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Agriculture, alimentation, santé publique... soyons rationnels

Un rapport mondial appelle à des interventions intelligentes face au climat pour renforcer la sécurité alimentaire

29 Septembre 2019 , Rédigé par Seppi Publié dans #Divers

Un rapport mondial appelle à des interventions intelligentes face au climat pour renforcer la sécurité alimentaire

 

Nkechi Isaac*

 

 

 

 

Le besoin urgent d'améliorer la productivité agricole pour promouvoir la sécurité alimentaire a pris la première place à la 14e Conférence des Parties à la Convention des Nations Unies sur la Lutte contre la Désertification (UNCCD), qui se déroule actuellement en Inde.

 

Ce problème a été mis en évidence par la publication d'un rapport de la Commission Mondiale sur l'Adaptation, selon lequel le changement climatique aggrave déjà l'insécurité alimentaire. Le rapport note que les petits agriculteurs sont confrontés à de nombreux défis même sans les impacts croissants des changements climatiques. Il a exhorté les gouvernements à promouvoir des interventions intelligentes face au climat pour accroître la productivité agricole.

 

« Partout dans le monde, les populations subissent les effets dévastateurs des changements climatiques », a déclaré dans un communiqué Bill Gates, coprésident de la Commission et de la Fondation Bill & Melinda Gates. « Les plus touchés sont les millions de petits exploitants et leurs familles dans les pays en développement, qui luttent contre la pauvreté et la faim en raison du faible rendement des cultures causé par les changements extrêmes de température et de précipitations. Avec un soutien accru à l'innovation, nous pouvons créer de nouvelles opportunités et stimuler le changement au sein de l'écosystème mondial. L’adaptation est un problème urgent qui nécessite l’appui des gouvernements et des entreprises pour que les personnes les plus à risque aient la possibilité de s’épanouir. »

 

Le rapport présente une vision audacieuse pour transformer les systèmes clés en systèmes plus résilients et productifs. La Commission a estimé que l'adaptation pouvait générer des retombées économiques significatives, citant une analyse montrant qu'investir 1.800 milliards de dollars dans cinq régions du monde, entre 2020 et 2030, pourrait générer des avantages nets totaux de 7.100 milliards de dollars.

 

Le rapport indique que des changements révolutionnaires sont nécessaires dans un certain nombre de domaines, notamment la résilience, la gestion des risques de catastrophe, les finances et la sécurité alimentaire, si l’on veut que le monde évite de plonger davantage les gens dans la pauvreté, ce qui aggraverait les conflits et l’instabilité.

 

Sans adaptation, les changements climatiques pourraient freiner la croissance des rendements agricoles mondiaux jusqu'à 30 % d'ici 2050, ce qui toucherait 500 millions de petites exploitations dans le monde, selon le rapport. Dans le même temps, la population mondiale devrait atteindre 9 milliards d'ici à cette date, entraînant une augmentation de la demande alimentaire.

 

La Commission, qui cherche à accélérer l'adaptation au climat en augmentant sa visibilité politique et en se concentrant sur des solutions concrètes, a exhorté les gouvernements à rediriger les soutiens publics afin de faciliter la prise de décision intelligente face au climat en adoptant des politiques soutenant les multiples objectifs du système alimentaire. Une intervention intelligente face au climat implique une focalisation accrue sur la stabilité des rendements et des revenus, plutôt que sur le seul rendement, a noté la commission.

 

Le rapport recommande de soutenir les agriculteurs en investissant dans la recherche et le développement (R&D), ce qui est essentiel pour faire face aux stress climatiques sur les cultures en raison de la chaleur croissante, de la sécheresse et des maladies des plantes.

 

« Un avenir alimentaire plus résilient reposera sur une forte augmentation de la R&D agricole, qui a démontré des ratios avantages-coûts compris entre 2:1 et 17:1 ; un meilleur alignement des finances publiques et des incitations pour les agriculteurs avec des productions durables, intelligentes et respectueuses du climat à long terme ; et un changement radical dans l'accès à l'information, aux technologies innovantes et aux financements pour améliorer la résilience de 500 millions de ménages de petites exploitations agricoles dont les moyens de subsistance sont le plus gravement touchés par les changements climatiques », indique le rapport.

