« Marketing alimentaire: l'excès de "sans" nuit-il à la confiance ? » de Mme Emmanuelle Ducros
Glané sur la toile 347
« Après le bio, le frais et le naturel, la nouvelle mode marketing est au sans. Sans additifs, sans colorants, sans conservateurs et plus dernièrement, sans antibiotiques, sans pesticides.
Il est obligatoire de dire ce qu’il y a dans un produit alimentaire. C’est quantifiable. Dire ce qu’il n’y a pas dedans, du point de vue de la réglementation, c’est beaucoup moins évident. La direction de la consommation, de la concurrence et de la répression des fraudes (DGCCRF) se penche sur la question, pour essayer d’encadrer ce qui ne sont pour l’heure que des allégations.
Pour comprendre, il faut s‘intéresser aux allégations sur les produits alimentaires au sens large du terme. Elles sont encadrées en partie. Un produit ne peut pas, par exemple, se prévaloir de qualités thérapeutiques. Il ne peut guérir de rien du tout, ou alors c’est un médicament et il répond aux réglemtations spécifiques aux médiaments. Il peut faire valoir des bienfaits s’ils sont démontrés, par exemple, les pruneaux peuvent clamer qu’ils favorisent le transit.
[...] »
En tout, quatre minutes de pédagogie bienvenue (aussi ici, sous-titré).
La conclusion :
« Les consommateurs ne sont pas idiots. À l'heure des réseaux sociaux, la chose la plus grave est sans doute de se retrouver en train de vendre des vessies pour des lanternes. Ce qui est altéré dans ce cas-là, ce n'est pas la santé des consommateurs, c'est leur confiance. Et la confiance, c'est l'ingrédient sans lequel on ne vend absolument rien en agroalimentaire. »
Nous ajouterons que la stratégie de segmentation du marché et de captation de plus-value fondée sur l'exploitation des peurs et des superstitions alimentaires est une marque d'incivisme et d'irresponsabilité.