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Agriculture, alimentation, santé publique... soyons rationnels

Les joies de la ruralité : Sésame, ne crotte pas !

12 Octobre 2019 , Rédigé par Seppi Publié dans #Divers

Les joies de la ruralité : Sésame, ne crotte pas !

 

« Le voisin est un animal nuisible assez proche de l'homme »

(Pierre Desproges)

 

 

Il y a eu récemment le coq Maurice, traîné en justice – enfin, par propriétaire interposé. Le tribunal de Rochefort (Charente-Maritime) a décidé le 5 septembre 2019 que le coq pourra continuer à chanter. Le propriétaire de Coco a eu moins de chance, mais apparemment le dossier n'est pas clos.

 

Il y a aussi une affaire plus ancienne de grenouilles dans une mare à Grignols, dans le Périgord. Il a été rapporté le 11 septembre 2019 que « Les grenouilles d’un étang obtiennent l’expulsion d’un couple de parisiens bruyants » Oups ! C'est le Gorafi ! Non, l'affaire est montée jusqu'à la Cour de Cassation, qui a maintenu la décision antérieure : M. Michel Pécheras doit reboucher la mare pour cause de trouble de voisinage avec astreinte de 300 euros par jour.

 

Problème, selon la France Agricole (réservé aux abonnés) :

 

« Il reste une faille : la zone d’eau abritant des espèces protégées, si le propriétaire respecte la décision du tribunal de Paris, il viole la loi. Annie et Michel Pécheras ont même reçu une lettre du ministère de la Transition écologique leur notifiant qu’ils n’ont pas le droit de reboucher cette mare. "On ne comprend pas trop car on nous empêche de la boucher et on nous oblige de la boucher.»

 

La lettre du Ministère a été publiée par Wikiagri. L'affaire s'est encore compliquée par une plainte d'une association de protection de la nature, la SEPANSO contre les voisins se disant importunés. Audience le 5 novembre prochain à Bordeaux.

 

Ce n'est pas la dernière histoire de grenouilles... Ni de nuisances alléguées par le bruit (y compris de cigales), les odeurs, les mouches, les vaches qui encombrent les routes dans leur quête de verts pâturages...

 

Et voici le charmant – c'est l'adjectif consacré, et en plus, ce n'est pas faux – village d'Orschwihr dans le vignoble haut-rhinois. 20 Minutes rapporte : « Haut-Rhin : Leur cheval laisse trop de crottin, leurs voisins les attaquent en justice ».

 

On résume : des viticulteurs s'étant mis en biodynamie en 1997 et voulant revenir aux méthodes du « bon vieux temps » ont acquis Sésame, un cheval comtois. Les voisins, qui ont transformé leur demeure en gîte, se plaignent de « l’odeur du crottin et de l’urine, la présence massive de mouches et le bruit des animaux » sur le terrain occupé par l’animal et allèguent une perte de fréquentation de leur gîte. Ils ont porté l’affaire en justice.

 

Le tribunal d’instance de Guebwiller a penché pour les viticulteurs en juillet 2018. Le tribunal a estimé que :

 

« la présence de chevaux en nombre très limité […] dans un environnement semi-rural et semi-urbain ne saurait être considérée comme anormale […]. Les désagréments occasionnés par cette présence n’excèdent pas les inconvénients habituels du voisinage. »

 

L'affaire est allée en appel. Audience apparemment sous peu. D'où, vraisemblablement, l'agitation médiatique.

 

Une pétition a été lancée sur Change.org. En faveur évidemment des viticulteurs et adressée à la Cour d'Appel de Colmar. Quelque 121.000 signatures (enfin, à vérifier) ont été recueillies. Il se trouve donc un lanceur de pétition et des milliers de signataires pour croire que la justice se rend sur la base d'une sorte d'applaudimètre sur les réseaux dits sociaux.

 

En définitive, pour clore le dossier des troubles du voisinage en milieu rural, il y a une solution simple : transférer les villes à la campagne…

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H
Remarquez bien Seppi, que le pouvoir correspond désormais, de moins en moins aux gens que nous élisons au suffrage universel comme on pourrait le croire mais largement à des sortes d'applaudimètres. Prenez simplement la si puissante FNE. D'où tire t-elle son pouvoir ? Du nombre argué de ses adhérents 850 000. A partir de ce poids, elle a obtenu un rôle majeur au sein d'organismes d'Etat ou d'établissements publics. En fait la FNE regroupe des associations que ses dirigeants ont eu l'idée de fédérer. Là où je pense qu'il y aurait à "gratter", c'est sur le nombre d'adhérents... Je pense qu'il est juste, mais combien dans ces adhérents savent que via leur association, ils appartiennent à la FNE ? En fait récemment, me plongeant dans des listings d'associations affiliées, j'ai découvert avoir appartenu à la FNE plusieurs années. J'adhérais à une association nature locale juste pour la petite feuille de "choux" qu'elle publiait gratuitement pour ses adhérents et qui était bien intéressante. Jamais entendu parler de la FNE à l'époque, d'ailleurs je ne pense pas avoir su à l'époque, ce que c'était. Continuant mes investigations, j'ai trouvé un vieil ami qui dans une association d'entretiens d'étangs, se trouve affilié à la FNE et un copain qui fait de la randonnée, idem. Tout deux l'ignorent.<br /> Alors oui, la puissance du nombre existe, même si ces nombres sont en partie fictifs.
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M
Vous avez oublié les plaintes pour les cacas d'abeilles. <br /> Les mêmes néoruraux qui se plaignent de leurs disparitions (quand ont sait pas ce qu'on veut).<br /> <br /> https://www.francetvinfo.fr/animaux/especes-menacees/puy-de-dome-des-habitants-d-un-village-se-plaignent-des-dejections-d-abeilles-le-maire-exprime-son-ras-le-bol-des-neo-ruraux_3547167.html
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I
En fait la biodivsersité, certains l'aiment uniquement à la télévision et dans les reportages et pas en IRL.