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Agriculture, alimentation, santé publique... soyons rationnels

Ne dégradez pas les permanences des députés !

30 Juillet 2019 , Rédigé par Seppi Publié dans #Divers

Ne dégradez pas les permanences des députés !

 

 

 

 

 

Les médias commencent à prêter attention aux dégradations des permanences de députés ayant voté la ratification du CETA.

 

Celles de Mme Barbara Bessot-Ballot à Vesoul et de M. Jean-Baptiste Moreau à Guéret ont été murées. Le JDD rapporte que cinq autres permanences ont fait l'objet de dégradations de la part d'agriculteurs en colère, alors que des « Gilets jaunes » ont tenté de mettre le feu à la permanence de M. Romain Grau à Perpignan.

 

Les craintes des éleveurs de la filière viande, particulièrement bovine, sont compréhensibles – et l'avenir dira si elles sont justifiées, pour autant que le CETA soit ratifié par l'ensemble des États membres de l'Union européenne. Les actes d'incivilité n'en sont pas pour autant justifiables.

 

Ils sont d'autant plus malvenus que cette même filière exige des mesures drastiques à l'encontre de la délinquance qui s'en prend aux élevages et aux boucheries (à ce stade, l'escalade n'étant pas exclue) pour, prétendument, défendre la cause animale. Idem pour les agriculteurs agressés lors de traitements phytosanitaires ou encore pour les champs et les plate-formes de recherche et d'expérimentation détruits par des « faucheurs volontaires ».

 

Le CETA n'est – vraisemblablement – pas le monstre que l'on a décrit. Les négociateurs n'ont pas été idiots et irresponsables. L'agriculture n'est pas la variable d'ajustement sacrifiée sur l'autel d'autres intérêts, notamment industriels. L'Union européenne, et plus particulièrement la France, a à cœur de faire protéger ses appellations d'origine chez ses partenaires commerciaux. Cela profite à nos filières laitières et viticoles, alors que cela inquiète nos amis (et pour partie cousins) canadiens éleveurs laitiers.

 

Dans ce genre d'accords, conclus pour être globalement gagnants-gagnants, il y a de prime abord des secteurs gagnants ou perdants des deux côtés. Le secteur qui, s'estimant perdant, fait capoter l'accord ruine les espoirs d'amélioration de tous. Il le ferait en l'occurrence en concluant une alliance contre-nature de circonstance avec des milieux politiques et militants dont l'objectif réel est de mettre à bas le système productif au nom d'un anticapitalisme déguisé en altermondialisme ; et d'un écologisme qui, de toute façon, hait l'agriculture productive et fait bien plus pour la détruire que ce que l'on craint du CETA.

 

Il y a mieux à faire. Agriculteurs du Canada et de l'Union européenne, unissez-vous ! Unissez-vous pour promouvoir et imposer les mesures correctives qui feront que chacun trouvera son compte dans le commerce international.

 

Nos agriculteurs se plaignent à juste titre des distorsions de concurrence, même intra-européennes. Il est temps de prendre la mesure des dégâts d'une politique démagogique qui, se voulant protectrice, notamment de la santé et de l'environnement, impose une ceinture quand le pantalon tient déjà grâce à un élastique ; une ceinture à laquelle la France de la manie de la surtransposition des normes européennes ajoute l'obligation de porter aussi des bretelles.

 

Par les temps qui courent, se protéger de la concurrence en érigeant des barrières douanières ou non-tarifaires est le meilleur moyen de péjorer encore davantage la compétitivité des agriculteurs européens et, à terme, de provoquer l'ouverture des frontières aux produits que nous ne pourrons plus produire à un coût satisfaisant.

 

Le CETA implique sans nul doute des risques. Il faut l'utiliser pour créer des opportunités.

 

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