Quelques articles sur Agriculture et Environnement à ne pas manquer
Glané sur la toile 423
À vrai dire, il ne faudrait en manquer aucun ! Voici donc une petite sélection.
Cet article a pour chapô :
Il est question ici du Cash Investigation du mardi 18 juin 2019 ayant eu pour thème « Multinationales : hold-up sur nos fruits et légumes », aux dires de Mme Élise Lucet herself une « incroyable enquête de Linda Bendali ». Nous avions écrit à l'époque : « "...incroyable" en effet... au premier degré : peu croyable par son manque de vraisemblance. »
M. Gil Rivière-Wekstein l'aborde sous un autre angle :
« Aveuglés par son discours anti-entreprise, Élise Lucet et son équipe ont déroulé le tapis rouge à Kokopelli, alors que son fondateur tient des propos antisémites et complotistes. »
En fait, pour le complotisme, le fils est le digne successeur de son père. Ce Cash... nous en a apporté une démonstration hallucinante. M. Gil Rivière-Wekstein en a retranscrit les « meilleurs » moments accompagnés du nécessaire décryptage.
Ce Cash... a-t-il été un crash médiatique ? Assurément, mais pas que... Peut-on imaginer que des gens doués de raison, raisonnables, puissent retenir au montage des propos et des allégations aussi extravagants. Pour Cash, il n'y a pas de limite :
« Car, en effet, cette mise en valeur inconditionnelle de Kokopelli par Élise Lucet pose un problème de fond à propos d’un certain type de journalisme d’investigation. Surtout lorsque l’on découvre que la réalisation de "Cash Investigation", émission créée en 2011 par Élise Lucet et Luc Hermann, a été confiée à la société de production Premières Lignes, fondée par Paul Moreira et… Luc Hermann. Or, Premières Lignes doit s’assurer que le produit "Cash Investigation" réponde à des critères bien particuliers, dans l’objectif de capter les fans de ce genre d’émissions censées "révéler les mensonges des grandes entreprises, camouflés par des armées de communicants qui usent de techniques évidemment retorses", pour reprendre les propos de Clémence Artur, spécialiste des stratégies d’influence chez Proches, un "laboratoire d’idées et un lieu de rencontres" spécialisés dans la communication.
Mouais ! Grammaticalement, le titre est bancal. Mais qu'importe, pourvu qu'on ait le coup de gueule, revendiqué en tant que tel, et le message, qui est aussi celui de ce blog :
« Tous cela est ubuesque, on se trompe de débat, on est dans le populisme, tout le monde y met de son grain alors que le vrai sujet c’est de savoir quelle agriculture nous voulons pour demain ? Si nous continuons comme ça, une chose est certaine nous allons importer davantage, nous allons finir par consommer des produits d’importation, et, bien entendu, ce n’est pas uniquement dans le domaine conventionnel. Dans l’agriculture biologique, on voit une montée énorme des importations. Les chiffres sont évidents, simplement ils ne sont pour l’instant pas publics, mais ils le seront bientôt. »
Ce titre se poursuit par :
« Insiste Robin Mesnage, ancien collaborateur de Séralini »
Vous avez bien lu : « Insiste Robin Mesnage, ancien collaborateur de Séralini »
Cinq questions brûlantes, cinq réponses globalement pertinentes.
Puisque l'auteur a choisi de titrer sur la chimiophobie, voici l'échange :
« Pensez-vous que la présence de résidus de glyphosate dans l’alimentation pose un problème sanitaire ?
Il n’y a pas une seule étude à ce jour qui montre que la présence de résidus de glyphosate dans l’alimentation constitue un risque pour les consommateurs.
On ne peut pas dire pour autant que l’on connaisse parfaitement la toxicologie du glyphosate. Il y a encore des zones d’ombre, comme les effets cancérigènes ou les effets sur la flore intestinale, que je suis en train d’étudier au King’s College de Londres. Cependant, il ne faut pas partir avec des préjugés sur les produits chimiques et céder à la chimiophobie. Ce n’est pas parce qu’un composé chimique est toxique chez les plantes qu’il le sera chez l’être humain. Il y a même certaines molécules qui sont utilisées à la fois comme médicaments et comme pesticides. Il existe bien sûr de nombreux polluants chimiques qui sont toxiques et participent à une flambée de maladies chroniques, mais il faut faire preuve de discernement. »
Pourquoi « globalement » ? La première partie de la dernière phrase me dérange...
On aurait tout aussi bien pu écrire : « ...et nous trompe ». Enfin, ceux qui avalent béatement la (dés-)information de la petite entreprise.
En bref :
« À l’ouverture du dernier Salon de l’agriculture, la journaliste Emmanuelle Ducros signalait dans un article du quotidien L’Opinion que, pour la deuxième année consécutive, The Economist avait classé "l’agriculture française au premier rang mondial de la durabilité". […]
Aussi, le bras armé du lobby du bio, l’association Générations Futures (GF) a-t-elle été mobilisée pour tenter de jeter le discrédit sur cette affirmation, en recourant au fact-checking, ou vérification des faits. Avec la volonté affichée de dénoncer tout ce qui tendrait "à surévaluer les qualités du système agricole intensif français actuel", son premier examen fut donc réservé, sans surprise, à l’étude du magazine britannique.
L'agriculture française ne serait donc pas la plus durable du monde, mais ce serait ou c'est son système alimentaire global – « France is the most food sustainable country » selon The Economist. Comme ce système va de la fourche à la fourchette, on peut imaginer que la France est particulièrement vertueuse côté fourchette pour compenser l'indigence alléguée du côté fourche :
« Il est vrai que GF n’a pas entièrement tort. Le modèle français n’est effectivement pas seulement très vertueux en ce qui concerne ses pratiques agricoles : il est bien en tête du classement pour son alimentation tous critères confondus, de la fourche à la fourchette ! Et c’est bien mieux. "Il apparaît bien que la France arrive première au classement global prenant en compte les trois catégories citées plus haut (gaspillage alimentaire, durabilité de l’agriculture, nutrition santé)", est bien obligée d’admettre GF. On ne peut que remercier l’association de François Veillerette d’avoir apporté cette utile précision. En France, le contenu de l’assiette des consommateurs est donc, comme l’affirme The Economist, le plus vertueux au monde.
Mais qu'en est-il du volet production d'une France qui, aux dires de GF, « apparaît loin des premières places pour la durabilité de son agriculture : 20ème ex-aequo avec le Rwanda et juste derrière le Cameroun » ?
M.Gil Rivière-Wekstein livre ici un démontage percutant et sans concession des arguties. À lire sur site.
Nous ajouterons que comparer un grand pays agricole à l'Autriche et au Danemark est certes intéressant, mais un peu dérangeant. En sacrifiant notre industrie lourde, nous avons exporté notre empreinte environnementale vers des pays comme la Chine. En important une grande partie de leur alimentation, des petits pays riches peuvent choisir de pratiquer une agriculture jugée vertueuse.
Conclusion de M. Gil Rivière-Wekstein :
« Comment, en revanche, ne pas trouver curieux que, au cours de son fact-checking, GF semble se réjouir d’avoir trouvé un argument – certes fallacieux – pour annoncer que la durabilité de l’agriculture française serait digne de celle pratiquée dans des pays en voie de développement ? À moins qu’il ne s’agisse, une fois de plus, d’un coup d’esbroufe pour alimenter son entreprise d’agribashing… »