Boris Johnson et les biosciences
On peut trouver le bonhomme détestable, mais il est devenu Premier Ministre du Royaume-Uni – et, incidemment, un élément de plus dans une liste maintenant longue d'hommes politiques inquiétants à des postes clés.
Contrepoints propose un petit portrait qui vaut lecture : « Boris Johnson ou le conservatisme incertain ».
« Son premier discours en tant que Premier ministre promettait de rétablir "le rôle historique d’une Grande-Bretagne entreprenante, ouverte sur le monde et véritablement globale". »
Et l'auteur, M. Henri Astier, d'ajouter dans la foulée :
« Ce langage d’homme de conviction ne convainc pas entièrement. »
Ce fut un discours bien léché. On n'est pas obligé d'y croire et on se rappellera que les promesses n'engagent que ceux qui les écoutent.
Vers 09:35 il dit :
« Commençons maintenant à libérer l'extraordinaire secteur des biosciences du Royaume-Uni des règles s'opposant à la modification génétique, et développons les cultures résistantes au mildiou qui nourriront le monde. »
Nous verrons... Mais c'est un objectif qui ne nécessite qu'un peu de courage politique.
Et pendant ce temps ou presque, Nature publie un article, « CRISPR conundrum: Strict European court ruling leaves food-testing labs without a plan » (le casse-tête de CRISPR : une décision stricte d'un tribunal européen laisse les laboratoires d'analyses alimentaires sans plan). En chapô :
« Les scientifiques ont du mal à détecter la vente non autorisée de cultures modifiées par édition de gènes dont l'ADN modifié peut imiter des mutations naturelles. »
Faisons le constat amer qu'une année après le malencontreux arrêt de la Cour de Justice de l'Union Européenne, malgré les analyses produites par diverses parties, y compris des instances officielles européennes, les milieux politiques n'ont toujours pas fait le constat que le système actuel de gestion des organismes génétiquement modifiés est obsolète et inapplicable (sauf à persister dans le rejet du progrès génétique, avec toutes les conséquences que cela comporte).
Nous pouvons aussi faire le constat que M. Boris Johnson s'adresse plus particulièrement aux Brexiters quand il évoque « une Grande-Bretagne entreprenante, ouverte sur le monde et véritablement globale ». C'est, en miroir, ce que nombre d'entre eux ont reproché à cette Europe « qui protège » et qui, en fait, se bunkérise dans l'immobilisme et la peur.
Post scriptum
Un commentateur a donné la liste des promesses de M. Boris Johnson dans un commentaire sur Youtube. Les voici dans la langue originale :
« He won't be accepting border checks in Northern Ireland post-Brexit
He will be putting 20,000 more police on the street
He will be upgrading 20 hospitals and reassessing the money to ensure it's reaching the hospitals
He will be putting forward a plan to revive and fix social care for the whole country
He will be increasing per pupil funding in primary and secondary schools to tackle the money shortages
He will be improving road and rail infrastructure around rural communities
He will be introducing full fibre broadband across the entire country
He will be introducing a higher living wage
He will be ensuring the 3.2million EU nationals living in the UK will have the right to stay in the UK post-brexit
He will be supporting Free Ports around the country
He will be assisting the biosciences to assist in producing resistant crops to sell to the world
He will be pursuing getting our own satellite systems in space
He will be changing taxes to encourage investment in research and capital
He will be protecting the welfare of animals in the UK
He will be pursuing free trade deals with other countries »