« Rapport parlementaire sur les agences sanitaires : le "chemin de la confiance" est encore loin ! » de M. Philippe Stoop
Glané sur la toile 377
Nous avons analysé le rapport « Évaluation des risques sanitaires et environnementaux par les agences : trouver le chemin de la confiance » de l'Office Parlementaire d'Évaluation des Choix Scientifiques et Technologiques (OPECST) dans un billet du 22 mai 2019 « Pesticides (glyphosate) : l'OPECST rate la cible ». Un rapport intéressant et instructif, mais insuffisant.
Nos cibles pour les critiques, ou les regrets, étaient essentiellement la médiocrité du traitement des problèmes posés par le classement du glyphosate en « cancérogène probable » par le Centre International de Recherche sur le Cancer ; l'insistance sur les manœuvres, réelles ou supposées des milieux économiques pour obtenir une évaluation favorable et la carence sur les manœuvres des milieux hostiles aux pesticides et à d'autres substances chimiques ; et l'insuffisance des recommandations finales.
M. Philippe Stoop, membre correspondant de l'Académie d'Agriculture de France (mais s'exprimant à titre personnel), a aussi jeté un œil critique sur ce rapport, avec un angle d'approche différent dans « Rapport parlementaire sur les agences sanitaires : le « chemin de la confiance » est encore loin ! », publié en deux parties (en sous-titres « Une analyse bien timide des divergences entre agences et Les angles morts du rapport OPECST) dans European Scientist sous le titre : « Rapport parlementaire sur les agences sanitaires : le "chemin de la confiance" est encore loin ! »
Voici le résumé de la première partie :
« Un rapport parlementaire publié le 16 mai 2019 étudie le fonctionnement des agences chargées de l’évaluation des risques sanitaires, souvent critiquées dans la presse pour leur complaisance supposée envers les lobbies industriels, en particulier dans le cas de l’étude du glyphosate. Ce rapport explique de façon très pédagogique le fonctionnement de ces organismes et les processus d’évaluation, et formule des propositions constructives pour retrouver "le chemin de la confiance". Toutefois, en ne formulant que des propositions d’amélioration des agences, sans jamais s’interroger sur la pertinence des critiques qui leur sont adressées, ce rapport risque d’avoir l’effet inverse du but affiché : entrainer les agences dans une spirale infinie de justifications, pour répondre à des interrogations pas forcément fondées scientifiquement. Cela d’autant plus que le rapport n’aborde pas une question relevant pourtant pleinement du domaine législatif : le nécessaire amendement de certains textes réglementaires, incohérents avec la complexité de l’évaluation des risques sanitaires.
Dans ce premier article, nous nous intéresserons aux deux premiers chapitres de ce rapport, qui expliquent les fondements de l’expertise sanitaire et le mode de fonctionnement des agences, et analysent les raisons des divergences potentielles entre agences. Dans un second article, nous étudierons le chapitre III du rapport, qui analyse les raisons des doutes citoyens sur les agences, et formule des propositions pour retrouver le "chemin de la confiance" prôné par les parlementaires.. et verrons par la même occasion en quoi ce rapport n’a fait que la moitié de ce chemin.
Un texte dense et incisif.