 

« Par exemple, la chaleur extrême a des effets extrêmement défavorables sur le rendement des produits de base tels que le maïs, le blé et le riz, ainsi que sur d’importantes cultures de rapport telles que le café arabica et le cacao. Des recherches sont nécessaires non seulement pour tester davantage de variétés tolérantes à la chaleur, mais également pour rechercher des facteurs physiologiques et génétiques. Au Zimbabwe, les agriculteurs ayant utilisé du maïs résistant à la sécheresse ont été en mesure de récolter jusqu'à 600 kilogrammes de maïs de plus par hectare que les agriculteurs ayant utilisé du maïs conventionnel. »

 

Le rapport ajoute que la cohérence des flux de financement pour les projets à long terme, en particulier pour les cultures orphelines moins recherchées telles que le sorgho, le manioc et les légumineuses, est importante pour la sécurité alimentaire dans les régions à faible revenu. Ces cultures peuvent bénéficier de techniques moléculaires modernes, a-t-on rapporté. La recherche menée par les agriculteurs, y compris la sélection participative des plantes et l’adoption au dernier kilomètre des technologies des chercheurs dans les exploitations agricoles, ont également induit de nombreux succès.

 

Présentant le rapport, Anand Patwardhan, directeur des recherches à la Commission, a déclaré que son objectif était de plaider en faveur de l'adaptation aux changements climatiques, en fournissant des informations et des recommandations spécifiques dans des secteurs clés : la sécurité alimentaire, l'environnement naturel, l'eau, les villes et les zones urbaines, les infrastructures et la gestion des risques de catastrophes, et les finances. Il a été conçu pour inspirer l’action des décideurs.

 

Le rapport présentait également le plan d’initiative de la Commission sur 15 mois, qui créerait un ensemble de « pistes d’action » destinées à mobiliser une action renforcée qui se poursuivra au-delà de son existence pour atteindre ses objectifs au cours des cinq à dix prochaines années.

 

Ban Ki-moon, 8ème Secrétaire Général des Nations Unies, copréside la Commission, qui comprend le PDG de la Banque Mondiale et des membres représentant les secteurs politique, commercial, multilatéral et scientifique dans 20 pays.

 

______________

 

* Source : https://allianceforscience.cornell.edu/blog/2019/09/global-report-urges-climate-smart-interventions-boost-food-security/

 

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B
pour une fois que l'hystérie du rechauffisme peut servir à quelque chose, ne boudons pas le plaisir; vive les OGM, LOL
Répondre
S
@ Il est là le dimanche 29 septembre 2019 à 16:48<br /> <br /> Bonjour,<br /> <br /> Merci pour votre commentaire.<br /> <br /> A la décharge des gens, il faut dire qu'ils n'ont pas conscience du coût énergétique des outils électroniques modernes.
S
@ un physicien (email) le dimanche 29 septembre 2019 à 11:24<br /> <br /> Bonjour,<br /> <br /> Merci pour votre commentaire.<br /> <br /> Pleurer sur la faim, je ne sais pas…
S
Bonjour,<br /> <br /> Merci pour votre commentaire.<br /> <br /> Je ne pense pas que ce rapport soit fondé sur l'hystérie, mais sur une analyse lucide. Mais l'hystérie peut aider… enfin, guère en France pour le moment du moins. Quand on voit que l'hystérie climatique n'empêche pas de programmer la fermeture de centrales nucléaires...
I
Je vous rejoints la dessus le physicien<br /> <br /> ET je rajoutte que ce qui me fait rire c'est cette habitude qu'on les gens de demander la fin d'un patrimoine culturel quand il pollue trop selon eux mais de demander le maintien d'un poatrimoine culturel lui-aussi très polluant parce qu'ils l'aiment bien. Exemple des gens qui demandent la fin de la viande en raison de son coût écologique... mais qui jouent encore à des jeux vidéos alors qu'ils sont conscients que ces cochonneries sont très polluants.
U
Malheureusement, aujourd'hui, cela ne gêne plus personne d'être paniqué par le CO2 et contre le nucléaire, de pleurer sur la faim et d'être contre l'amélioration des rendements, etc.