Quo vadis, res publica ? L'arrêté illégal du maire deLangouët récompensé par une Marianne d'Or !
Nous apprenons avec stupeur, tremblements et colère que M. Daniel Cueff, maire de Langouët, s'est vu remettre une Marianne d'Or de la République pour « son » arrêté anti-pesticides.
Nous ne nous lasserons pas de rappeler que cet arrêté entendait exclure les pesticides* (* de synthèse) des terres à moins de 150 mètres des parcelles contenant un lieu de vie ou de travail (ce qui revient à interdire quasi totalement la protection des cultures sauf à disposer d'une solution « biologique ») ; et que cet arrêté lui a été remis clés en mains par une association activiste.
Les Marianne d’or de la République ont été créés en 1984 (l'année du célèbre roman...) par Edgar Faure et un journaliste, Alain Trampogliéri, pour, selon Wikipedia, honorer « les communes de métropole et d'Outre-Mer qui méritent que leurs initiatives, actions, politiques soient connues et reconnues, et deviennent une référence au niveau national. »
Les Marianne d'or du développement durable ont été créées en 2007lors du Grenelle de l'Environnement pour distinguer des collectivités locales d’une part, et des entreprises ou institutions d’autre part.
M. Daniel Cueff se voit ainsi récompensé pour la prouesse suivante :
« Environnement et santé d’abord !
Monsieur le Maire de Langouët estime que c’est une responsabilité municipale de protéger la santé de ses concitoyens, surtout quand l’Etat n'assume pas cette compétence. Il a pris le premier arrêté municipal de France pour limiter l’épandage de pesticide dans sa commune (retrait de 150 mètres des zones habitées). Arrêté cassé par le tribunal administratif, mais imité depuis par une centaine de maires. Deux communes ont même vu leur arrêté confirmé par un autre tribunal. »
Le jury était, paraît-il, composé d’architectes, notaires, médecins, avocats, curés. Ouest France ajoute : « Des fonctions incontournables dans toutes les villes de France, souligne Alain Trampoglieri. » Ah oui ? Des curés dans un pays à la laïcité épidermique ?
On ne peut qu'être consterné de voir que des hommes de loi – notaires et avocats – et d'autres personnes censées être d'un niveau intellectuel élevé aient pu distinguer une action illégale.
Du reste, ont-ils souscrit à la bœuferie de la dernière phrase ? Depuis quand un juge confirme-t-il une situation faisant litige dans une décision en référé ?
Mais ce n'est pas tout ! Wikipedia nous apprend aussi :
« Les Marianne d'Or sont remises chaque année dans les locaux du Conseil constitutionnel, en présence de son président, Jean-Louis Debré [maintenant M. Laurent Fabius], et d’Alain Trampogliéri, secrétaire général du concours. »
Un trophée remis dans les locaux du Conseil Constitutionnel pour un acte illégal et que son auteur savait illégal ?
Quo vadis, res publica ?
Il est vrai que dans une déclaration à l'évidence préparée d'avance, notre Président de la République a réussi l'exploit de soutenir, par application du principe maintenant bien connu du « en même temps », « les préfets qui font respecter les lois » et le maire « dans ses intentions ».
L'incivisme se propage !
De quoi mettre les trophées en perspective...
Puisqu'on est sur ce sujet, un gazouilleur a eu la présence d'esprit de sauvegarder un exploit de la page Facebook de la commune de Langouët, apparemment vite supprimé.
(Source)
Dans le fil :
La censure est évidente... Il y a des réponses à des commentaires évaporés... Le contenu de la page est tout aussi problématique : une page communale dédiée à la propagande...