’un fait cruellement défaut : c’est la prise en compte du bien-être animal.
Comment peut-on simplement imaginer un seul instant que les deux chevaux prévus puissent s’épanouir dans un environnement urbain, au milieu de la circulation ? En dehors de l’aspect accidentogène (rappelons si besoin que le cheval ne sera pas protégé par un habitacle), mettre ces animaux sur le bitume pour les obliger à fournir un effort au milieu des gaz d’échappement revient à nier leurs besoins fondamentaux et à mettre en péril leur santé mentale et physique. Ceux-ci n’ont pas vocation à sacrifier leur bien-être au nom d’un marketing "écolo" à moindre coût.
Nous nous épargnerons la peine de citer les considérations « philosophiques », quoiqu'elles valent leur pesant de cacahuètes. Il faut sauver ces pauvres chevaux... donc :
« Il existe d’autres solutions non-polluantes mises en place d’ailleurs dans d’autres communes (pédibus, vélobus,…). »
Résumons : pour ne pas obliger les chevaux « à fournir un effort au milieu des gaz d’échappement », exposons-y les enfants ou, à la rigueur, le pédaleur d'un vélobus...
Outre les quelque 35.000 signatures – dont Mes Opinions produit une liste avec juste les prénons... ou rien du tout – il y a quelque 1.850 commentaires.
Le hasard a toutefois fait que nous avons trouvé celui-ci en tête de liste lors de notre visite :
« Retournons à l’âge des cavernes ! Pas d’école, pas d’élève à transporter. »
Pas sûr qu'il faille compter la signature correspondante, préalable à la possibilité d'écrire un commentaire, comme un soutien...
On se consolera en se disant que les signataires représentent quelque 0,05 % de la population française à protester contre « l'asservissement » de l'animal et à souscrire à l'asservissement éventuel de l'animal humain chargé de pédaler.
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Mais le Parti Animaliste a fait 2,16 % aux dernières élections européennes.
Mais on peut aussi frémir en lisant sur le Mail Online britannique : « Aggressive' animal rights activists target blind man, 30, for keeping a guide dog that they claim should be 'running free in the fields' » (des militants "agressifs" des droits des animaux s'en prennent à un aveugle de 30 ans parce qu'il a un chien-guide qui, selon eux, devrait "courir librement dans les champs"). En résumé :
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Jonathan Attenborough, 30 ans, de Fife, compte sur son labrador Sam hautement qualifié
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Des gens qui prétendent être des défenseurs des droits des animaux ont dit qu'il ne devrait pas avoir de chien-guide
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Il a prétendu qu'on lui avait dit que les chiens devraient courir librement dans les champs et non rester assis dans les cafés.
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Lors d'un deuxième incident dans un bar de Portsmouth, une femme "agressive" l'a qualifié de "cruel"