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Agriculture, alimentation, santé publique... soyons rationnels

Paris Match se penche sur l'agribashing avec « Agricultrices, les mal-aimées »

12 Novembre 2019 , Rédigé par Seppi

Paris Match se penche sur l'agribashing avec « Agricultrices, les mal-aimées »

 

Glané sur la toile 438

 

 

On peut contester le titre, « Agricultrices, les mal-aimées », de ce long article de Paris Match. Car, comme nous l'avons vu dans un article précédent, les agriculteurs jouissent d'une bonne image dans la population française.

 

Toutefois, l'agribashing est malheureusement une réalité. Mais c'est le fait d'une minorité agissante fort bien connectée et fort en vue.

 

Il y a même un agribashing gouvernemental – n'est-ce pas M. le Ministre Didier Guillaume, vous qui, en faisant la promotion de la biodynamie, dénigrez implicitement l'agriculture qui nous nourrit ? Et politique – là on a l'embarras du choix...

 

C'est le fait aussi de ces gens de peu qui ont le privilège d'occuper des créneaux dans les médias – sur des chaînes de télévision, à la radio, dans les journaux – et qui en abusent.

 

En outre, selon l'aphorisme d'Umberto Eco, « les réseaux sociaux ont donné le droit à la parole à des légions d'imbéciles qui avant ne parlaient qu'au bar et ne causaient aucun tort à la collectivité ». Et il y a les comportements peu glorieux, dans la vie de tous les jours, de gens ignorants des réalités de l'agriculture – celle qui pourtant les nourrit – dont beaucoup sont en fait intoxiqués par la désinformation.

 

Mais on sait les dégâts que peuvent causer une minorité dans la société et sur le moral des gens.

 

L'initiative prise par Paris Match n'en est que plus bienvenue.

 

Un grand merci à M. Arnaud Bizot pour une série de portraits et un panorama du métier et de la vie d'agricuteur/trice.

 

Tout est juste, à une exception près : non, « sans [les aides PAC], la baguette de madame coûterait 3 euros » est faux.

 

En effet, la France perçoit près de 9 milliards d'euros au titre des aides (le plus gros montant de l'Union Européenne, en relation avec l'importance de son agriculture). Cela représente la gigantesque (ironie) somme de 134 euros par habitant et par an... ou 37 centimes d'euro par jour. Les aides PAC sont une source d'hystérie dans notre société, et même les agriculteurs/trices se laissent prendre.

 

 

(Source)

 

 

Nous ne résisterons pas à reproduire le premier portrait :

 

« Céline Vannier, chef d’exploitation depuis 2015 à Harcourt (Eure), n’écoute plus les infos à la radio lorsqu’elle conduit son tracteur. Plus précisément – lâchons le mot qui fâche – son "pulvé", le pulvérisateur qui "traite" son blé et ses betteraves avec des produits phytosanitaires. "A longueur de flashs, on nous montre du doigt. On dit n’importe quoi et tout le monde croit qu’on traite par plaisir. C’est pas vraiment mon truc, de tuer les gens !"

 

Alors elle met de la musique, ça lui rappelle son adolescence fêtarde, ses hivers comme saisonnière à Val-Thorens et ses étés sur la côte atlantique, à des années-lumière d’une vie d’agricultrice. Ses grands-parents et ses parents tenaient la ferme, Céline s’y rendait le moins possible. "Je vivais à Aubervilliers, je bossais dans un hôtel. La ferme, mes deux sœurs ne voulaient pas en entendre parler. Elles m’ont élue volontaire ! Mon père était ravi." Au début, les exploitants du coin l’ont prise pour "une belette". "C’est toi qui t’installes ? Tu vas faire la compta ?"

 

Il faut la voir, aujourd’hui, mener son arracheuse de betteraves, 12 mètres de long. "Sur les ronds-points, c’est chaud !" Et son pulvé, 36 mètres d’envergure. Et les outils de l’atelier de réparation, dignes d’un stand de formule 1. Vidanges, soudures, tableaux électriques, joints divers, elle répare tout. Tous sont bluffés, à commencer par sa conjointe, Stéphanie, employée dans un McDo. Elle a porté leurs deux enfants, Lucas, 2 ans, et Baptiste, 4 ans, fiers de maman sur son "cratcteur". »

 

Pourquoi celui-là ? Parce que... la passion du métier, sa variété et, surtout, le regard admiratif des enfants sur leurs parents et le métier de leurs parents.

 

 

 

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